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AIRAIN SOUS-MARINE Une plongée dans l'histoire de la Skin Diver

Publié le 9 octobre 2023 par Raphaël Guyet

Horlogerie, Montres Automatiques, Montres de Plongée, Montres de Sport, Montres Modernes

Il y a quelques temps nous vous parlions de la réédition d’un chronographe militaire mythique qui avait sa place aux côtés des illustres Breguet et Dodane Type 20 : la Airain Type 20.

Si l’entreprise Airain est fortement liée à cette pièce d’histoire, d’autres modèles ont été produits par la marque et c’est une charmante skin-diver que Tom Van Wijlick s’attèle maintenant à faire renaître, la Sous-Marine.

PROCESSUS DE RENAISSANCE

Si la réédition d’une montre du passé n’est plus vraiment une démarche originale de nos jours, de nombreuses marques oubliées ayant récemment refait surface, le processus de renaissance de cette skin-diver, me semble lui, tout à fait intéressant. Tom Van Wijlick n’en est pas à son coup d’essai et avait déjà ressuscité la marque Lebois & Co en 2014 en suivant le même schéma. C’est par une plateforme dénommée CoLAB et détenue par l’entreprise CDMELEC, que les amateurs d’horlogerie peuvent donner leur avis dans le processus de création des montres rééditées pour les maisons Lebois & Co et Airain. Et peut-être d’autres marques à l’avenir ?

Le système est donc extrêmement transparent et les collectionneurs peuvent pleinement s’investir dans le développement de leur future montre. Chaque étape clé de conception est présentée à la communauté et des éléments de design sont soumis au vote, tout en gardant à l’esprit que le but est de rester le plus fidèle possible au design d’époque de la montre. Au fur et à mesure des étapes, des périodes de précommandes sont ouvertes. Bien sûr, plus la montre est commandée tôt dans le processus de développement, plus le prix est bas. Ce qui est logique car la confiance des premiers clients permet de financer la conception finale de la montre. Une démarche saine en somme.

Pour cette Sous-Marine plusieurs questions ont été posées à la communauté concernant le choix du type de verre (saphir ou acrylique), de la forme des aiguilles, des éléments de typographie ou encore de la gravure du fond de boite.

AIRAIN SOUS-MARINE RÉÉDITION

Suite aux retours de la communauté, Airain nous propose donc une skin-diver avec un design au plus proche du modèle historique. On retrouve un boitier en acier brossé reprenant la forme typique des skin-diver des années 1960-1970, d’un diamètre contenu de 37,5 mm pour une épaisseur de seulement 12,77 mm (verre compris) et une longueur corne à corne de 48,2 mm. Ces dimensions permettent à la montre de rapidement se faire oublier au poignet tout en assurant une étanchéité à 200 mètres. A noter également les cornes percées qui permettent un changement de bracelet plus aisé avec une taille entre-cornes de 20 mm. Je dois cependant avouer que je n’étais pas tout à fait convaincu par le bracelet de type Tropic qui accompagnait les prototypes que nous avons eu entre les mains. Sans être foncièrement de mauvaise qualité, le rendu esthétique est assez éloigné des Tropic vintage et la boucle présente à mon sens un aspect trop moderne par rapport au design global de la montre. A noter cependant qu’Airain compte finaliser la conception d’un bracelet acier Fixoflex qui sera également livré avec la montre. Une alternative intéressante avec un type de bracelet acier que l’on croise rarement de nos jours.

La lunette unidirectionnelle 120 clics recouverte de PVD noir est graduée en compte à rebours, avec des graduations à chaque minute. Airain annonce améliorer par rapport au prototype l’alignement des graduations de la lunette avec les index du cadran et réduire la profondeur des gravures pour coller davantage au modèle original. Pour ce qui est de son utilisation, la préhension est bonne et le cliquetis est franc.

A 3 heures nous retrouvons la couronne de cette Sous-Marine et celle-ci est loin d’être anodine. En effet, il s’agit de la reproduction d’une couronne Parmentier, du nom de son inventeur Jean René Parmentier. Dans les années 1960 toutes les montres de plongée n’utilisaient pas de couronne vissée telle que nous la connaissons aujourd’hui et la couronne Parmentier était l’une des solutions trouvées pour assurer l’étanchéité de la montre. Ce que vous voyez n’est donc pas la couronne, mais le capuchon de celle-ci. Celui-ci est muni d’un joint assurant l’étanchéité. Une fois dévissé, vous pouvez le plaquer sur l’envers contre la petite couronne pour la remonter. Vous pouvez également remonter la couronne avec vos doigts comme d’habitude, ce qui s’avère finalement plus simple, mais beaucoup moins cool. Le fonctionnement de la couronne sous le capuchon est habituel un remontage en position enfoncée, puis un premier cran pour régler la date et un deuxième pour régler l’heure. Ce type de couronne pourra diviser, car finalement moins pratique et sécurisante qu’une couronne vissée. Elle apporte cependant un supplément d’âme indéniable et nous saluons les efforts d’Airain pour proposer à nouveau ce type de couronne historique.

Un verre saphir bombé avec traitement antireflet nous permet d’admirer le cadran noir sur lequel se dessinent des index XXL. Chaque index pair est en chiffre arabe, alterné par des bâtons indiquant les heures impaires. Ceux-ci sont emplis de Super-Luminova assurant une lisibilité optimale avec une teinte radium. A 3 heures nous retrouvons une date -simple sur le prototype- mais qui sera « roulette » sur la version finale. Comprenez que les jours impairs seront donc en rouge, et les jours pairs en noir. Encore un détail du passé que les puristes apprécieront.

Les aiguilles sont plaquées d’or 18 carats conférant un aspect « gilt » à la montre, une petite touche de raffinement que l’on apprécie. Leur forme crayon pour les heures et flèche pour les minutes sont très lisibles et l’aiguille des secondes présente une forme originale dite de “brin d’ADN”. On peut également y voir une succession de gouttelettes d’eau. Une version à trotteuse lolipop est également proposée, la communauté ayant eu du mal à se départager sur le choix de la forme d’aiguille. Airain précise que la forme du 6 sera améliorée pour coller d’avantage au design recherché et que l’aiguille des minutes sera légèrement raccourcie (de 0,5 mm, le diable se cache dans les détails !).

Côté mouvement c’est le G100 du suisse La Joux-Perret qui équipera cette skin-diver des temps modernes avec une confortable réserve de marche de 68 heures. Renommé AM5 pour l’occasion avec une masse oscillante gravée Airain, des vis bleuies et des côtes de Genève, les finitions seront belles pour l’horloger qui révisera la montre, le fond de boite gravé d’un plongeur ne laissant pas voir le mouvement.

SOUS-MARINE ÉDITIONS LIMITÉES

Airain ne s’arrête pas à la réédition de la Sous-Marine et propose également quatre modèles en édition limitée. Hormis les couleurs de cadran, la principale différence réside dans le choix du logo. Dans cette version c’est le logo à la couronne qui est utilisé alors que la réédition ne dispose que de la mention « Airain ».

Les couleurs de cadran proposées sont bleu profond, noir délavé, vert océan et tropical. Les teintes de matière luminescente sont adaptées pour se marier au mieux aux couleurs de cadran. Pour ces modèles, c’est l’aiguille lolipop qui a été choisie. Toutes ces versions permettent encore davantage de personnalisation dans le choix de sa montre ce qui est toujours appréciable.

Avec une livraison prévue en novembre, il vous reste encore un peu de temps pour commander cette Airain Sous-Marine sur le site de la marque. Une montre du passé dans l’air du temps qui vous sera tout de même facturée 1.750 €. Navré pour les retardataires !