ZENITH DEFY CHRONOGRAPH USM Boules de connexion, chronographe et bleu gentiane
Quand une marque d’aménagement de coeur s’allie avec une maison horlogère de coeur, le résultat est en général sur une bonne voie. Après une « inspection » en bonne et due forme, les superbes éditions limitées ZENITH X USM Defy Chronograph sont un succès, le moment pour nous de revenir sur l’histoire d’USM et des montres DEFY, sans manquer évidemment les (désormais célèbres) chronographes colorés.
Quand on pense à USM, on pense immédiatement aux systèmes d’aménagement que nous connaissons tous. Sans savoir que derrière ce nom se cache une histoire bien plus rudimentaire. En effet, USM, pour « Ulrich Schärer Münsingen » du nom de son fondateur et de sa ville, n’est autre qu’un atelier de forge au départ. On y fabrique toute sorte de pièces métalliques, de la ferronnerie, et au début du XXe siècle on se spécialise dans la réalisation d’espagnolette, vous savez ces systèmes ingénieux et jolis de fermeture de fenêtres.



Comme cela est souvent le cas dans ce genre d’entreprise familiale, cette dernière prend de l’ampleur, et la descendance voit les choses d’un œil un peu différent. Au début des années 1960, Paul Schärer (petit fils du fondateur) fait appel à l’architecte Fritz Haller pour concevoir une nouvelle usine qu’il souhaite modulable au plus haut point.



Mais pour meubler les bureaux et aller de concert avec l’esprit de l’entreprise, Paul Schärer et Fritz Haller conçoivent les premiers meubles USM, inspirés des principes d’architecture des bâtiments de l’entreprise. Le meuble est un assemblage de tubes en acier, reliés entre eux par un joint sphérique appelé « boule de connexion » qui répond exactement à l’esprit souhaité. Ce principe est breveté en 1965, et l’anecdote qui me plait beaucoup est de savoir qu’en 1969, la Banque Rothschild à Paris commande à la société USM pas moins de 600 postes de travail. Voilà !
Les années 1960 sont le liant entre ZENITH et USM.



Nous sommes au cours des années 1960. Il faut redonner un coup de fouet à la marque, et pour cela on décide d’aller de l’avant en concevant un mécanisme de chronographe automatique. Mais le projet avance lentement pour un calibre qui devait être présenté en 1965. Ce n’est pas le cas, et dans un autre registre, les montres électroniques prennent aussi du retard face à d’autres concurrents. La décision est alors prise de mettre les bouchées doubles sur le mouvement de chronographe automatique 3019PHC, et de présenter une nouvelle collection « béton » au moment où les montres robustes et professionnelles gagnent du terrain. La collection DEFY est donc présentée à la fin des années 1960 et les premiers modèles offrent quelques belles caractéristiques. On reconnait immédiatement les montres par leur boitier tout en facettes et cette lunettes à douze pans. C’est justement cette collection qui a été choisie par ZENITH pour penser les quatre pièces en édition limitée à 60 montres chacune.

Sauf qu’un chronographe avec ce boitier caractéristique de DEFY et de la référence A3642 n’avait jamais existé.
À mon sens, ces chronographes sont une véritable réussite, indiscutable même ! On retrouve toute l’identité de l’origine de la collection à la fin des années 1960, et ZENITH est venue intégrer son calibre de chronographe automatique El Primero 400 dans un boitier de 37 mm pour une épaisseur de 13,9 mm. Les proportions sont belles, la montre se glisse délicieusement au poignet, surtout quand on l’associe avec son léger bracelet acier « ladder » ou « échelle » typique des années 1970, alors réalisé par l’entreprise de chainistes GAY FRÈRES.



Si les couleurs des cadrans, j’ai nommé Bleu Gentiane, Jaune d’Or, Orange Pur et Vert USM, vous paraissent simple, la réalité est un peu différente. En effet, les couleurs USM ne correspondent à aucun Pantone, et il a fallu partir des couleurs des panneaux métalliques et reconstituer les couleurs. Mais les rapprochements ne s’arrêtent pas là ! Avez-vous remarqué l’extrémité de l’aiguille des secondes ? Elle reprend la fameuse boule de connexion si importante chez USM et trouve bien sa place ici. Même si vous allez me dire que c’est tiré par les cheveux, j’aime rapprocher les index en applique ondulés aux toits des usines d’antan. Pour l’organisation du cadran, on trouve la petite seconde à neuf heures, le totalisateur des 30 minutes du chronographe à trois heures et des 12 heures à six heures. Des sous-compteurs à la belle finition azurée, qui se chevauche légèrement sans pour autant enlever à l’harmonie générale.


Côté mouvement, on retrouve le calibre 400 El Primero qui bat à 36.000 alternances par heure, délivre 50 heures de réserve de marche.

Les quatre éditions limitées Zenith DEFY Chronograph USM sont proposées à 12.000€, et le clou du spectacle se déroule en dehors de la montre. En effet, la boite n’a pas été négligée, et pour l’occasion, elle prend la forme d’un petit meuble USM aux couleurs des éditions, avec à l’intérieur de jolies boites en cuir pour ranger ces montres. Malheureusement, et hormis chez certains distributeurs, la montre est déjà en rupture à peu près partout ! Si vous êtes chanceux….
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