Omega Speedmaster Reduced : Une idée loin d’être mauvaise…

Omega Speedmaster Reduced : Une idée loin d’être mauvaise…

Chers amis, vous connaissez notre intérêt pour la grande montre qu’est l’Omega Speedmaster. Qu’il s’agisse de la Pre-Moon, ou des modèles qui lui ont succédé, cette montre est en tout point une pièce intéressante. Pour quelles raisons ? Son histoire avec la Nasa est exceptionnelle, autant que l’histoire des grands hommes qui l’ont portée, à l’image d’Edward White dont je vous ai récemment parlé.

Aujourd’hui, c’est d’une Speedmaster particulière dont je veux m’entretenir avec vous. Elle a l’esprit de la célèbre Omega, tout en étant différente, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Souvent dénigrée par les ‘Aficionados’ de la marque, elle n’en reste pas moins intéressante, une idée toutefois pas si mauvaise. Vous l’avez compris, il s’agit de l’Omega Speedmaster Reduced. Explications.

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Contexte morose pour la Nasa

1986 sonne l’heure d’un nouveau désastre pour la Nasa. L’explosion de la navette spatiale Challenger un 28 janvier 1986 au dessus de Cap Canaveral. 73 secondes uniquement après son décollage. À bord, 7 membres d’équipage, tous en étant à leur premier ou deuxième voyage spatial. Sans oublier Christa McAuliffe, institutrice féministe américaine de 37 ans désignée par Reagan en tant que première “passagère de l’espace”. Un message envoyé aux américains que l’espace est accessible à tous.


Source : Nasa

Une preuve encore que tous les détails sont plus qu’importants quand on soumet une navette aux conditions que sont celles d’un voyage spatial. Tout est dû à la défaillance d’étanchéité de joints toriques dans la partie arrière du propulseur d’appoint à poudre droit. Ce qui a eu pour conséquence désastreuse de mettre en contact les flammes et le réservoir externe adjacent. Entraînant la désintégration de la structure.

Suite à ce grave incident, les navettes spatiales furent immobilisées au sol plus de deux ans et demi. Quand en 1988 les vols reprennent, Omega profite de l’instant pour sortir la fameuse Speedmaster Automatic, Reduced.

Omega Speedmaster Automatic Reduced

Que nous propose donc Omega en 1988 ?

Un petit frère pour la Speedmaster Professional, très certainement. Le mot ‘Reduced’ ne se trouve pas tout à fait ici par pure coincidence. Le nouveau diamètre pour cette Omega est de 39mm, contre 42mm pour sa soeur Professionnal.

On retrouve une boîte similaire, bien que l’asymétrie de celle-ci soit légèrement moins prononcée, ou du moins que la couronne plus petite donne un effet différent. Lunette tachymétrique, aiguilles blanches baton, trois sous-cadrans. Il faut aller voir le diable dans les détails pour voir les différences.

Tout d’abord, l’aiguille des secondes du chronographe n’est plus fléchée, et donc plus luminescente. La petite seconde migre de neuf à trois heures, la minuterie est chiffrée (modèle de 1988), et les sous compteurs, vous l’aurez remarqué, s’espacent plus par rapport au centre. Si vous avez même la vue perçante vous voyez que les deux points de tritium à midi se sont évaporés. Si l’on résume bien, la Speedmaster perd son côté ‘Professionnal’, et devient plus accessible. Certains détails sont aussi dus à un changement de mouvement.

Omega Speedmaster Automatic Reduced, 1988

 

Le calibre automatique 1140. Et son module Dubois-Depraz. Un module de chronographe qui vient se greffer au mouvement automatique. Vous le remarquez d’ailleurs si vous regardez la tranche de la boîte au niveau de la couronne et des boutons poussoirs. Ils ne sont pas alignés selon l’horizontale, mais légèrement décentrés. Seul petit bémol, ce module est parfois dur à réviser, et vous coutera parfois un peu plus qu’une simple révision.

Je ne suis pas là pour énumérer tous les modèles de Reduced, car vous savez aussi bien que moi qu’il faudrait prendre la journée. Il faut juste savoir que le modèle d’origine a vite changé d’apparence, pour prendre des couleurs diverses et variées, aussi bien que des combinaisons d’or et d’acier. Mais notre favorite reste bien le premier modèle de 1988. Love at first sight.

Pourquoi ce n’est pas si mal que ça

Nombre de “collectionneurs” et autres amoureux de Speedmaster vous diront que cette montre, c’est le diable. Parce qu’il n’y a ni calibre 321, ni calibre 861. Parce qu’une Speed c’est une montre qui se remonte manuellement, et qu’à moins d’être une 2915-1 ou avoir une boite à carrure symétrique (comme ce fut le cas sur nombre de références entre 1957 et 1969), une Speed a un diamètre supérieur à 39mm. Alors oui, c’est vrai, ces points sont justes et l’âme d’une Speed est plus pur quand ils sont respectés.

Oui, mais.

De là à renier cette pièce, c’est faire preuve de fermeture d’esprit. Ce n’est peut-être pas une pièce de grands collectionneurs, certes, mais pensons plus large. Nombre de personnes se sont réjouis de l’arrivée de cette Speedmaster, même en 1988. Parce que l’ouverture de boite était inférieure aux Speed de l’époque en 42mm, et parce que la montre était aussi plus accessible par son prix. Mais ça, c’était à l’époque.

Aujourd’hui, on peut acquérir ces Speed en cherchant un peu, pour des prix totalement corrects, j’entends par là moins de 2000€, tout dépend après de l’état et du modèle. Celui de 1988 reste bien souvent très apprécié.

Pourquoi la Reduced est aujourd’hui une montre assez attirante ? C’est simple. Elle possède dans tous les cas l’esprit de la Speedmaster originale, avec une taille qui peut convenir à des hommes qui désirent une ouverture plus petite, mais aussi à des femmes qui trouvent un 42 trop présent sur leur poignet. Et croyez moi, je parle en connaissance de cause. Le dernier facteur d’achat reste encore le prix, et on peut le comprendre. Dans ce cas il est surement préférable d’acheter une Speedmaster Reduced qu’une montre neuve automatique qui pourra probablement couter plus cher, sans forcément avoir le charme de cette pièce.

Et puis, un bracelet peut tout changer. Nous avons équipé notre Reduced d’un bracelet de type Komfit Forstner. Un mesh devenu célèbre pour son utilisation par les astronautes de la Nasa dans les années 1960. La raison est amusante. Lors de tests, les ingénieurs se sont rendus compte que si quelque chose se glissait entre le poignet du porteur et le bracelet, celui cassait difficilement, emprisonnant ainsi le poignet. Le bracelet Forstner, tout en étant résistant, lâchait plus facilement. Pour une fois que la faiblesse est une force…

Un plaisir qui peut donc s’avérer plutôt grand, pour un investissement montre/bracelet aussi plaisant.


Sait-on jamais. Si vous en cherchez une, écrivez nous ! Peut-être que nous aurons la vôtre chez Joseph Bonnie.

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