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Omega et Lemania : les qualités intrinsèques d’un garde temps

Omega et Lemania : les qualités intrinsèques d’un garde temps

Deux coeurs. Similaires. Tout comme la peau qui les recouvre et les protège. À la différence près qu’il a été estampillé “Omega” sur la peau du premier, et rien sur la peau du deuxième, qui pleure de chagrin les regards qu’il n’attire pas. Et pourtant il n’a rien à envier à son jumeau.

Qu’est ce qui caractérise une montre ? La somme de ses composants principalement. Mais face à deux pièces similaires en toutes parts, ici une Omega Seamaster Chronograph et un chronographe Lemania, comment éviter de mettre l’une en avant au détriment de l’autre ? Il faut s’aventurer au coeur des deux montres.

Chronographe Lemania

Chronographe Lemania

On retrouve les couleurs du Panda dans ce premier garde-temps. Trois compteurs blancs qui ressortent à merveille sur un fond noir. Le compteur à neuf heures pour les secondes, à six heures pour le compteur des heures du chronographe, et enfin à trois heures les totalisateur des trente minutes du chronographe. Petite originalité pour ce chronographe, qui rappelle les plongeuses mythiques des années 1970, une couronne supplémentaire, ici à dix heures, qui actionne la lunette interne pour mesurer un temps, de plongée par exemple…

Le coeur de cette montre est un mouvement Lemania 1873, qui est à remontage manuel et offre une réserve de marche de 40 heures. Que dire de Lemania ? On sait que la petite manufacture du canton de Vaud a servi de producteur pour les plus grands noms de l’horlogerie tels Omega, Breitling, Tag Heuer, Eberhard, etc. Ce n’est qu’en 2009, après de nombreuses années à fournir des ébauches sous le nom “Nouvelle Lemania”, que le Swatch Group (qui avait racheté la société en 1999) ne veut plus proposer d’ébauches de ses mouvements pour les autres maisons. Bréguet, exclusivement, pourra en jouir.

Lemania - Au poignet

Omega Seamaster chronographe

Sa soeur jumelle lui ressemble, pour la majorité des pièces. La principale différence se ressent par la coloration du cadran qui mélange la couleur orange, le rouge, le noir, le blanc et le gris. Vitaminé… On a donné le surnom “Soccer Timer” à cette Omega, véritable tool-watch nécessaire à tous les entraineurs et amoureux de football. Ses couleurs nous rappellent aussi la “roulette” du casino. Rien ne va plus… En soi, donc, un cadran qui rend la montre plus recherchée.

Omega Seamaster - Soccer-Timer

Au delà du cadran, le mouvement, rebaptisé “Omega calibre 861”, n’est rien d’autre qu’un Lemania 1873. Omega a pu y apporter quelques modifications, comme un rubis supplémentaire pour l’aiguille du chronographe qui était souvent utilisée hors de son usage par les consommateurs (comme une aiguille des secondes en l’occurrence…). D’autres versions présentent des métaux différents pour le mouvement, dans certains cas le métal des ponts a été plaqué, ou a reçu une finition “or rose”, ce que l’on peut remarquer sur certains mouvements de Speedmaster, en particulier celle qui a foulé le sol lunaire.

Mais pourquoi un Lemania au sein d’une Omega ? Tout simplement parce que Omega et Lemania (et plus tard “Nouvelle Lemania”) étaient déjà en collaboration avant que le Swatch Group rachète Lemania en 1999.

Omega/Lemania : entre les deux, mon coeur balance.

La qualité intrinsèque de ces deux montres est donc la même, soyons clair sur ce point. Le fait que la deuxième soit frappée du sceau “Omega” n’en change pas la précision ou la qualité de fabrication. Le seul point discutable se trouve sur l’architecture du cadran et sur ses couleurs, qui peut représenter beaucoup pour ceux qui ont un coup de coeur, ou tout simplement pour les puristes Omega, ce qui est entièrement louable…

Dans les faits, leurs prix sont évidemment différents, et pour ceux qui n’ont pas forcément connaissance du mouvement, “Omega” parle plus que “Lemania”, ce que l’on peut aussi concevoir. Les Rhabilleurs ne fait pas dans la dictature…

Ce que j’ai voulu démontrer ici, c’est que le nom de la manufacture estampillé sur le cadran ou sur le mouvement n’est pas gage de toute chose, et ne doit pas faire oublier la qualité intrinsèque d’une montre, et le fait que de nombreux mouvements ne sont pas manufacturés par les marques elles-mêmes, qui retravaillent des mouvements déjà existants.

Ne laissons-pas cette petite Lemania triste parce que sa grande soeur lui vole la vedette. Toutes deux sont de belles pièces, avis aux collectionneurs Omega et aux amateurs de football toutefois, qui préfèreront  la Omega. Pour les amoureux des pandas, ou des filtres noir et blanc sur insta, la Lemania les ravira. Tous les goûts sont dans la nature…

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