Design Horloger Des polices qui ont du caractère

Une réflexion qui part d’un constat récent, d’une discussion que nous avons eu cette semaine entre amis : qu’est-il arrivé à la variété et au véritable travail de dessin des polices de caractères en horlogerie ? Pourquoi tant de montres se ressemblent-elles aujourd’hui ? L’occasion de se faire plaisir et de jeter à nouveau un oeil sur les plus belles “fonts” de l’horlogerie, celles qui donnent tant de caractère aux icônes qui nous font vibrer…

L’importance vitale de l’attention aux moindres détails

Nous ne le répèterons jamais assez : une montre est un équilibre précaire qui fait intervenir tant de composants et se construit dans un espace tellement restreint qu’on ne peut réellement se permettre de négliger le moindre dixième de millimètre en espérant que ça passe.

Si l’on compte sur la chance, croyez-moi, ce n’est pas une bonne idée. C’est un domaine dans lequel la pièce ne tombe pas du bon côté.

Les cadrans : Ces visages de nos montres

Lorsqu’on parle détails, ici polices, celles-ci seront visibles immédiatement, au premier coup d’oeil, sur scène et devant les projecteurs.

Le cadran représente donc le visage d’une montre, une allégorie facile à concevoir.

Un sérif, une ouverture d’angle, une épaisseur de graisse change…et tout change. La montre change de personnalité, gagne en noblesse, en présence, ou au contraire, perd tout intérêt. Ce n’est pas un hasard non plus si Steve Jobs y apportait tant d’importance dès le lancement du Macintosh : dès qu’une information est écrite, une police lui donne vie d’une certaine manière, lui donne du caractère, un impact, une douceur ou au contraire une rigidité. Et j’en passe.

Mais restons simples un instant et parlons simplement trois aiguilles. Considérez déjà la quantité d’informations présente sur un cadran standard de moins de 35mm de diamètre : chiffres arabes ou romain des heures, une échelle des minutes, parfois une échelle 24h. Certains y ajoutent même un quantième, ou deux.

Et nous n’avons même pas encore mentionné les lignes de texte : un nom de marque, un nom de modèle, une étanchéité ou une origine de fabrication.

Autant d’informations qui devront prendre corps et s’incarner sous forme de polices minutieusement dessinées. J’ai bien dit dessinées et non pas choisies sur catalogue, car c’est un métier. Un coup de crayon qui fait toute la différence et qui pendant si longtemps a donné vie aux plus belles personnalités de l’horlogerie.

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Ce n’est donc pas un détail et nous allons y accorder toute notre importance.

Mais assez de mots pour rendre hommage à ces artistes, je vous propose plutôt de nous attarder sur quelques exemples, il me semble que les photos parlent d’elles-même.

Il est donc temps d’observer, de méditer et de célébrer l’harmonie, la diversité et les prises de risque. Je vous laisse regarder…

Les plus beaux exemples…

Parce qu’une Omega Speedmaster ne serait pas une Speedmaster sans son “S”. Cette police qui donne fièrement vie aux Speedmaster, Seamaster, Railmaster et autre Ranchero est un exemple en matière de trait qui transmet à la fois rigueur et souplesse, vitesse et maîtrise. Une véritable oeuvre d’art dont on ne se lasse pas.

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Regardez les traits, observez les imperfections dans la symétrie de certaines lettres qui donnent vie à ces montres…

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Et l’indication d’étanchéité de cette vieille 5510, on en pense quoi ?

Evidemment, elles sont nombreuses, qu’elles soient célèbres ou non, de type art-déco, germaniques, latines, cursives, des années 20 ou 70, mais elles ont toutes un point commun, celui d’avoir donné une vie à ces outils, une personnalité qu’on n’insuffle qu’en prenant le temps du dessin, qu’avec un trait de crayon véritablement rempli d’amour…