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IWC INGÉNIEUR La montre, au service de la Science

Le début des années 1950 me ramènera toujours à un domaine que j’affectionne tout particulièrement : la recherche sur le nucléaire. Après les recherches et évènements de la deuxième guerre qui ont à jamais marqué les esprits, le nucléaire et sa fission doivent servir le civil. Au début des années 1950, les américains commencent à produire de l’électricité à partir du nucléaire, suivront les soviétiques, et en Europe la France présentera en 1956 les débuts de son premier réacteur à Marcoule, après des années de recherches consécutives à la création du Commissariat pour l’Énergie Atomique. Ces mêmes années voient l’apparition de l’organisation européenne pour la recherche Nucléaire, ou CERN, avec pour objectif des avancées sur les particules nucléaires et la physique fondamentale. Les premiers pas du CERN ont lieu en Suisse au début milieu des années 1950.

Toute cette histoire de particules pour vous dire qu’à ce moment là, les horlogers mettent au point des montres pouvant accompagner les professionnels de certains secteurs où les ondes sont monnaie courante. Ingénieurs, scientifiques, docteurs, j’en passe ! Et alors que nous vous présentions il n’y a pas si longtemps les bienfaits de la Rolex Milgauss chez nos amis de l’Atelier des Tocantes, nous avons mis la main sur deux IWC Ingénieur qui partagent les mêmes “ondes” que cette Milgauss.

La IWC Ingénieur, comme son nom l’indique, a un but précis lorsqu’elle est pensée, puis présentée : pouvoir isoler son mouvement des champs magnétiques. Et ce après quelques enseignements sur la célèbre Mark 11 mise à disposition de la Royal Air Force. Pour ce faire, on met en place à l’intérieur de la montre et tout autour du mouvement, une forme de cage de Faraday, dispositif “bouclier” permettant de bloquer les champs magnétiques, jusqu’à un certain point. Le point ici permet d’atteindre les 1000 gauss, grâce à un petit capot que l’on découvre en dessous du fond de boite, mais également une bague entourant le mouvement et un cadran avec une base similaire, histoire de bloquer tous les accès aux champs magnétiques.

C’est chose faite en 1954, la même année que la présentation de la Milgauss, avec la IWC référence 666. Une pièce qui au-delà de la caractéristique séduisante de sa résistance aux champs magnétiques, présentait aussi un cadran façon “pan” avec sa date proche du centre, des aiguilles dauphines et une belle taille de 36 mm. À l’intérieur, un calibre 8521 mécanique à remontage automatique et son système développé par Albert Pellaton, où la masse oscillante est liée à une roue reliée au barillet par une came et pas un train de rouages.

Ce modèle connaîtra différentes déclinaisons on note la référence 666A, 666AD, 766A et 766AD, la 666A c’est une trois aiguilles sans date équipée du calibre 852, la 666AD possède une date et est équipée du calibre 8521. Les déclinaisons 766A/AD suivent la même logique, sauf que les montres sont proposées en or 14K avec fond acier.

Assez parlé de cette première Ingénieur. Les années 1960 seront très importantes chez IWC et verront la naissance de l’Aquatimer avec son format Super Compressor, ou encore de la célèbre Yacht-Club avec son boitier de format tonneau. Des montres oscillants entre pièces professionnelles et pièces sportives davantage civiles. Voulant faire évoluer son idée initiale d’Ingénieur, et en panne d’imagination, IWC fait alors appel en 1974 à Gerald Genta pour ouvrir la voie, permettant ainsi la présentation de la nouvelle Ingénieur dans la ligne Sport Line (SL) sous la référence 1832 en 1976. C’est alors que les codes de la nouvelle génération d’Ingénieur marqueront les esprits. Un boitier en acier bien présent de 40 mm, une lunette large, plate et vissée avec 5 petits trous, un cadran façon damier très sportif et un bracelet intégré avec maillons H.

Antique Watches Basel - IWC Ingénieur Jumbo

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à partir de 1976 et jusqu’au début des années 2000 se succéderont plusieurs générations d’Ingénieur avec ce visage caractéristique. La deuxième génération d’Ingénieur, introduite au début des années 1980 avec des calibres quartz ETA et suivant la “Jumbo” présente un visage plus affiné, descendant son diamètre à 34 mm, présentant une lunette plus fine, et une architecture cadran légèrement différente avec une évolution des index et des aiguilles, bien que nous retrouvions le quadrillage des origines sur certaines déclinaisons.

Le bracelet perd en rondeur et devient plus rigoureux. La même génération sera aussi équipée d’un calibre automatique, le calibre 375 qui prend sa source sur un mouvement ETA. Il faut ici noter que la résistance aux champs magnétiques de cette nouvelle génération tombe à 500 Gauss.

Avec les montres que nous avons trouvé à l’Atelier des Tocantes, nous allons nous intéresser aujourd’hui à deux générations. Tout d’abord une troisième génération référence 3506, qui arrive juste après celle dont je vous parlais juste avant.

IWC Ingénieur SL référence 3506 - L'Atelier des Tocantes

Pas de grande différence avec cette dernière, hormis un calibre ETA légèrement évolué, que la marque IWC, après y avoir apporté quelques petites modifications a nommé calibre 3752. J’apprécie cette montre pour son contraste fou des écritures dorées sur fond noir quadrillé façon papier millimétré, y compris la date, et quand on y regarde de plus près on voit vraiment les beaux reliefs de la peinture dorée.

Avant de vous présenter celle qui représentera la cinquième et dernière génération d’IWC Ingénieur, passons rapidement sur la quatrième génération, une des plus intéressantes à mon sens. On y voit apparaître sur le cadran “500.000 A/m”, ce qui signifie une résistance à 6250 Gauss. Une augmentation violente de la résistance aux champs magnétiques fruit de la collaboration avec des scientifiques de haut-vol pour proposer une innovation (très couteuse) dans l’alliage du spiral combinaison de nobium et de zirconium. Visuellement et par rapport à la génération précédente, pas de grandes différences, hormis l’apparition de la mention “500.000 A/m” sur le cadran et la tranche de carrure, et évidemment le spiral du calibre évoluant largement.

La dernière génération fait un autre pas en avant. Ce pas, c’est celui de la chronométrie avec la présentation de la référence 3521 au début des années 1990. Elle reprend les caractéristiques essentielles des générations précédentes, et la grande différence provient de son mouvement, loin d’ETA, et emprunté à Jaeger-LeCoultre.

IWC Ingénieur SL référence 3521 - L'Atelier des Tocantes

Des calibres 889 d’une très belle qualité avec périphérie de masse oscillante en platine et de belles finitions générales. Ma génération favorite sans aucun doute, en particulier un petit pincement pour la version blanche au cadran mat très pur, et la mention chronométrique sur le cadran. La conjugaison de tous les mondes avec une résistance magnétique à 80.000 A/m ou 1000 Gauss. Le retour aux standards de la première Ingénieur !

Le début des années 2000 verra une pause pour la collection, avant un retour au milieu des années 2000 d’une Ingenieur sous stéroïdes, ce qui continuera pendant quelques années jusqu’à très récemment.

L’année 2023 a marqué le retour lors du salon Watches & Wonders du design original de la IWC Ingenieur. Une montre plutôt réussie, même si l’on aurait préféré voir un diamètre plus bas, cette dernière reprenant les 40 mm de la Jumbo. Mais une pièce qui s’assoit bien au poignet et dont l’épaisseur d’à peine 10 mm est très satisfaisante.

En conclusion, la IWC Ingénieur, vivant dans l’obscurité d’autres montres en acier au bracelet intégré “Star”, mérite toute notre attention. Les belles caractéristiques techniques sont présentes, les quantités produites ont été très limitées, le dessin de Gerald Genta à partir des années 1970 est engagé et impeccable, et plus que jamais elles cristallisent l’idée de la montre outil au service de la science. Les deux générations IWC Ingénieur SL 3506 et IWC Ingénieur SL 3521 sont à retrouver chez nos amis de L’Atelier des Tocantes.

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