Compax, Compur, Bi-Compax & Cie : Le tour de la question

Compax, Compur, Bi-Compax & Cie : Le tour de la question

Uni-compax, Medico-Compax, Tri-Compax, j’en passe et des meilleures… Revenons un instant sur cette nomenclature horlogère que l’on entend, que l’on a vu, que l’on connaît certainement mais que l’on utilise toujours très fréquemment à mauvais escient. Entre le SIHH et Baselworld, voici sans doute venu le bon moment de clarifier ce détail afin que nos prochaines discussions entre connaisseurs ne soient pas truffées de cette approximation.

Compax : Ce que ce suffixe signifie vraiment

Avant la définition qui vous permettra à jamais d’éviter la faute de langage, sachez d’abord que ce n’est pas grave et surtout que cette erreur est communément acceptée. Ce n’est pas une raison. Ce n’est pas parce qu’on se fait comprendre qu’il faut être approximatif.


Compax‘ :
“Suffixe horloger initié dans les années 30 par Universal Genève et Zenith qui se rapporte originellement au nombre de complications d’un mouvement. Aujourd’hui, cette dénomination se rapporte davantage au nombre et à la disposition des sous-compteurs d’un chronographe.”

Précision qui a son importance, nous parlons ici des sous-compteurs ayant un lien avec la complication. Une petite seconde constante se trouvant dans un sous-registre, n’est donc pas comptabilisée. La confusion fréquente à l’égard de ces appellations est donc bien compréhensible.

Uni-Compax ou Compur :

La dénomination Compur ou Uni-Compax s’applique à un chronographe dont les sous-compteurs sont disposés horizontalement à 3h et à 9h. L’unique sous-compteur lié à la complication chronographe, le totalisateur des minutes, est généralement positionné à 3h, tandis que la petite seconde constante se trouve à 9h.

Cette disposition et dénomination est caractéristique des chronographes des années 50-60.

Bi-Compax :

C’est la que la confusion arrive, car on nomme également Bi-Compax (à tort) la même configuration de chronographe à deux sous-compteurs, qu’ils soient disposés horizontalement ou verticalement. Cette dénomination n’a cependant rien d’officielle puisque jamais utilisée ni par Universal Genève ni par Zenith dans les années 30 et 40. Il s’agit donc d’un abus de langage communément toléré.

Les puristes ne l’utiliseront pas sciemment à cet égard. Vous comprendrez aisément pourquoi.

Compax :

Et ça se complique encore : Compax n’est pas synonyme d’Uni-Compax, non, non, non.

On appelle Compax un chronographe dont les 3 sous compteurs (totalisateur des minutes, heures et petite seconde constante) sont disposés de façon symétrique en forme de V, à 3, 6 et 9h. Universal Genève et Zenith toujours, mais aussi Girard Perregaux, ont tous fabriqué des chronographes de cette configuration aux cadrans marqués Compax.

Tri-Compax :

Une montre Tri-Compax, comme son nom ne l’indique justement pas, dispose non pas de 3 mais de 4 sous-compteurs. Une dénomination également héritée des montres Universal Genève et Zenith des années 40.

La logique derrière cette appellation revient à son origine, qui ne se rapporte pas au nombre de sous-compteurs mais bien au nombre de complications dont dispose la montre, au nombre de 3. À savoir chronographe, date et phase de lune.

Alors ? On y voit plus clair ? Vous savez désormais d’où vient la confusion, pourquoi elle est tolérée et comprise et ce que signifie réellement chaque appellation. Je vous laisse donc expliquer à votre filleul pourquoi sa Speedmaster est un chrono Compax et non Tri-compax. Je compte sur vous…

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