Omega Speedmaster Dark Side of the Moon : Test, revue et photos exclusives !
7 jours. Et nous avons dû la rendre. C’était le mercredi matin le plus froid de ce mois de février et Les Rhabilleurs nous attendaient en bas de chez nous dès l’aube. 8h17, premier appel. Ignorer. 8h18, SMS : « je suis garé en bas … ». Delete. 8h20, second appel. Manqué. Malgré tout, par politesse pour nos amis, on se décide finalement à descendre les escaliers en maugréant. Bourrés de café et d’amertume, on découvre un ciel gris, des mines grises. Quelques mots marmonnés dans un autolib’ surchauffé et, déjà, on étouffe de son absence. Elle, elle change de mains.
Il y en aura d’autres, on se reverra peut-être. Mais là, à cet instant, les fesses posées sur les auréoles non identifiées du siège passager de la voiture-de-tout-le-monde, on a presque le sentiment de l’abandonner. Ou celui de l’abandon. Une sorte de désarroi déchirant.
7 jours, on les a comptés. On a vécu des grands moments pendant ces 7 jours ; il y a eu la découverte, les premiers émois, les détails de sa peau de céramique. Ensemble on a pu pitcher devant de nouveaux clients, prendre un RTT, diner avec une femme, sortir avec des potes, passer un entretien d’embauche, faire la grasse mat’ un dimanche et la gueule le matin suivant, jouer avec nos enfants, dormir et rêver.
Et le 7ème jour, on n’avait même pas envie de se reposer.
Il ne devrait pas y avoir de mots pour te raconter l’intime de cette rencontre. Mais on te raconte quand même, parce que sinon ça serait juste égoïste.
First impressions:
“I’ve always been mad, I know I’ve been mad, like the most of us are… very hard to explain why you’re mad, even if you’re not mad… ”
On l’attendait vraiment cette Speed tu sais. C’était, avec la Black Shield, notre énorme coup de cœur de 2013. Alors quand on a enfin eu la boite entre les mains, on l’a ouverte avec un émerveillement mêlé du respect qu’impose le sacré. Premier coup d’œil et premier commentaire : « elle déglingue ».
Deuxième coup d’œil. Pas mieux.
On redoutait la déception liée à une trop forte attente (on n’est pas les pros de l’expectation management) mais il n’en est rien. Là ou la BS nous a séduit par son côté brut et violent, la DS quant à elle apporte une part de lumière grâce à sa céramique étincelante.
Une beauté délicate et superbe qui tutoie les anges et te saisi immédiatement dès que tu la passe au poignet.
Et malgré des dimensions théoriquement un peu élevées (largeur & épaisseur), il faut avouer que le porté est des plus agréables. Même pour des gens qui comme nous répugnent à porter des montres au-delà de 42mm…
Cadran/aiguilles :
“There is someone in my head but it’s not me”
Tu la connais par cœur, la Omega Speedmaster. Ça fait 40 ans qu’on nous bassine avec la Moonwatch à tel point que certains ne peuvent plus la voir en peinture (oui enfin tu sais bien que c’est une tournure de phrase, en vrai tout le monde l’adore).
Sur le marché du vintage (on t’a déjà dit qu’on aimait bien le vintage chez Lionel&Alex ?) ça frise la pantalonnade, certains artistes de la réf’ mitraillent à longueur de soirées mondaines les multiples versions avec force de « moon » ou (les plus oufs) « pre-moon ». Bref, quelle surprise attendre de ce cadran bien connu (et très beau, nous fait pas dire ce qu’on n’a pas dit non plus !) ?
Et bien écoute, avoir la Dark Side au poignet c’est à peu près comme découvrir ce cadran pour la première fois. Rien ne change mais tout est différent.
C’est simple, affuté, équilibré. Les compteurs légèrement en relief sont du plus bel effet. En parlant de ces compteurs, on aime aussi le passage de trois à deux compteurs à 3 et 9 heures. On a toujours trouvé (enfin Lionel) que ces trois compteurs étouffent un peu le cadran des speeds originales (Alex, lui, trouve que la speed est pas loin d’être la montre parfaite, mais il faut admettre que les bi-compax ont une simplicité, une efficacité, un équilibre hors du commun). En plus, avec un compteur de chrono qui allie minutes et heures, si t’es bon et que tu le déclenches au bon moment, tu peux en faire une Speed GMT ! … (on te laisse réfléchir deux minutes afin de trouver le truc. Pendant ce temps là, nous, on poursuit).
On te résume ce qu’on en pense en 10 mots ? Sans doute l’un des plus beaux chrono du marché !
Le calibre :
Omega a eu la coquetterie de doter cette Dark Side d’un fonds transparent très large. Alors là… mouais, pourquoi pas parce que ça fait plaisir de regarder le Co-Axial. Mais dans l’absolu ça n’est pas non plus nécessaire et ça déséquilibre un peu l’esthétique générale de la montre. Bon mais il faut avouer que là c’est un peu chercher la petite bête : on y a passé du temps à le regarder ce calibre, crois-nous.
Quant au Co-Axial, donc, rien à ajouter de plus que tout ce qui a déjà été dit. Hormis que cela fait plaisir de se dire qu’Omega continue à faire vivre le regretté George Daniels (les vrais savent) et l’une de ses grandes innovations. C’est propre et on peut faire sauter les heures. Rigolo.
Sinon, le chrono chronomètre et les minutes minutent.
Les avis :
Tu imagines bien qu’en 7 jours on a eu l’occasion de la mettre sous le nez de quelques proches cette Omega Speedmaster Dark Side of the Moon.
Les avis sont unanimes : elle « tabasse ».
Les filles aiment la délicate virilité mondaine qui s’en dégage.
Ton boss se dit qu’il n’aurait pas du t’augmenter après ton éval’ de janvier car maintenant sa Dayto est ringardisée.
Tes collègues se battent pour la garder au poignet pendant la pause dej.
Et tu te prends à réfléchir à ce que tu vas porter EN FONCTION de ta montre (et pas l’inverse).
C’est unique le plébiscite dans la vie de tous les jours. Mais en de rares occasions, ça existe.
Oui, mais donc ?
« There is no dark side of the moon, really. As a matter of fact it’s all dark »
Omega a frappé très fort avec cette Dark Side. La marque réussit le pari de faire renaitre un modèle légendaire en emportant l’adhésion des éternels réfractaires tout en suscitant l’intérêt des fanatiques.
Vraiment. Tous ceux qui ont vu la Menace Fantôme ou Le royaume du crâne de cristal savent que l’art de faire revivre les légendes est extrêmement casse gueule, et là, à très peu de choses près, Omega créé un p*** de benchmark en la matière. JJ Abrams devrait en prendre de la graine avant de nous balancer son reboot de Star Wars.
Pour tout te dire, à la maison il y a toujours eu deux écoles. Lionel est autant Rolexophile qu’Alex est SpeedoFan. Après ce test, Lionel a viré sa cuti et commence d’ores et déjà à économiser pour ce qu’il considère comme un de ses futurs « must-have ». Alex, lui, en sort avec un amour renforcé pour ce qu’il considère plus que jamais comme la montre parfaite (et n’a pas porté autre chose que sa Speed professional depuis l’essai).
Une critique avant de finir ? Ouais, un truc : la céramique c’est beau mais on y laisse facilement des traces de doigts sur le bezel.
Voilà.
Ok, c’est pas vraiment critique (mais Lionel a ajouté une chamoisine à son EDC – Everyday Carry – depuis, lulz).
Une remarque ? OK, prends çà : elle prend tout son sens habillé casual. En costume, elle détonne un chouia…
Thumbs up les gars. Bisous.
Merci pour ce test qui corrobore l’impression que j’ai pu avoir de la belle en la passant 7… minutes (et pas jours comme vous, bande de veinards) chez Omega.
Cela étant dit, je trouve qu’elle ne ressemble plus à l’original et n’a de Speedmaster que le nom. Difficile je pense pour Omega de se passer de CE nom mythique et rentable.
Enfin, vous serait-il possible de nous donner vos impressions concernant le bracelet en toile doublé cuir en terme de confort et d’utilisation quotidienne ?
A+
Hello Olivier,
Merci à toi pour ton commentaire! C’est que nous n’en avons pas parlé mais le bracelet est étonnement confortable pour un bracelet en tissu. Le fait de l’avoir recouvert d’une très fine couche de cuir à l’intérieur rend l’ensemble à la fois très souple et très doux à porter. Une raison de plus pour se faire plaisir !
Quant à la mention “speedmaster”, chacun son avis mais chez nous on trouve qu’il reste les grands traceurs de la montre historique avec un sacré bon twist. Reste juste à voir ce que ça donnera sur 20 ans et quelle sera la patine en 2044. Diable… ça donne le vertige de penser à ça….
Très bel article ! Et c’est un fanboy assumé de la Speed qui parle, un de ceux qui n’était pas, a priori, fasciné par cette énième réinterprétation de l’icône horlogère par excellence ! C’est vrai qu’avec la BlackShield, cette Darkside déchire grave. Très grave, même.
Merci Fabrice !
Ces 2 chronos sont en effet absolument géniaux et ont du “caractère”. Nous avons adoré pouvoir les tester avec Lionel & Alexandre.
Bref, ils déchirent grave 😉
@Fabrice, je ne peux que lever mes pouces bien haut pour aimer ton commentaire comme il se doit.
@Gabriel : tu parles des chronos ou des testeurs ?! Non parce qu’il faut être précis, tu vois..
Bonjours ,
Merci pour cet article bien illustré et intéressant , pouvez-vous m’expliquez comment l’utiliser en fonction GMT avec le chrono.
Merci d’avance
GORKA
@Jean-Marie pour être tout a fait honnete, il s’agit plutot la d’une boutade, mais il suffit de declencher le chrono à midi ou minuit dans la zone qui vous interesse (grosso modo : lancer le chrono à 18H pour suivre lh’eure de NY par ex)… Oega-hacking for the win 🙂
Un très grand merci pour cet article, votre commentaire élogieux m’a convaincu. Non seulement je me suis abonné à votre Newsletter, mis surtout, j’ai craqué pour j’ai craqué pour une magnifique Speedmaster DSOTM. Un seul petit regret peut-être, sous certains éclairages, elle me semble un peu trop brillante.
Salutations