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Zenith El Primero : Histoire d’un mythe

Zenith El Primero : Histoire d’un mythe

Aujourd’hui, je vais parler d’une marque un peu moins connue du grand public, mais dont l’aura horlogère est immense et d’un modèle en particulier qui a marqué  l’horlogerie mécanique : le Primero de Zenith.

Zenith El Primero, c’est tout bonnement le premier chronographe automatique de l’histoire. En soi, ça peut sembler peut de chose, mais jusqu’à la fin des années 60, tous les chronographes étaient strictement mécanique à remontage manuel. La conjonction d’un module automatique et d’un module chronographe sur un calibre n’avait jamais été véritablement tenté jusque là, à reléguer dans le chapitre « idées folles »,  tout simplement trop encombrants l’un et l’autre.

Mais le Primero n’est pas juste un chronographe automatique, c’est aussi (et surtout) un pionnier de la haute fréquence, c’est-à-dire qu’il bat à une fréquence de 36 000 alternances contre les 28 800 de ses meilleurs concurrents de l’époque. Cela lui permet de mesurer des temps courts jusqu’au 10ème de secondes, une véritable prouesse à l’époque (depuis Tag Heuer s’est investit de la mission des très très très hautes fréquences, jusqu’au concept Mikrogirder dévoilé cette année et qui peut mesurer jusqu’au 5/10 000ème de seconde – non, ça ne sert à rien, mais ça reste relativement chanmé).

Mais au-delà de ses capacités techniques, l’histoire très particulière du Primero et de Zenith vaut la peine d’être racontée.

Vers le milieu des années 60, la pression du quartz commence à se faire sentir fortement et l’industrie horlogère doit se réinventer pour concurrencer cette nouvelle technologie venue du soleil levant : elle est plus abordable, plus précise et plus pratique (une petite pile et la montre fonctionne pendant plus d’un an sans rien faire).

Certaines maisons investissent (lourdement) dans les capacités de productions nécessaires, mais d’autres font un pari beaucoup plus risqué. C’est le cas de Zenith, qui préfère se recentrer sur son savoir-faire en commençant à développer dès 1965 un chronographe mécanique de haute précision, de préférence automatique (en gros de quoi attaquer le quartz sur son terrain : plus précis, plus pratique).

Zenith va investir lourdement sur ce nouveau calibre, mettant à contribution les compétences de l’entreprise Martel Watch Co. qu’ils ont rachetée au début des années 60 et dont le cœur de métier est la conception de modules chronographes.

4 ans de R&D seront nécessaires, à grands frais, pour développer et commercialiser le Primero dans le courant de l’année 69.

 

 

La sortie de ce nouveau calibre est très remarquée, mais les frais de développement et la baisse du marché des montres mécaniques vont tout bonnement avoir raison de Zenith. La manufacture se voit dans une situation financière catastrophique et fini par être rachetée par une firme américaine.

La stratégie des nouveaux propriétaires est simple, opportuniste : ils décident de cesser toute activité de manufacture, de revendre les machines, détruire les étampes et outillages pour investir dans le quartz. Cette stratégie ne fera pas long feu et ils revendront l’entreprise à des suisses en 78.

 

 

Entre temps, la décision de détruire le capital intellectuel et les compétences de l’entreprise avait scandalisé un certain Charles Vermot, ingénieur chez Zenith, qui avait pris sur lui d’archiver, classer, numéroter et conserver tout le savoir-faire mécanique (en loucedé).

 

Retour à 78 : les nouveaux propriétaires suisses peinent à relancer l’activité. Jusqu’à ce qu’une autre entreprise intervienne de manière providentielle : Rolex.

A l’époque Rolex planche sur son propre chronographe, la future Daytona, et s’intéresse de près au fameux Primero sorti presque 10 ans plus tôt. Ils se mettent en relation avec Zenith et découvrent que le savoir-faire est toujours là, grâce à Charles.

Rolex investira assez lourdement dans les capacités de production de Zenith et se portera caution auprès des banques pour que la marque puisse relancer la production de son mythique calibre. Ça prendra tout de même deux ans, mais à l’arrivée Rolex sauvera Zenith de la faillite.

En 1999, LVMH rachète Zenith et s’attache depuis à valoriser l’histoire de cette maison très particulière, et continue de produire le Primero en l’enrichissant de nombreuses complications complémentaires (flyback, rattrapante, tourbillon, phases de lune, etc.).

Alexandre THOMAS (CQTM)

5 réponses à “Zenith El Primero : Histoire d’un mythe”

  1. Siger dit :

    Par curiosité aujourd’hui combien coûte une Primero ?

  2. A. dit :

    @Siger
    Cela dépend beaucoup des complications et du modèle, mais c’est de l’ordre de 4-5000€ environ. Je n’ai pas été voir en boutique, c’est une estimation doigt mouillé.

  3. Rivielo dit :

    Plutôt 5à 7000 eur, je pense qu’il est difficile de trouver la 10th striking à moins de 6500eur.

  4. Stezzo dit :

    ça dépend, en neuf ou en occas’?
    en occasion, tu peux en trouver à bbeaucoup moins cher.
    de l’ordre de 2500 – 3000€.

    pour des 10th striking , on est à au-delà de 8000€

  5. Goupil dit :

    @Stezzo
    Pour information : J’ai actuellement au poignet un chronographe ElPrimero captain série limitée achetée neuve en décembre 2012 sur les Champs Elysées, pour un peu moins de 5000 €. (J’ai craqué en la voyant)

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