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« Elle est full set ? »

« Elle est full set ? » Retour sur la question du siècle

En tant que vendeur de montres de collection, j’entends cette question… quotidiennement et dans 90% des cas, avant tout autre question, souvent même avant toute considération financière. Alors il est temps de faire un point rapide sur ce fameux full set afin de remettre dans l’ordre les questions que vous aurez à poser à votre vendeur la prochaine fois !

Définition  : Ce qui est communément appelé « full set » décrit simplement l’ensemble boîte, papiers ou tout autre chose qui pourrait constituer le « set » de la montre neuve lors de son achat chez un revendeur.

Pourquoi le full set ?

On voit, dans les années 80, un regain d’intérêt des collectionneurs de montres pour les montres de poignets. Ces dernières étant plus récentes que les montres de poche majoritairement collectionnées précédemment, il était plus fréquent de trouver des montres d’occasion accompagnées de leur boîte et de leurs papiers d’origine. Ce « full set » constitue évidemment un argument de poids tant le charme est grand de pouvoir déballer une montre de plusieurs dizaines d’années comme l’a fait son premier propriétaire, un véritable voyage dans le temps en somme.

De plus, les papiers édités par la marque avec les numéros de série, la date et le lieu de vente et parfois des descriptions de la montre, rassurent le collectionneur sur l’authenticité de sa montre.

Enfin, et c’est souvent l’argument apporté en premier sur la volonté d’une montre full set, il permet de revendre plus facilement les montres et permet une meilleure prise de valeur dans le temps…

Alors où est le problème ?

Du fait de la demande croissante pour des montres « full set », il faut désormais débourser un premium conséquent pour une montre accompagnée de tous ses accessoires (en témoigne le fameux écrin en liège des Nautilus 3700 qui s’est vendu 16.250$ chez Christie’s…). 

Patek Philippe Nautilus 3700

Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, tous les acheteurs ne voient pas dans les boîtes des objets « collector » mais plutôt un accessoire qui peut rapidement devenir encombrant dans le cas de grosses collections, encore plus lorsque vous décidez d’acheter une Speedmaster Professionnal en vacances et que l’écrin de 3.2kg ne rentre pas dans votre valise… Partant de ce constat, beaucoup de montres se retrouvent dans leur vie sans boîte ni papiers, surtout lorsque ces montres sont échangées ou transmises à de multiples reprises…

Nul besoin d’être énarque donc pour comprendre qu’on peut faire de beaux bénéfices en reconstituant des sets : une boîte se trouve relativement facilement en fonction des marques pour quelques centaines d’euros, quant aux papiers, entre regravure de boîtiers avec des numéros de papiers trouvés, groupe d’échanges de boîtiers/papiers ou encore plus facilement falsification de papiers vierges ou même complètement faux, il devient simple pour certain de recréer des sets complets afin de vendre des montres moyennes à prix d’or.  Les papiers ne garantissent donc pas l’authenticité d’une montre : s’il est possible de contrefaire de façon de plus en plus convaincante des montres, contrefaire des papiers n’a rien de bien complexe ! Dans le cas de pièces vintage, les papiers ne garantissent pas non plus l’originalité de la pièce, ils n’indiquent en rien si un cadran a été repeint, des aiguilles changées, un mouvement remplacé et surtout, le plus important, ils ne garantissent pas l’état de la montre, critère n°1 dans la collection et qui m’amène au dernier argument de la revente.

Une montre full set se revend plus chère qu’une montre nue ? Vrai. Mais elle s’achète également plus cher. Or, on constate que le lien principal entre toutes les stars des enchères n’est bien souvent pas la présence ou non d’une boite et de papiers (sauf dans certains cas bien particuliers où les papiers sont des justificatifs  importants de la provenance ou la configuration de la montre) mais bien l’état, sur lequel il est plus difficile de tricher. Pour finir, une montre achetée chez un professionnel reconnu sera souvent accompagnée d’une facture ou d’un certificat établi par le spécialiste en question, qui à l’inverse d’une garantie d’origine, atteste d’une provenance, de l’état et de l’originalité de la montre à un moment X.

Faut-il alors bannir le full set ? Certainement pas. 

Le faire passer au second plan, après l’état où l’originalité d’une pièce ? Je le pense.

2 réponses à “« Elle est full set ? »”

  1. Gaucher dit :

    Que doit on faire alors pour le neuf le problème est réglé mais pour l’occasion? Bannir le full set en le remplaçant par quel document? Qui fera foi ?

  2. Tux dit :

    J’ai un Speedmaster Reduced à vendre et la différence entre la full set et la mienne, de qualité égale, est entre 600 et 900 €.
    Pour moi le choix est vite fait.
    Par contre pour une Rolex à 10 K€ je serai sûrement plus attentif.

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