Giving voice to emotions A. LANGE & SÖHNE X ALEXIS PÉAN (EP.4)
Voici venu le moment de célébrer cette collaboration avec la prestigieuse Maison Allemande A. Lange & Söhne en vous présentant le dernier film de cette série mettant en parallèle la vision de la Manufacture de Glashütte et celle d’un artiste contemporain autour d’un même thème. Après la gravité avec Quentin Cornaille, l’univers avec Felix Kiessling & La lumière avec Damien Bénéteau, découvrez le son et la musique avec Alexis Péan.
Lutherie & horlogerie : Des métiers d’art et d’émotion
Le parallèle est évident. Des objets, des oeuvres d’art façonnées de A à Z par la main de l’homme. Des oeuvres qui dans le cas présent ne se contentent pas de se laisser regarder, toucher ou admirer. Des oeuvres qui font appel à un autre de nos sens souvent oublié lorsqu’on parle d’horlogerie : l’ouïe. Ces sons, comme les voix de ces instruments qui à leur tour créent l’émotion qui nous parle, nous touche et nous émeut.
Alexis Péan : Luthier
Alexis Péan est luthier. Il fabrique des instruments à cordes frottées, principalement ceux du quatuor à corde : violons, altos & violoncelles mais aussi des contrebasses. Ces instruments dont les cordes jouées à l’aide d’un archet vibrent et nous transportent.
Tout comme les meilleurs maîtres horlogers qui maîtrisent la fabrication d’une pièce dans son intégralité, Alexis Péan à appris avec des maîtres prestigieux à l’atelier Vatelot-Rampal et a perfectionné sa connaissance en restaurant et en comprenant de nombreux instruments de grands maîtres des écoles italienne & française du XVIIe au XXe siècle.
Aujourd’hui Alexis réalise ces instruments sur mesure, à la main, de manière traditionnelle. Forcément, cela prend du temps, d’un mois à un an de travail en fonction de l’objet à réaliser. Un artisanat qui nous rappelle avec élégance ô combien luxe véritable rime avec temps, patience et sobriété. Des matériaux naturels travaillés avec passion. Une passion sans doute héritée d’un père accordeur et réparateur de pianos.
Le son de chaque instrument est travaillé, de façon extrêmement précise en fonction des besoin du musicien et de son “son”. L’étape finale et cruciale sans laquelle le son et l’émotion ne se peuvent naître, est le placement de l’âme. Cette pièce d’épicéa placée à l’intérieur de la caisse est maintenue verticalement, sans collage, par la pression exercée entre le fond et la table. L’âme permet la transmission du son et son placement est crucial dans la mesure où la déplacer d’un demi-millimètre modifie complètement le son.
Cette étape finale demande donc un savoir-faire tout particulier qu’aucune machine ne pourra jamais remplacer. La valeur de la main de l’homme dans toute sa splendeur. Un savant mélange d’écoute, de toucher et de sensibilité.
A. Lange & Söhne Zeitwerk Striking Time
Le parallèle horloger est ici tout trouvé avec la Zeitwerk Striking Time, montre iconique de la maison A. Lange & Söhnne qui apporte une dimension supplémentaire à un garde-temps : le son. La célèbre indication de l’heure et des minutes par guichets de la manufacture de Glashütte donne désormais de la voix.
Il ne s’agit pas ici d’une répétition minute qui sonnerait à la demande l’heure exacte par des répétitions et combinaisons de sonneries graves et aigües mais comme son nom l’indique pour les anglophones : “it strikes time”. Les heures sont sonnées par le marteau frappant le timbre grave et les quarts par le ton le plus aigu.
Comme dans la réalisation d’un instrument de musique la réalisation est dictée par la main et le ressenti de l’homme. Si bien évidemment les matériaux choisis ainsi que la disposition des timbres et des marteaux sont pensés en amont pour une meilleure résonance et échappement du son, l’étape finale, cruciale, relève de la sensibilité et de l’oreille de l’horloger qui fera l’assemblage.
Tel le luthier plaçant l’âme au coeur de la caisse, l’horloger coupera le timbre à la longueur désirée et ajustera ainsi sa sonorité afin d’obtenir l’équilibre acoustique recherché. Vous voyez, nous y sommes. Des métiers d’art éloignés qui se retrouvent sur le fond, la forme, et même à l’image…
Merci vraiment pour cet instant. Vous êtes vraiment mon site préféré, car vous ne parlez pas que de montres, mais vous nous parler au travers des montres.
Le son est effectivement primordial. Etant enfants dans les années 70, j’allais quelques fois rendre visite à un vieil oncle qui habitait dans une toute petite maison en campagne. Il y avait une pièce et une chambre sur le dessus. Pas de toilettes ni salle de bain. Un poêle à bois, un rockingchair avec une table et 6 chaises composaient le mobilier de cette pièce. Seul trônait une montre à gousset qui était fixée par la chaine sur le mur principal. C’était le seul objet de valeur que possédait mon oncle. Tellement de valeur pour lui, qu’il ne voulait pas la porter, de peur de l’abîmer. J’aimais approcher mon oreille de cette montre et écouter son mouvement. C’était les battements de cœur de cette maison….de mon oncle.
Maintenant cinquantenaire, le plus gros chrono possible n’est plus ma panacée. Je suis allez sur les sites parlant de montres pour réapprendre qu’il y avait autre chose que le quartz. Je viens d’acheter une montre automatique et de comprendre que j’aurais peut-être dû acheter une montre mécanique, car une automatique ne restitue que le bruit du rotor en mouvement. C’est dommage que cela ne soit pas évoqué sur les sites. La marque, matière, étanchéité, prix,….oui ; Mais rien sur le touché, le bruit, la sensation, le ressenti, la zenitude,….Sauf vous, par de petites touches comme pour un tableau. Merci encore.
Bonjour Dominique,
Quel plaisir de lire vos lignes ! Vous racontez là une belle histoire avec votre oncle, une histoire qui est primordiale pour tomber amoureux du merveilleux monde horloger, qui je le vois a aussi su toucher votre sensibilité !
Excellente journée et au plaisir de vous lire,
Nicolas