Vente Antiquorum des 19 & 20 Juillet 2017 : Un monde magique !

Nous n’avons pas pour habitude de parler vente aux enchères, vous l’aurez sans doute remarqué. Nous ne faisons pas la course aux “chiffres scandales” qui intriguent celui qui n’y connait pas forcément grand chose et confortent ce dernier dans son idée préconçue que l’horlogerie est un petit monde inaccessible, réservé à une élite fortunée. Non. Par contre lorsque les pièces de ce qui risque bien d’être la plus importante vente de montres anciennes et de collection en “France” –je mets des guillemets car la vente se déroulera dans la principauté de Monaco- passent par Paris, on a tout du même du mal à fermer les yeux.

Plutôt que d’écrire un énième article sur la pièce qui fait parler et ne cesse d’animer la toile en buzz et en fake news -je parle évidemment de la Patek Philippe ref. 5208 en platine dont le certificat de vente est au nom d’un certain Vladimir Vladimirovic Putin- nous allons vous présenter quelques pièces qui nous ont émus. Ce ne sont pas forcément les pièces les plus importantes ni les estimations les plus délirantes, mais ce sont des pièces avec lesquelles, pour nous, il se passe clairement quelque chose, pour bien des raisons. On vous explique pourquoi…

Rolex Daytona “Paul Newman”, Ref 6262 – Circa 1970

Je sais, je vous dis que j’ai chiné des pièces rares et je commence ma sélection avec un 6262 et son cadran “PN”. Et bien, oui. Car toute spéculation mise de côté, lorsqu’on se retrouve avec cette petite bête de 37mm au poignet, il se passe un truc.

Ce n’est pas forcément simple à décrire, tant il est difficile à dire si l’émotion provient de la montre elle-même et de son design, de la part de rêve américain associée à l’acteur et pilote aux yeux bleus ou au fait de savoir qu’effectivement, ce “simple” chronographe en acier que personne ne voulait il y a 60 ans, coûte aujourd’hui au bas mot plus de 100.000€… La question reste ouverte.

Hermès, Chronographe en acier – Circa 1930

Voici un chronographe des années 30 dont les anses mobiles sont pour le moins inhabituelles. Une boîte en acier d’une très belle taille de 36mm et cadran argent qui affiche une double échelle tachymétrique (en bleu) et télémétrique (en rouge).

On aime particulièrement les poussoirs rectangulaires et la couronne de remontoire presque oversized. On aime également beaucoup que ce chronographe soit à la fois très fonctionnel et très élégant. Le bracelet spécifique est évidemment signé Hermès. Estimée entre 3.000 et 4.000€, voici tout de même une option plus originale qu’une Slim qu’on ne verra pas à tous les poignets…

Rolex Pre-Daytona, Ref 6238 en or jaune – Circa 1969

Encore du Dayto ? Non, du pre-Dayto ! Voici un 6238 de 1969, soit 37mm et 87g d’or jaune 18k pour un boîtier sans épaulement de couronne ni poussoirs vissés. Je crois bien que le poids et la présence de cette boîte contenue montée sur ce bracelet oyster riveté full gold a fait résonner en nous l’armateur grec au goût certain, partagé entre démonstration d’un certain pouvoir et d’une retenue liée à une éducation aux valeurs solides…Emotions. Estimée tout de même entre 90.000€ et 120.000€

Minerva, Chronographe en acier et cadran “saumon” – Circa 1950

Le lot 151 est un chronographe en acier Minerva à remontage manuel. Une ouverture contenue de 34mm et un cadran qui a viré de façon uniforme en un “champagne saumoné” totalement fou. Cerise sur le gâteau, la boîte est montée sur un magnifique bracelet “Gay Frères” 149, extensible, riveté et doté d’une extension “plongée” extrèmement pratique en cette période de canicule. Du travail d’orfèvre comme on n’en voit plus, un coup de coeur absolu.

Patek Philippe Calatrava, Ref 565 – Circa 1940

Voici une Calatrava pas comme les autres. La référence 565 en acier possède un cadran aux chiffres Bréguet peints ainsi que des aiguilles et plots lumineux des heures au radium qui lui confèrent une présence extrêmement fonctionnelle, presque militaire.

On la retrouve ici montée sur un bracelet encore une fois signé “Gay Frères”, riveté et extensible, pour notre plus grand plaisir. Rareté, présence, élégance, fonction et discrétion. Le fin du fin. Une estimation en 30 et 50.000€. Tout de même.

Rolex GMT Master, Ref 6542 – Circa 1958

On ne la voit que très rarement, raison de plus pour que notre coeur batte un peu plus fort qu’à l’accoutumée. C’est une 6542, oui, cette fameuse GMT Master sans épaulement à la lunette bakelite, mais pas que. Le cadran à ici vieilli en une patine tropicale des plus exquises et délirantes qui soit : un sunburst de table de Gibson LesPaul, VanHouten sur l’extérieur et Nesquick au centre. Une pure beauté comme on en voit rarement.

Ça vous a plu ? Que vous ayez prévu un investissement plaisir conséquent dans les prochains temps (je vous envie un peu, beaucoup), ou pas, je vous invite à vous procurer le catalogue de la vente dans l’un des magasins de Romain.  Après tout, même aujourd’hui si ce n’est que pour voir de très belles choses et rêver un instant, qui sait ce que demain nous reserve ?