King Seiko KS1969 RÉF. SJE113 Un autre come-back d’exception de la marque Nippone

En 2020, Seiko relançait King Seiko avec la KSK SJE083 (une sorte de teaser), puis redoubla d’efforts en 2022 en basant plusieurs collections sur le boîtier iconique 44KS de 1962. À partir de là, la marque japonaise continua à présenter des versions plus petites et améliorées, et aujourd’hui explore de nouveau son catalogue King Seiko avec une nouvelle ligne inspirée du boîtier 45KCM de 1969, connu pour son profil de soucoupe volante et de ses lignes très soignées. La collection KS1969 comprend quatre modèles, et aujourd’hui, nous nous concentrerons sur la SJE113 avec cadran vert qui est, d’après nous, tout à fait magnifique.

résumé d’une histoire de famille compliquée 

L’entreprise Seiko a été fondée en 1881, le nom Grand Seiko en 1960 et King Seiko en 1961. Les deux dernières furent créées pour faire de Seiko une référence  mondiale en matière de calibres de haute performance et de fabrication et finition haut de gamme de boîtiers et cadrans, afin de rivaliser avec ce que la Suisse savait faire de mieux. En 1975, Seiko mis un coup d’arrêt à Grand Seiko et King Seiko pendant la révolution du quartz qu’elle avait elle-même déclenchée, pour se concentrer sur la production des mouvements à piles maintenant iconiques qui bouleversèrent le monde de l’horlogerie. En 1988, Seiko relança Grand Seiko pour produire à nouveau les montres haut de gamme du géant japonais et attendra jusqu’en 2022 pour relancer King Seiko, l’autre entité dont la mission était aussi de rehausser le prestige de Seiko dans le monde de l’horlogerie. Vous voyez ? C’était assez simple. 

Le modèle qui a inspiré la collection KS1969

En 1969, King Seiko sort la 45KCM, qui était très différente, en matière de design, de la célèbre 44KS, dont beaucoup de collectionneurs de montres vintage raffolaient bien avant que Seiko ne relance sa marque jumelle. Alors que la 44KS était faite d’angles abrupts et de larges chanfreins, la 45KCM était faite de courbes et de douceur absolue. Vu de dessus, le boîtier avait un peu l’air d’une soucoupe volante, peut-être simplement une illusion d’optique… Le cadran avait une configuration Seiko très typique de la fin des années 60 et du début des années 70, avec des aiguilles et des index en forme bâtons et un guichet de date encadré à six heures. Il était équipé d’un mouvement chronomètre Hi-Beat à remontage manuel, le calibre 45, qui battait à 5 Hz. C’était vraiment une pièce fantastique et ce n’était qu’une question de temps avant que Seiko la ressorte. 

Le design super classique de la SJE113

Les quatre versions de la collection KS1969 sont toutes aussi jolies les unes que les autres, mais j’ai eu un coup de cœur pour la SJE113 avec son cadran vert fumé. J’adore le contraste et la lisibilité de cette version, ce qui n’est pas autant le cas des trois autres versions (deux modèles de série, la SJE109 et la SJE111, et une édition limitée). La version moderne a à peu près la même disposition de cadran que l’originale, avec des index bâtons appliqués, un guichet de date cerclé, des aiguilles allongées et le motif qui représente l’empennage d’une flèche pour les index doublés à douze heures, qui fait référence à l’art traditionnel japonais du tir à l’arc. Les différences sont les suivantes : on ne voit plus les lignes noires au centre des aiguilles et des index, et le disque de la date est de la même couleur que celle du cadran.

En fait, la partie supérieure des index est décorée de rangées serrées de lignes gravées très fines, ce qui les rend plus faciles à voir sous un certain angle (un petit détail sympa). Vu du dessus, le boîtier a le même profil que l’original, avec des « ailes » qui semblent envelopper le cadran et se terminer en biais au niveau des cornes. Mais vu de profil, il est différent, avec des bords en forme de pics montagneux arrondis et de larges chanfreins également arrondis qui s’incurvent vers le fond de boîte, ainsi que des cornes qui s’affinent vers les bords et se terminent verticalement à leur extrémité. Toutes ces formes sont pour la plupart rondes, délicates et entièrement polies, créant un spectacle magnifique dans le métal. Le bracelet va très bien avec le boîtier et le cadran, chaque maillon étant fait de 14 éléments, plus fins au centre et plus larges à l’extérieur, avec une alternance délicate de surfaces brossées et polies.

La technologie moderne de Seiko qui va avec 

Comme d’habitude chez Seiko/King Seiko, les modèles haut de gamme sont généralement équipés des meilleurs mouvements que la marque produit aujourd’hui, ici un 6L35 Slim Line qui tourne à 4 Hz, vient avec 45 heures de réserve de marche et une précision quotidienne de -10/+15 secondes. Sur notre chrono-comparateur à l’instant où j’écris ces lignes, la montre offre 294 degrés d’amplitude pour une précisions de +1 seconde quotidienne de dérive. Vous savez que Seiko est d’une prudence un peu folle quand à la précision de ses mouvements mais la réalité est toute différente dans la grande majorité des cas. Le boîtier en acier inoxydable mesure 39,4 mm de diamètre et affiche une épaisseur impressionnante de 9,9 mm, et est doté d’une étanchéité raisonnable de 50 mètres. Le verre est un saphir avec un profil anguleux équipé de plusieurs couches de traitement antireflet ce qui est bien car il permet de sublimer le cadran. Le bracelet, bien que simple d’aspect avec ses maillons complexes, a un fermoir triple à rabat bien caché. 

Conclusion

Puisque King Seiko, tout comme Grand Seiko, fut créé à l’origine pour élever le statut de la marque mère, il serait normal de s’attendre à ce que la KS1969 SJE113 soit proposée à un prix à la hauteur de son prestige : 3 200€, comme présenté ici sur le bracelet. C’est bien sûr beaucoup plus cher que ce que vous avez l’habitude de dépenser pour une montre dont le logo principal est « Seiko », mais après avoir manipulé ce modèle, je peux vous dire que le prix correspond à la qualité exceptionnelle de la fabrication et de la finition de cette montre, qui se retrouve également dans la conception et la réalisation de tous les éléments du cadran. Après tout, c’est une King Seiko.