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Montres super compressor : la sélection de Lionel & Alex – Avril 2013

Montres super compressor : la sélection de Lionel & Alex – Avril 2013

Pour inaugurer les sélections de Lionel & Alex, nous nous sommes tournés vers nos premiers amours (enfin presque) et avons choisi de vous présenter quelques montres dites « super compressor » que vous pourriez vous offrir dès à présent.

On avait évoqué le sujet à Noël dernier (je crois que « badass » était l’adjectif utilisé) et expliqué que beaucoup de marques avaient utilisé ces boîtiers, des plus prestigieuses au plus obscures. Alors commençons par le commencement : la fabrique de boîtes Ervin Piquerez S.A. (EPSA).

Ervin Piquerez, originaire du Jura Bernois, a été l’un des principaux fabricants de boîtes des années 50/60, avec une très forte spécialisation dans l’étanchéité. Incontestablement, son chef d’œuvre est la série des boîtiers dits « compressor », pour lesquels il déposa des brevets dès les années 50.

On compte trois boîtes différentes dans la gamme : compressor, compressor 2 et super compressor.

Difficile de pointer les différences (certes fondamentales) entre ces modèles sans être trop techniques, mais résumons les choses en disant que la complexité et la fiabilité vont grandissantes (compressor = système de baïonnette sans vis, compressor 2 = 4 verrous à ressorts de compression, super compressor = vis & ressort de compression).

Les plus téméraires (et/ou les ingénieurs mécanique) se réfèreront au schéma technique les présentant côte à côte. Nous allons parler de cette dernière évolution, dont le brevet date de 1953.

Les montres super compressor sont faciles à identifier : leur anatomie générale présentant quelques grands traits caractéristiques bien bien présents (et, à nouveau, plutôt « badass ») : deux couronnes (le plus souvent striées), celle du haut actionnant une lunette interne (2ème trait caractéristique), la seconde servant à régler l’heure/la date/l’alarme le cas échéant.

Enfin, les montres super compressor sont généralement siglées EPSA sous le fond de boîte, ainsi que du petit logo scaphandre de la marque :

La forme du boîtier a beaucoup varié en fonction des marques et modèles l’utilisant, mais toutes présentent ces caractéristiques, et toutes ont été fabriquées par Piquerez.

Pour finir ces éléments de contexte, une liste (non exhaustive) des marques ayant produit des montres super compressor (une idée de collection totalement « badass », BTW) : Universal Geneve, IWC, Longines, LIP, Wittnauer, Droz, Bulova, Hamilton, Enicar, Tissot, etc.

Maintenant que tout cela est dit, plongeons (LOL) dans cette sélection de montres Super compressor :

Nous commençons par une marque virtuellement inconnue du grand public mais qui a son petit intérêt : Wittnauer, marque américaine qui a fait ses classes dans les années 40 en important des marques comme Longines,Audemars Piguet ou Angelus sur le marché Nord-Américain avant de devenir emboiteur d’ébauches suisses assemblées aux US.

Parmi leurs fournisseurs de mouvements se trouvent entre autre Girard Perregaux dont vous risquez d’entendre beaucoup parler ici, vu combien leur actualité est excitante et la stratégie actuelle bien sentie. Mais je digresse. Longines acquiert Wittnauer dans les années 50, donc cette petite merveille ci-dessus, ben c’est grosso-merdo une Longines. Mais ricaine.

Cette super compressor est un bon deal. Un très bon deal même. Les Wittnauer SC ont plutôt tendance à partir autour de 1000€, donc on est pile-poil dans la bonne affaire, là.

On parlait plus haut du lien entre Longines et Wittnauer.

Inutile de refaire ici l’historique de Longines, mais plutôt pointer la rareté du modèle Legend Diver (l’original, évidemment). Cette montre du début des sixties a fait l’objet d’une réédition l’an dernier qui s’est écoulée à toute vitesse et c’est bien normal.

Son aiguille tulipe (il doit y avoir un nom officiel, mais j’ai la flemme de chercher) défonce et le logo sablier ailé de la marque est imbattable. Note aussi trois éléments qui en font une montre « de ouf » : la patine homogène du cadran « tropicalisé » (dis nous si tu veux qu’on fasse un point sur ce barbarisme des îles) ; les index couleur crème ; un boîtier non repoli.

Tu touches au rêve humide du collectionneur de vintage. Alors tu me diras qu’il faut taper dans le livret A pour se l’offrir. Vrai, mais clairement c’est une (TRES) belle pièce.

Next up, une Enicar Sherpa Super-Dive.

Enicar non plus n’est pas vraiment une marque connue de tous, mais elle joui d’une espèce de culte auprès de certains #watchnerds, qui lui dévouent des collections entières. Et tout particulièrement à la ligne Sherpa. On peut les comprendre.

Enicar c’est une vieille marque du tout début du siècle dernier (1914 environ) fondée par Ariste Racine (Enicar = Racine, un anacyclique quoi… fallait suivre en Français au lieu de nourrir ton Tamagotchi). Sa famille baigne dans les montres depuis toujours, il existait d’ailleurs une marque de montre éponyme (nous, on suivait…). BREF, le type sait ce qu’il fait.

Dans les années 50, Enicar équipe une expédition suisse dans l’Himalaya et développe pour l’occasion sa ligne Sherpa (+1 pour l’originalité je le concède). Pas mal d’itérations et de modèles (c’est aussi pour ça que ça fait un bon sujet de collection) de la Sherpa Super-Dive à la Sherpa Super-Jet en passant par la Super-Divette (je plaisante pas, look it up) ou la Sherpa-Graph, la ligne Sherpa s’étoffe au fur et à mesure des années.

Enicar fait faillite dans les eighties, comme l’immense majorité de l’horlogerie mécanique.

Donc là c’est l’occaze de se payer un peu d’histoire pour pas TROP cher, et crois-moi, les éléments coolos dans cette montre ne manquent pas : la police de la lunette interne, la date en rouge, les aiguilles bâton, rien que la forme du boîtier, c’est le genre de montre qui se remarque et fait un bon sujet de conversation…

Et que tu ne retrouveras pas au poignet du premier connard venu.

Hé ouais mon pote, un type, un jour, dans l’atmosphère feutrée de son bureau, s’est dit que ce serait marrant d’appeler sa maison horlogère « Clébar »…

Ouaip… « Couillu » comme on dit chez moi.

C’était en 1925 et le type en question était Ariste Calame. Quelques années avant, il avait fondé une petite marque plus connue : Zodiac (qui a aussi fait des super compressor, d’ailleurs).

Nous pouvons donc allègrement nous moquer de lui sur le choix de ces deux noms, mais il faut reconnaitre tout de même qu’il savait faire des tocantes. La preuve avec cette Super compressor de toute beauté. Un beau verre bien bombé, la patine sympa et des aiguilles « glaive » assez jolies je trouve.

Elle est proposée par ce vendeur italien en Full set (boite et surboite). Belle pièce, un peu chère peut-être à mon goût, mais justifié par la présence des goodies (pour les fétichistes de la boite).

 

On t’avait déjà fait le coup de la Bulova à Noël. C’est une marque pour laquelle on a beaucoup d’affection.

Créé en 1875 par Joseph Bulova à New York. Icône du rêve américain, Joseph devient le pionnier dans de nombreux domaines : première marque horlogère à faire de la pub à la radio (1926) et à la télévision (1941) ; ouverture de  sa propre école d’horlogerie au profit des blessés de guerre, création de la première montre à diapason (l’Accutron) ; garde-temps fixe dans les capsules spatiales des missions Apollo, etc.

Et puis, le terrible virage de la montre à quartz (quelle salope celle-là…) que la marque n’arrivera pas à négocier, comme tant d’autres. Dégringolade, plans sociaux et finalement arrêt des activités en 1982. Relancée il y a quelques années, la marque au diapason essaye péniblement de redevenir « cool » en capitalisant sur son histoire. La tentative de communication « social media » est assez intéressante à suivre, notamment via l’Instagram de la marque.

Les modèles actuels sont, on peut le dire, particulièrement moches ; mais ne boudons pas notre plaisir avec cette Super compressor de 1962, l’heure de gloire de Bulova. Certainement la plus sobre de notre sélection. Le modèle existe en version 42mm (un monstre pour l’époque) et cette version 36mm. Vous trouverez sur la 42 des triangles de matière luminescente à 12/3/6/9, à la manière d’une Kontiki. On préfère tout de même ce modèle plus rare et plus discret.

Si, comme nous, les Super compressor vous font tomber à l’eau (MDR), vous pouvez compléter votre recherche avec les iconiques Universal Genève Polerouter Sub ou autre Droz Super-compressor. Tous les prix sont dans la nature, faites-vous plaisir. Le graal étant peut-être de trouver une IWC ?

Et si vous avez une question, on n’aura pas de réponse, mais on aura certainement un avis : [email protected] !

14 réponses à “Montres super compressor : la sélection de Lionel & Alex – Avril 2013”

  1. yannick dit :

    Merci pour cette découverte. J avoue que pour moi compressor était surtout synonyme de lip nautic ski…

  2. Charles dit :

    Merci pour ces jolies trouvailles.
    Que pensez vous de la JLC Master mariner Deep Sea?
    Pas vraiement une super compressor?
    http://www.hodinkee.com/blog/2009/7/30/the-deep-sea-master-mariner-jaeger-lecoultres-other-diving-w.html
    Merci et vite la prochaine édition!

  3. A. dit :

    @yannick
    C’est justement ça la beauté du truc : y’en a pour tout le monde 🙂
    Mais la LIP Nautic ski (auto ou electro d’ailleurs) est un très bel exemple de SC…

  4. Lionel dit :

    @A. : Lip Nautic Ski = electro !
    Period

  5. Lionel dit :

    @Charles
    La Master Mariner est totalement une Super Compressor. Magnifique, du reste, avec son boitier “coussin” !
    Pour mémoire, la ligne Master Mariner a été lancée en 1958 pour le marché américain. En 1967, JLC sort la Barracuda (le modèle Super Compressor) à 1532 exemplaires.
    On peut en trouver quelques uns sur des sites de vente; la côte était de 5 000 € il y a quelques années mais semble passer progressivement vers les 7 000 €.
    Attention tout de même… c’est un modèle culte, peu produit… on peut trouver des Franken parfois. A vérifier soigneusement avant d’acheter.

    Cheers

  6. A. dit :

    @Charles
    Pour info, Lionel et moi avons longuement débattu sur le sujet de l’inclusion des JLC dans cet article (en tout cas de les mentionner, parce que niveau disponibilité à la vente c’est plus compliqué)… Et tout particulièrement de la polaris (3 couronnes). Je CROIS qu’il s’agit bien d’un boîtier SC Piquerez, mais sans certitude absolue, nous avons préféré ne pas tendre les bâtons pour se faire battre 🙂

    La MM est en tous cas une inclusion certaine dans la (grande) famille des compressor, et une bien belle inclusion en plus.

    Pour ma part, je suis extrêmement partial pour la deep sea alarm(LeCoultre), mais j’ai un petit faible pour les montres alarmes en général, donc je ne suis pas très objectif…

  7. Lionel dit :

    @Alex : tiens… “Alarme”… c’est un bon thème ça!
    🙂

  8. Lionel dit :

    @Charles
    La Master Mariner est totalement une Super Compressor. Magnifique, du reste, avec son boitier « coussin » !
    Pour mémoire, la ligne Master Mariner a été lancée en 1958 pour le marché américain. En 1967, JLC sort la Barracuda (le modèle Super Compressor) à 1532 exemplaires.
    On peut en trouver quelques uns sur des sites de vente; la côte était de 5 000 € il y a quelques années mais semble passer progressivement vers les 7 000 €.
    Attention tout de même… c’est un modèle culte, peu produit… on peut trouver des Franken parfois. A vérifier soigneusement avant d’acheter.

    Cheers

  9. A. dit :

    @Lionel au temps pour moi, la version auto n’a effectivement que Nautic sur le cadran 🙂
    Une preuve de plus s’il en est que je ne sais pas vraiment de quoi je cause 😉

  10. A. dit :

    @Lionel
    Alarme est un excellent thème !

  11. A. dit :

    Cela dit, @yannick & @Lionel , la LIP Nautic (auto, donc) est aussi une super compressor, donc bon…

  12. […] a déjà évoqué la Nautic-Ski a plusieurs reprises (Noël & Super Compressor, la montre qui cumule), donc on va p’tete pas s’étendre sur le sujet trop longtemps. Mais en […]

  13. Mat dit :

    BOnjour

    Pour un abonnement à la NLetter

  14. […] il la trouva auprès de la société Piquerez SA, maison célèbre pour avoir créé le boitier Super Compressor qui équipait bon nombre de montres de plongée de l’époque. Lorsque les designers de Piquerez […]

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