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Philippe-Pierre Cousteau

Philippe-Pierre Cousteau L'autre Cousteau

Il y a une semaine, on m’identifiait sur une photo. Philippe-Pierre Cousteau sur la gauche, veste Prince de Galles au large revers et Rolex Sea-Dweller “Double Red” au poignet, Jacques-Yves Cousteau sur la droite, cravate rayée et cigarillo à la bouche. Probablement une référence à ma capillarité proche de celle de Philippe.

Devant tant de surprises, mon intérêt fut sollicité au plus haut point, et je décidai de vous parler de Philippe Cousteau. A mon sens un personnage un peu oublié qui pourtant est une icône de style, de découverte(s) et de créativité.

Philippe-Pierre Cousteau et sa femme Janice

Philippe-Pierre Cousteau : fils du commandant

Quand l’on songe au nom “Cousteau”, Jacques-Yves Cousteau, le “Commandant” et son bonnet rouge nous viennent immédiatement à l’esprit. Rien de plus normal. Il a été une des personnalités les plus appréciées dans le monde, notamment grâce à son film Le Monde du Silence qui remporta la Palme d’or à Cannes en 1956, et plus généralement comme un pionnier dans l’étude sous-marine et son partage avec le monde en surface.

Philippe nait à Toulon en 1940. Il fait des études du côté de Sanary (la famille Cousteau y est très liée) et dans la très prestigieuse École des Roches dans l’Eure non loin de Paris. Quand la Calypso est à vue, il y passe du temps en famille et avec les proches compagnons de son père. Le navire vogue déjà depuis 1951.

Philippe-Pierre et Jacques-Yves Cousteau

Très jeune déjà, la relation qui le lie avec Jacques-Yves n’est pas des plus simples. A la fois un sentiment de défiance, et souvent de la confrontation, mais toujours la stimulation et la générosité d’un père . Pas étonnant alors qu’il suive ses pas, l’accompagnant sur la Calypso et voyageant à travers le monde sur tous les continents pour ses recherches et accompagné de sa femme Janice.

Vous le savez peut-être, on a reproché à Jacques-Yves Cousteau de ne pas avoir prêté assez d’attention à la conservation de cet environnement pourtant mis si bien en valeur par ses images. Il était davantage tourné vers l’exploration et l’innovation en plongée. Même si tout est à remettre dans un contexte. En revanche, on prête souvent à Philippe le fait d’avoir petit à petit amené à son père sa conscience écologique. Dans son film Oasis in Space, l’environnement possède une place primordiale, nous sommes alors en 1976.

Philippe-Pierre cousteau : icône de style

Aujourd’hui, j’aimerais aussi vous parler de Philippe-Pierre Cousteau comme un personnage de style à part entière. Et quand je parle de style, je ne parle pas de réflexion poussée ou d’un environnement bespoke exacerbé, mais plutôt d’un style naturel, dans l’eau comme à l’extérieur. Ce charme que l’on qualifierait facilement de Français.

Son style vestimentaire déjà. C’est tout naturellement qu’il adopte le bonnet rouge symbole de son père, qu’il porte souvent. Quant il n’arbore pas sa combinaison de plongée, où seules sa barbe fournie et sa chevelure iodée l’habillent, il porte à merveille le costume et la veste. Je pense notamment à cette photo avec son père où il revêt un prince de Galles au large revers avec sa cravate, et où mon oeil a aussi été attiré par la Rolex de son poignet.

Philippe Cousteau et Jacques-Yves Cousteau

Une Rolex Sea-Dweller “double-red” référence 1665 d’ailleurs vendue aux enchères chez Antiquorum en 2014 pour environ 150.000€. Une de ces montres stars des ventes aux enchères qui a eu le droit à une pleine vie à travers le monde, au dessus et en dessous de la surface de la mer, qui a pris les embruns et dont la patine reflète son peu de ménagement. Le charme ultime.

Mais cette Rolex qu’il portait souvent n’était qu’une des montres, de plongée, avec lesquelles on le voyait. Il portait aussi différentes Doxa Sub, dont une au fond orange, ou le magnifique chronographe Aquastar Deepstar et de manière plus surprenante une Omega Marine Chronometer à mouvement MegaQuartz.

Pas étonnant à une époque où la montre de plongée professionnelle avait un écho très fort et où l’on confiait aux plongeurs des modèles pour les tester ou les éprouver. Surtout une époque où on utilisait ces montres pour leur fonctionnalité, par obligation car les ordinateurs de plongée n’étaient pas légion.

On se souvient également que l’on trouvait aux poignets des fiers marins de la Calypso, donc Jacques-Yves Cousteau, certaines Blancpain Fifty-Fathoms, autres Omega Seamaster 600 et j’en passe. Beaucoup d’icônes de l’horlogerie encore aujourd’hui, toutes réunies à un moment ou un autre sur le pont de la Calypso.

L’autre côté de Philippe, c’était son insouciance face au danger. Il le côtoyait souvent, et périt tristement lorsque son hydravion heurte un banc de sable sur le fleuve Taje au Portugal près de Lisbonne lors d’un simple essai. Il avait 38 ans.

A mon sens une personnalité à découvrir, un pionnier lui aussi sur certains terrains et éveillé à la problématique environnementale. Surtout, une élégance et un style naturels que l’on prend plaisir à découvrir aujourd’hui. Désormais, son fils Philippe “Jr” a repris le flambeau des sujets qui l’animaient tant. Une manière de poursuivre un élan interrompu.

Philippe-Pierre Cousteau

3 réponses à “Philippe-Pierre Cousteau”

  1. Alain dit :

    On peut conseiller de voir “L’odyssée”, de Jérome Salle, sorti en 2016, qui parle bien des contradictions de JYC et des conflits avec son fils Philippe. De superbes acteurs et des images sublimes, surtout vers la fin en péninsule Antarctique où JYC eût enfin sa prise de conscience sur la fragilité de l’environnement.
    Pour l’anecdote, c’est amusant d’entendre Lambert Wilson parler en anglais avec un accent français à couper au couteau alors qu’il est en fait totalement bilingue !

  2. Philippe dit :

    Parmi les montres des membres de la Calypso, comment ne pas citer votre beau reportage sur la Tudor d’André Laban ! 😉

  3. paul bouyssou dit :

    Bonjour,
    L’utilisation d’une “megaquartz” de Omega n’est pas si étonnante. Lorsqu’il faut faire le point, en avion comme en bateau, à cette époque où le GPS était encore un rêve, il fallait un instrument de relevé des astres type sextant ou octant, une bonne carte et une montre précise : le “megaquartz” de Omega varie de 1seconde par………..mois.

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