SERICA 8315 GMT CHRONOMÈTRE On s’envole, et on n’en revient pas…
On peut dire aujourd’hui que SERICA n’en est plus à son coup d’essai. Depuis la naissance de la marque indépendante en 2018, chaque nouveauté est une vraie prise de risques et la définition d’une esthétique de plus en plus identitaire. Une succession de pas en avant vers un idéal qui ne se cache pas : la construction d’une marque des plus sérieuses, avec laquelle il faut désormais compter. L’exemple d’aujourd’hui est on ne peut plus concret avec la sortie de de leur première complication. Voici la Serica Ref. 8315 GMT Chronomètre. Attention les yeux.
SERICA, ou l’art de ne pas faire comme les autres…
Depuis sa création, Serica s’est non seulement fait remarquée mais très certainement fait une place de choix chez les enthousiastes et collectionneurs du monde entier sensibles aux détails, à l’émotion et à la cohérence – mot ô combien cher à son co-fondateur et designer Jerome Burgert-.
Rappelons-nous le premier pas de la marque : une Field Watch, la référence 4512. Mais déjà pas une Field Watch comme les autres, puisqu’à la lisibilité et à la robustesse de l’instrument que l’on connait venaient se greffer des finitions alternées dignes d’une montre habillée, de l’émail pour le cadran ainsi qu’un verre saphir double-dôme. Des codes bien d’origine militaire et une étanchéité à 20 ATM, mais une montre extrêmement polyvalente qui n’a certainement pas peur de quitter son environnement de prédilection pour s’aventurer en terres mondaines. Et ça change beaucoup de choses.
Le deuxième chapitre s’est attaqué à la montre de plongée, icône des mers et montre au combien sexy pour tout amateur de « tool-watch ». Une icône née au début des années 50 et une esthétique grandement définie par l’ADN de quelques marques phare, Rolex, Blancpain et Omega en tête.
Là encore, la référence 5303 fut une surprise de taille, j’ose dire pour nous tous, puisqu’avec un vocabulaire finalement existant, Serica a réussi à créer une montre de plongée ne ressemblant à aucune autre et qui pourtant en possède tous les codes. Une montre qui aurait certainement pu voir le jour dans les années 60. Exercice ô combien périlleux sur lequel beaucoup se sont cassés les dents, et se les liment encore.
Il ne s’agit en effet pas simplement de faire « renaître », souvent en moins bien, une belle endormie connue des collectionneurs, ni de travailler sur la nième déclinaison héritée d’un design connu et reconnu. Il s’agit de s’en approprier les codes, de les comprendre, puis de s’en éloigner pour écrire sa propre histoire. Exercice difficile s’il en est, dans lequel la maison parisienne de montres suisses semble exceller.
On se délecte donc aujourd’hui du troisième volet de cette jeune histoire qui se déroule devant nous… mais on attend aussi terriblement au tournant !
SERICA 8315 GMT Chronomètre : S’approprier l’icône, et signer.
Si s’approprier les codes de la montre de plongée et en faire quelque chose de nouveau et de différent est un jeu exigeant, qu’en est-il alors de l’exercice GMT ?
J’imagine que cela doit être simplement terrifiant, car une marque se retrouve face à la montagne, l’icône absolue que nous avons tous en tête et qui a écrit à elle seule la quasi-totalité des designs horlogers des 68 dernières années. Je parle évidemment de la Rolex GMT-Master, née en 1954 de la collaboration entre Rolex et la Pan-American Airlines avec la référence 6542. Lunette graduée 24H, Un rouge et bleu que l’on connaît aujourd’hui sous le doux nom de Pepsi et une aiguille flèche rouge.
Retour en 1971 maintenant. Rolex toujours et la naissance de l’Explorer II, ref. 1655. La montre créée pour les besoins des spéléologues affiche également une deuxième aiguille des heures et une lunette fixe 24 heures. Lunette acier cette fois et large aiguille orange « Freccione ».
C’est simple, vous avez ici les codes de 99% des montres GMT aujourd’hui.
Serica, nous nous en doutions, n’est pas tombé dans l’écueil.
L’émotion est immédiate, la 8315 à l’air familière…mais en y regardant de plus près, ne l’est pas. Les codes que l’on connait viennent bien de chez Serica, et nulle part ailleurs.
La lunette 24H bi-ton et bi-directionnelle, mais faite d’un seul bloc de céramique, apparaît ici sous une forme « deux fois douze heures » où l’indicateur jour/nuit des deux segments contrastés se double d’un indicateur AM/PM en toutes lettres: Ante Meridiem/Post Meridiem. La division entre jour et nuit se fait de manière asymétrique afin de ne pas couper les 6 et en faciliter la lecture.
Une lunette à la personnalité foudroyante, de celles qu’on n’oublie pas.
Côté aiguille GMT maintenant, la démonstration continue avec une large aiguille lollipop qui n’est ni rouge, ni orange. Cette aiguille GMT est laquée blanche, comme les trois autres aiguilles. Seule la teinte de son centre et non de sa structure change, comme pour nous dire: « attention, celle-ci pointe vers la lunette et non le cadran ! ». Subtile, mais ô combien efficace.
Le reste des éléments, pour ceux qui connaissent la 5303, est très Serica et joue en terrain conquis : aiguilles laquées blanches sur cadran émaillé noir, larges index SLN bombés et boîte en acier de 39 mm aux finitions polies-satinées. On retrouve les chanfreins polis sur les cornes et cette bande de carrure affinée pour une très agréable présence au poignet. Ce n’est cependant pas la même boîte. L’ouverture de cadran s’agrandit et la boîte prend un dixième de millimètre en épaisseur, répartis harmonieusement sur l’ensemble des trois parties. Couronne vissée et étanchéité à 20ATM. De quoi jouer, voyager et se baigner plus que sereinement !
Certification Chronomètre COSC : Enfoncer le clou!
Comme si ce n’était pas suffisant, Serica prend ce Calibre automatique SoProd C125, bien connu des amateurs de GMT, et lui fait faire un petit tour au COSC, à Saint-Imier, avant emboîtage. Certainement l’un des meilleurs contrôles qualité puisque chaque mouvement passera 5 jours de test dans 7 positions ainsi que d’autres gourmandises.
Phase de test au bout de laquelle le mouvement dont les écarts de marche moyens rentrent dans les strictes tolérances du COSC se verra remettre son certificat et le titre de Chronomètre. Mention que l’on retrouve désormais sur le fameux cadran émaillé, à six heures. En français, s’il vous plaît, avec son accent grave, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire!
Conclusion : Une offre sans équivoque, et sans équivalent
C’est sans doute assez clair pour tous ceux qui arrivent au bout de ces lignes superlatives, et je ne m’en cacherai certainement pas : cette nouvelle Serica 8315 GMT COSC est une leçon d’horlogerie en bonne et due forme. Une offre magnifique pour celui ou celle qui cherche une montre GMT de cette qualité et comprend qu’une proposition d’une telle maturité est déjà celle d’une très grande marque…
SERICA 8315 GMT CHRONOMÈTRE
Caractéristiques techniques
Boîtier : Acier 316L, Finitions poli-satinées. Ouverture: 39 mm, épaisseur 12,3 mm, corne à corne: 46,5 mm. Entre-cornes: 20 mm
Calibre : SoProd C125 automatique, Heures, minutes, secondes, stop-seconde et seconde aiguille des heures, sautante sur 24H. 23 rubis, certification Chronomètre COSC. Réserve de marche 40h, finitions côtes de Genève.
Lunette : Céramique bi-colore noire et ivoire. Construction monobloc, finition polie. Echelle AM/PM 24H et indicateur jour/nuit.
Cadran : émaillé noir et index luminescents bombés, SuperLuminova C3
Verre : Saphir Double-dôme. Epaisseur 2 mm, traitement anti-reflets sur la face interne.
Bracelet: Bracelet en cuir grainé noir, 20-14 mm. Fabriqué à la main en France.
Prix : 1890€ TTC Pré-commandes ouvertes, livraison Janvier 2023.
Bonjour,
Elle est vraiment très belle. Si vous le permettez, j’ai une remarque, une question et un conseil (en toute humilité) :
– Dommage qu’il n’y ait pas de date. C’est vraiment très utile et ça peut être tellement beau lorsqu’elle est intégrée avec élégance dans le cadran (ce qui n’est pas si fréquent)
– Y a-t-il une chance de voir un jour un mouvement in house ?
– Vous devriez rappeler systématiquement vos liens avec Serica, par rigueur déontologique mais aussi et surtout pour éviter des problèmes avec la DGCCRF. En particulier quand l’article est dithyrambique et qu’il y a un lien vers un achat.
Bonjour cher Monsieur,
Je peux comprendre votre remarque sur la date, mais il ne s’agit là qu’une volonté d’équilibre général voulu par Jérôme…
Concernant le mouvement in-house, ça n’est pas du tout à l’ordre du jour et même d’un futur lointain à mon avis. Les maisons aujourd’hui ne jurent que par cela mais il faut être honnête hormis pièces vraiment exceptionnelles, ça ne sert pas forcément à grand chose pour une marque comme Serica de fabriquer ses mouvements alors qu’il existe déjà de très belles choses chez certains fabricants. Et puis c’est aussi comme cela qu’a toujours fonctionné l’industrie horlogère, en prenant le meilleur chez les fournisseurs.
Quant à votre dernier point, je ne comprends pas vraiment. Juridiquement Les Rhabilleurs et Serica n’ont rien à voir et sont deux entités distinctes, et je n’ai rien à voir avec Serica, même si Jérôme est un ami proche. De surcroît, il s’agit ici d’un article réalisé gracieusement, et même quand, parfois, les marques désirent mettre du budget, cela ne sert qu’à payer des contenus supplémentaires et couteux, et n’influence en aucun cas notre jugement. Et pour vous parler honnêtement, je peux vous dire qu’aujourd’hui plus que jamais nous ne travaillons qu’avec les marques dont nous apprécions le travail et le comportement, ce qui permet d’être plus que clairs sur notre position d’indépendance. Je ne cache pas que j’adore cette montre !
En tous cas, heureux qu’elle vous plaise cette GMT !
À bientôt,
Nicolas
J’aime bien ce modèle mais je rejoins le commentaire précédent sur le lien apparent de SERICA avec LES RHABILLEURS et ce n’est pas un crime… Bien que 2 entités distinctes, les 2 créateurs occupent des postes stratégiques au sein de la société… Bref. En tout cas, hâte de voir ce que ça donne en vrai