MAGNIN GALION Tiens bon la vague et tiens bon le vent !
Les Rhabilleurs, c’est aussi la plateforme où les jeunes créateurs peuvent avoir la parole. Une fois n’est pas coutume. Émilien, qui avait en tête depuis quelques temps déjà de coucher sur le papier les lignes d’une montre qui ressemblerait à l’idée qu’il a des liens entre le passé et le présent, présente sa marque MAGNIN, ainsi que la première itération nommée Galion. Une montre de forme particulière, bien réalisée, et qui saura j’en suis certain séduire quelques amateurs.
Les galions ont peuplé l’imagination de bien des humains, jeunes et plus âgés. Sans tout de suite sortir la carte du célèbre Hollandais Volant (que l’on apprécie par ailleurs), ces vaisseaux marquent une époque de navigation musclée autour du globe, parfois pour des raisons de recherche scientifique, d’autres fois pour aller donner quelques coups de canons et faire sa loi. Peu importe la mission, ces navires d’il y a quelques siècles en arrière avaient de l’aplomb. Et quand aujourd’hui certains aiment à s’inspirer des lignes d’automobiles, Émilien va chercher dans ces gaillards des temps anciens sa source d’inspiration.
Une montre de forme proche du rectangle, en acier donc, à la finition générale brossée, excepté le fond de boitier poli. Ce qui marque la première fois que l’on a la montre en main se trouve indéniablement dans la forme du verre saphir à trois pans. Si on doit alors à nouveau parler de galion, on songe à la forme du château arrière du navire. Mais aussi, cette forme de boitier, combinée à un verre saphir à facettes, nous rappelle les formes des montres art déco des années 1920 et 1930, qu’il s’agisse de montres Elgin ou Bulova. C’est à mon sens le plus beau détail de la montre, et aussi ce qui fait son identité. Une fois la montre de côté, comme échouée, on remarque tous ces éléments constitutifs. La lunette, la carrure et le fond de boite forment un ensemble assez massif, toutefois en restant à 13 mm d’épaisseur. Le galion n’est jamais très loin…
Derrière ce verre aux formes plaisantes, on trouve le cadran, qui ne manque pas de détail. Dans le rectangle, un rond navigue, seul, sur un fond soleillé qui aux choix sera jaune sable, vert jade, ou bleu saphir. Ce rond et ses petites excroissances triangulaires des heures, nous faisant songer à une rose des vents, c’est celui de la minuterie. Il est uniquement perturbé par la danse des trois aiguilles, et une discrète date à “six heures”. Les aiguilles des heures et des minutes auront je l’espère attiré votre œil par leur forme faisant songer à un compas, outil de navigation alors plus que nécessaire. Autour de ce disque, on trouve des index en applique où le 12 et le 6 trônent en maître.
Comme tout Galion était normalement étanche, sauf après avoir pris quelques boulets bien placés, la Magnin Galion présente une belle étanchéité à 200 mètres, qui est assuré par la couronne vissée dont nous apprécions le travail légèrement molletonné. Au dos, on découvre à travers le fond saphir les mouvements de la masse oscillante : celle du calibre Sellita SW100A. Normalement utilisé dans des petites montres, il fait ici entièrement sens pour garder les proportions voulues, il délivre 42 heures de réserve de marche.
Finissons sur une dernière note d’acier avec le bracelet. Plutôt classique, il a été réalisé avec 7 rangs de maillons, dont les extrémités sont plus imposantes, et la boucle déployante qui le termine est agréable.
Les trois nouvelles Magnin Galion sont disponibles à partir du 20 juin à 16 heures sur le Kickstarter de la marque jusqu’au 20 juillet, au prix de 675€ pour les 185 premières pièces, et 775€ pour les 265 suivantes. Le prix public sera lui de 1075€. Pour les essayer en physique ça sera possible chez The Watch Gallery (10 rue Fourcroy, 75017 Paris). Malgré des formes que je n’ai pas l’habitude de voir, il faut dire que l’ensemble est cohérent et de qualité, et que l’identité de la jeune marque est tout de suite perceptible. Bon vent, donc, et hissez haut !
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