THE CITIZEN AQ4100-65L Shibori & other stories
Pourquoi un “THE” viendrait s’apposer devant la marque de montre “CITIZEN” que nous connaissons tous ? En 2021, et en écrivant le premier article sur ce beau label Citizen, j’ai eu mes réponses ! En 2021 d’ailleurs, c’est principalement du modèle Chronomaster, sous différentes formes, dont il était question, mais équipé du calibre quartz Eco Drive A060.
Pour résumer, « The Citizen » est née en 1995, c’est une marque haut de gamme et ultra exclusive de Citizen. Elle est disponible depuis 2018 (seulement !) hors du Japon et exclusivement en France, cette collection est motivée par l’ambition de faire de la montre le reflet d’une précision fièrement japonaise.
Nous avons pris la parole deux fois pour vous parler de ces pièces tranchantes de technologie. La première fois en 2021 avec les The Citizen Chronomaster Jounetsu et Washi faites de Super Titanium, ainsi que les Blue et Black Eagle, en acier Duratect DLC. Toutes ces pièces étant équipées du mouvement Eco Drive A060. La seconde au début de cette année 2024 avec la superbe The Citizen Mechanical équipée du calibre 0200.
J’aimerais aujourd’hui vous parler d’une nouvelle édition limitée à 600 pièces dans le monde, dont 5 en France, avec un cadran façon papier washi “with a twist” puisque teint à l’indigo, en utilisant la technique décorative japonaise traditionnelle appelée « Shibori ».
Cette horlogerie japonaise sait, comme l’horlogerie japonaise de manière générale, préserver des proportions justes. C’est pourquoi, dans sa robe de titane Super Titanium, métal dont la conception est propre à Citizen, on a plaisir à trouver un diamètre de 38,3 mm conjugué à une épaisseur de 12,2 mm. Le Super Titanium est environ 40% plus léger que l’acier et environ 5 fois plus dur, avec une meilleure résistance à la corrosion. Les finitions sont au rendez-vous : j’aime personnellement les cornes brisées, avec un satinage très fin sur le dessus, et un large chanfrein poli. On trouve une tranche satinée horizontalement, avec un chanfrein sur le dessous de la tranche, large et poli, tout comme un lunette lisse avec un biseau franc. Vous comprenez que cette pièce est d’une construction agréable !
La puissance de la montre tient dans son cadran. De loin il vous paraitra doux et bien fait, mais il va falloir se rapprocher, car les détails font la différence. Vous allez me prendre pour un fou, mais en regardant le tissage fou de ce cadran, j’ai l’impression d’y voir une porte de “Stranger Things” de passage entre le monde clair et celui des ténèbres, le fameux “Upside Down”. Un aspect glaçant, mais où le regard se perd dans les magnifiques détails de tonalité de couleur bleue.
Revenons sur terre un instant, loin des méandres de mon esprit. Avant de vous parler de sa couleur, il présente tous les détails scientifiques rigoureux du cadran japonais, ou les index sont facettés polis et satiné sur le dessus, tout comme les aiguilles dont on aimerait trancher les fruits avec. Vous remarquerez le détail dingue de l’entourage de la fenêtre de date facettée aux très légères rainures. Le motif du cadran est le fruit de la technique japonaise du Shibori ou “serrer en tordant” où l’on obtient, tout en conjuguant ensuite les fibres à l’indigo, un motif assez unique en donnant du twist à la fibre. Un travail méticuleux, où chacun a sa technique personnelle.
Quoi qu’il en soit, vous comprenez mieux ensuite le résultat sur ce cadran où les fibres s’entremêlent comme dans un réseau neuronal complexe. Cette technique, on peut la retrouver dans les portes coulissantes de délimitation de la maison japonaise. Une réalisation très attentive aux matériaux, à la transparence, à l’espace et à la lumière, qui nous fait envie à nouveau de nous plonger dans le livre Éloge de l’ombre (1933) de Jun’ichirō Tanizaki, qui traite de la place prépondérante de l’ombre et de l’utilisation de la lumière au Japon. On retrouve le travail de shôji sur les cadrans où toute l’idée de la lumière prend une dimension philosophique, comme les cloisons des habitations qui diffusent la lumière grâce au papier washi.
Ce jeu de lumière, on le retrouve dans la transparence partielle de ce cadran, primordial pour le calibre Eco-Drive alimenté par la lumière qui se cache derrière. Ici plus précisément le mouvement Eco-Drive A060 offrant la folle précision annuelle de plus ou moins 5 secondes, et un guichet de date à trois heures. Et une fois la montre pleinement chargée, vous pouvez la rangez dans le tiroir pendant un an et demi et la récupérer encore à l’heure. Dans les faits ça n’arrivera pas, mais vous le savez.
Ce que vous ne savez pas en revanche (et je ne le savais pas non plus), est que ce calibre est équipé d’un calendrier perpétuel, qui comme son nom l’indique prendra en compte les années bissextiles. Et vous aurez l’esprit tranquille jusqu’au 28 février 2100, c’est le cas de le dire !
La nouvelle The Citizen AQ4100-65L est disponible en quantité très limitée en France (cinq pièces seulement !) au prix de 3.700€. Pour la trouver, il faudra vous rendre au corner Citizen des Galeries Lafayette de Paris. Une pièce qui me plait énormément, au-delà des proportions et finitions par son cadran complètement fou, où chacun y verra ce qu’il veut bien y voir.
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