fbpx
INTRODUCTION : CIRCULA

INTRODUCTION : CIRCULA Grand-père, père & fils

Comme vous avez pu le comprendre maintenant, j’ai un penchant pour les marques indépendantes et spécialisées. Surtout les marques qui ont une histoire, qui ne sont pas connues et qui ont été reprises par un membre de la famille ou un collectionneur passionné qui a grandement amélioré les choses. Il y a quelques semaines, j’ai écrit un article sur le rachat d’Ollech & Wajs par un fan de la marque qui a depuis sorti de nouveaux modèles intéressants qui rendent un véritable hommage à l’héritage de la marque. Aujourd’hui, je vais vous présenter Circula, une marque allemande et familiale fondée en 1955

Circula est le fruit d’une longue tradition horlogère allemande située à Pforzheim, le cœur horloger de la Forêt-Noire. Si, de nos jours, on entend parler de Glashütte comme étant le berceau de l’horlogerie allemande, Pforzheim a également joué un rôle important. Et Circula n’a jamais quitté la Forêt Noire, malgré les multiples transitions qu’a connu la marque. Dans cet article, nous allons donc parler de Circula et de son histoire, du propriétaire actuel et des collections les plus récentes. 

Histoire de Circula

Ce qui est le plus intéressant en regardant l’histoire de Circula, est que, oui, la marque a été transmise de génération en génération. Le propriétaire actuel, Cornelius Huber, est le petit-fils de Heinz Huber, le fondateur de Circula. Ce dernier a hérité d’un commerce de gros de montres et de bijoux qui a été créé en 1926. Imaginez un magasin géant qui vend toutes sortes de bijoux, notamment des pendentifs, des bracelets, des bagues, ainsi que des montres de plusieurs marques et des accessoires comme des bracelets. C’est peut-être parce que j’arrive à peine à la quarantaine que j’ai du mal à imaginer ce genre de magasin. De nos jours, nous sommes habitués aux magasins de luxe multimarques ou aux boutiques monomarques. J’aurais adoré voir le magasin familial de Cornelius dans les années 30. 

Pendant près de 30 ans, l’entreprise familiale a prospéré. Vendre des montres de nombreuses marques signifiait avoir la chance de se familiariser avec diverses qualités d’horlogerie et aussi de voir ce que le client recherchait, ce qu’il aimait et ce qu’il n’aimait pas. C’est dans ce contexte que le grand-père de Cornelius a décidé de faire un saut dans l’inconnu et de créer Circula, sa propre marque de montres. Circula a prospéré jusqu’en 1985, lorsque son père a repris l’entreprise familiale. Mais ce dernier s’est davantage concentré sur le côté grossiste des choses au lieu de développer Circula. Comme le veut l’histoire, Cornelius a décidé très jeune que Circula pouvait être quelque chose de différent et de meilleur. Mais ne nous avançons pas trop. 

Le nouveau propriétaire et sa philosophie 

Comme on peut l’imaginer, étant né dans une famille de passionnés de montres et de détaillants, Cornelius a été amené à se lancer dans ce secteur lui-même. Même si ce n’était peut-être pas entièrement délibéré de la part de ses parents. Cornelius m’a raconté que la plupart des conversations familiales pendant le dîner tournaient autour des montres et que, en tant que jeune homme, il travaillait dans l’entreprise de ses parents pour se faire de l’argent de poche. Son histoire est semblable à celle d’hommes d’affaires célèbres comme Rockefeller et J.P. Morgan qui ont fait de petits boulots dans leurs jeunes années.

Ces jobs leur ont permis d’apprendre quelques leçons importantes sur les affaires et la vie, et surtout comment se comporter avec les gens. Je parie que c’était aussi le cas pour Cornelius. 

Quand il avait environ 13 ans, Cornélius a entendu parler de cette toute nouvelle ligne de montres qui ne ressemblait à rien de ce qu’il avait vu auparavant. La Casio G-Shock. Ces montres énormes, de forme bizarre, ultra résistantes et abordables qui ont fait des vagues il y a des décennies et qui en font encore aujourd’hui, avaient attiré son attention. À tel point qu’il avait commencé à revendre des G-Shock pendant la récréation, alors qu’il était adolescent. Si cela n’indique pas la direction que prendra sa vie, je ne sais pas ce qui l’aurait fait. Quelques années plus tard, Cornelius a ouvert une boutique en ligne pour vendre des G-Shocks. C’était en 1998 et malheureusement, le monde n’était pas prêt pour cela. 

Quand j’étais étudiant et que je vivais à Washington D.C., j’étais bénévole au Musée national d’histoire naturelle. Je me souviens qu’il y avait une partie des expositions qui concernait la paléontologie. Derrière un mur de verre se trouvait un scientifique assis à un bureau dans un laboratoire (il avait l’air trop parfait pour être un vrai laboratoire, du moins d’après moi-même, adolescent), qui montrait comment nettoyer et étudier les os de dinosaures. Ce scientifique avait le métier de mes rêves, du moins à cette époque, et j’étais émerveillé par le fait de pouvoir le voir travailler. Cela m’a laissé une impression profonde, et même si je ne suis pas devenu paléontologue, j’ai été fasciné par l’aspect scientifique de la profession, les outils utilisés et ce qui en ressortait. 

Je pense que c’est pour cela que j’aime écrire sur la façon dont les marques sont créées et comment sont conçus et fabriqués les montres. 

De la même manière, Cornelius m’a raconté l’histoire quand, au début de son adolescence, il accompagnait ses parents à des événements liés à l’horlogerie. Des événements organisés par des marques telles que Casio et Junghans. Un jour, il a visité une usine Junghans dans un vieil entrepôt où il s’est égaré et a vu des horlogers au travail derrière des vitrines. Au cours de ses explorations, il s’est rendu dans le grenier du bâtiment où il est tombé nez-à-nez avec un poster d’une montre de pilote Junghans. Excité par cette trouvaille, il en a rapidement parlé à ses parents. Comme par hasard, Cornelius a reçu de son père le poster et la montre qui y figurait pour son anniversaire. Ce fut très certainement une étape importante dans la relation de Cornélius avec l’horlogerie. 

Démonter les choses 

Parler avec les propriétaires de marques fait souvent surgir une ou deux histoires intéressantes, quelque chose d’unique dans l’expérience de la personne que je trouve particulièrement fascinant. En grandissant avec des parents qui vendaient des montres et fabriquaient des bijoux – la mère de Cornelius fabriquait ces derniers tandis que son père vendait les montres – il a passé beaucoup de temps à se plonger dans les coulisses de la gestion de l’entreprise familiale. Ses parents ne vendaient pas seulement des montres déjà assemblées, mais ils travaillaient aussi avec des horlogers qui assemblaient des mouvements et montaient des montres. Cornelius a donc partagé quelque chose qui a vraiment attiré mon attention : le fait que les mouvements arrivaient dans leur magasin non assemblés, les différentes pièces enveloppées dans du papier de soie et empilées dans des boîtes de bananes réutilisées ! 

Montres Circula

Cornelius a participé aux tâches délicates et fastidieuses consistant à déballer les pièces pour les trier afin de faciliter un peu le travail des horlogers. Tout comme le jeune Einstein a passé des années à travailler dans un bureau de brevets suisse à examiner les brevets de toutes sortes d’inventions, ce qui l’a habitué à la façon dont les choses sont assemblées, la connexion intime que Cornelius a établie avec les centaines de pièces qui composent un mouvement l’a fasciné. Il était accro et s’est intéressé au fonctionnement des mouvements, à la façon dont les pièces fonctionnent les unes avec les autres et au fait que certaines d’entre elles ne peuvent être pleinement appréciées qu’au microscope. Aujourd’hui, en tant qu’adulte qui dirige une entreprise horlogère, Cornelius reste intrigué et fasciné de savoir tout ce qu’il a fallu pour fabriquer les montres qu’il porte fièrement tous les jours. Surtout les montres de sa propre marque. 

La succession de Circula & ses débuts

Sachant qu’il a grandi dans le monde de l’horlogerie, en assistant à des événements liés à l’horlogerie et même en aidant ses parents dans leur entreprise horlogère, on peut facilement imaginer que Cornelius reprendrait l’entreprise. C’est ce qu’il a fait. Il a d’abord commencé à faire des campagnes Kickstarter et à sortir lentement des modèles à quartz pour tester les eaux sans prendre de risque financier majeur. Après tout, les mouvements à quartz sont bon marché, fiables et faciles à entretenir ou, encore mieux, à remplacer. Il a commencé le processus lent et prudent de relancer la marque tout en travaillant à plein temps comme consultant en gestion. 

Un jour, cependant, il a été approché par un fabricant de mouvements basé dans sa ville natale de Pforzheim qui lui a proposé d’acheter un lot de mouvements mécaniques “new old stock” (NOS). Ceci fut un moment charnière dans la nouvelle histoire de Circula qui a donné à Cornelius une bonne raison de se plonger davantage dans la renaissance de la marque familiale, et de faire des montres avec des mouvements mécaniques. Après avoir fabriqué le modèle à quartz fortement inspiré des designs des années 50, Cornelius a sorti l’AquaSport, une plongeuse inspirée des montres des années 70 que possédait son père, et probablement la première collection qui a amené la marque sur la scène internationale et sous le regard des collectionneurs. 

Circula AquaSport

La ligne de montres AquaSport a un ADN visuel unique et présente des montres solides, désormais disponibles en éditions limitées et en version GMT (nous en reparlerons plus tard). Et ce qu’il y a de plus intéressant à savoir sur les débuts de Cornelius, est qu’il a demandé l’aide de son père pour continuer à gérer la marque. Ce dernier a fermé le commerce de gros en 2017 mais a continué de fabriquer des montres qu’il vendait directement aux clients fidèles de la famille. Son père dirige maintenant le côté opérationnel des choses et s’occupe du contrôle qualité pour tous les aspects de la production et s’occupe même du service après-vente. 

Une stratégie de Circula : Le crowdfunding des designs 

Bien que ce ne soit pas unique, Circula est l’une des rares marques que je connaisse qui fasse recours au crowdsourcing pour le processus de conception de ses modèles. La conception d’une montre est généralement une opération personnelle et intime – du moins, c’est ce que j’ai compris après avoir interviewé de nombreux propriétaires de marques – il était donc intéressant pour moi que Cornelius se soumette régulièrement à cet exercice. Il m’a dit que Circula est, pour la majeure partie, une entreprise qui est dirigée par lui-même et son père. Et ils ne se font pas confiance pour savoir exactement ce que les amateurs de montres du 21e siècle recherchent dans leurs montres, ou du moins ils ne prétendent pas le savoir.  

Cornelius contacte donc sa liste de 25 000 collectionneurs de montres et fans de la marque pour leur demander ce qu’ils attendent d’une plongeuse, d’une montre field ou de la GMT parfaite. La liste d’e-mails ne comptait pas 25 000 noms lorsqu’il a commencé à suivre ce processus, mais elle a rapidement grandi au cours des deux dernières années. Ce processus communautaire est intelligent et garantit que Circula ne fabrique pas de montre que la plupart des passionnés ignoreraient. J’ai récemment parlé à un ami qui pense que Cartier sort tous les deux ans un nouveau modèle qui fait un flop et que la marque abandonne en silence. 

Eh bien, Circula veut exactement éviter de faire cela. 

Points forts de la collection actuelle 

Bien que le premier modèle Cornelius à être présenté fut une dress watch d’inspiration vintage avec un mouvement quartz, en regardant le catalogue actuel de la marque, il est clair que Circula est une marque de montres outils. Comme nous le savons déjà, la première et la plus importante collection que Cornelius ait sortie est l’AquaSport. Elle se compose actuellement de 10 modèles qui peuvent être subdivisés en trois parties : la plongeuse classique qui porte le nom de la collection, la SuperSport qui est une véritable plongeuse super-compressor, et le modèle GMT. Ce dernier a été annoncé il y a quelques jours seulement, en février 2023. 

Circula AquaSport

L’AquaSport est disponible dans différentes couleurs de cadran et options de bracelet. Elles ont un diamètre de 40 mm, 46 mm de corne à corne, une épaisseur de 13,4 mm (y compris le verre) et un entrecorne de 20 mm. Ces dimensions standards pour une plongeuse garantissent un port facile pour la plupart des tailles de poignet. L’AquaSport est équipée d’un calibre Sellita SW200-1, désormais classique sur de nombreux modèles Circula. L’AquaSport penche fortement du côté des montres de type utilitaire avec un design de cadran épuré, une grande couronne et des index massifs. Ces modèles se vendent entre 799€ et 899€ sur bracelet en caoutchouc ou en acier inoxydable. 

La SuperSport conserve les mêmes dimensions que l’AquaSport mais diffère dans la construction de son boîtier. En effet, la SuperSport est une véritable plongeuse super-compressor puisqu’elle est équipée d’un fond de boîte à ressort en 2 parties. Cela signifie que plus on descend sous l’eau, plus la pression est appliquée sur le fond du boîtier et les joints, ce qui augmente donc l’étanchéité de la montre. La SuperSport est également équipée d’un mouvement Sellita SW200-1 et, dans la plus pure tradition des super-compressors, d’une lunette de plongée à rotation interne au lieu de la lunette standard montée sur le dessus du boîtier. La caractéristique unique de cette lunette est qu’elle a 120 clics. 

Circula AquaSport GMT

Le dernier modèle que je vais mettre en avant est l’AquaSport GMT. Il utilise le même langage visuel que l’AquaSport mais est doté d’une complication GMT, comme vous auriez pu le deviner. Pour moi, l’AquaSport GMT illustre le meilleur de deux mondes – la plongée et le voyage – réunis dans un boîtier de taille raisonnable tout en conservant l’identité visuelle unique de la marque. Équipée d’un mouvement Sellita SW300-2 de qualité supérieure, la GMT AquaSport conserve le diamètre du boîtier de 40 mm, 46 mm corne à corne, une épaisseur de 13,4 mm et un entrecorne de 20 mm. Circula a mis une lunette bidirectionnelle à 48 clics et offre au porteur la possibilité de suivre deux fuseaux horaires supplémentaires en intégrant une deuxième échelle GMT au centre du cadran. 

Conclusion : Une marque avec une belle histoire et un avenir prometteur

Plus j’écris des articles sur les marques et les montres, plus je me rends compte du peu que je connais sur l’horlogerie. Non seulement cela, mais mes goûts changent aussi beaucoup au fil du temps, à la fois en ce qui concerne le type de montres que j’aime porter et le type de marques qui m’intéressent le plus. Eh bien, depuis la mi-2022, je m’intéresse beaucoup aux marques indépendantes qui fabriquent des montres solides et qui ont une histoire intéressante. Circula correspond donc parfaitement à mes intérêts horlogers. 

Circula SuperSport

Le parcours de Cornelius, le fait d’avoir été entouré de montres et de grandir avec un père qui vit et respire les montres (une traduction malheureuse d’une expression anglophone), l’a sûrement conduit à reprendre la marque familiale. Ou, pour être plus précis, à faire revivre la marque et à la transporter en toute sécurité dans le zeitgeist (l’air du temps) des années 2018-2022 marqué par la renaissance et la promotion des marques de niche historiques. Ce qui est le plus surprenant et le plus cool dans l’histoire de Cornelius, c’est qu’il travaille avec son père, perpétuant ainsi la tradition familiale. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur Circula et ses collections, je vous suggère de consulter leur site internet ici

Une réponse à “INTRODUCTION : CIRCULA”

  1. francois capillo dit :

    Circula est une marque dont les modeles sont tres attractifs, je ne connaissais pas et j admire la qualite et la sobriete de ces montres. Et, ces modeles donnent des envies d achat. Bien cordialement. F C.

DIRECTEMENT CHEZ VOUS

TOUTES LES SEMAINES

Pochette d'ordinateur CHARLIE en nylon noir - JOSEPH BONNIE

Et si nous tissions un lien plus personnel ?

Rejoignez une communauté d'amoureux d'horlogerie : nouveautés, rendez-vous, évènements particuliers et de nombreuses surprises.

expand_less