AUDEMARS PIGUET ROYAL OAK 34 MM Une ode à la céramique blanche

La céramique blanche me renvoie toujours à une scène du film Inception (Christopher Nolan, 2010). Dans les strates de rêves, l’équipe de Cobb doit ouvrir le coffre fort d’une forteresse des montagnes bien gardée. Le décor est planté, une neige plus blanche que réalité, une forteresse tranchante et imprenable et une odeur de feu. La pureté, la blancheur et l’aspect coupant de la céramique bien finie m’y emmènera toujours. Aujourd’hui, je profite d’avoir entre les mains une très jolie Audemars Piguet Royal Oak 34 mm en céramique blanche pour vous parler de tout cela.

Il est toujours un grand plaisir de regarder les gouaches d’Emmanuel Gueit en 1989 alors qu’il imagine la célèbre Royal Oak Offshore, encore dans sa version boussole, avant de choisir l’option chronographe. La montre prenant un peu en “gras” avec ses 42 mm de diamètre pour 16 mm d’épaisseur, elle est plus engagée et c’est à ce moment que l’on remarque les premiers pas de certains nouveaux matériaux dans l’imagination du créateur, dont la céramique, dans la collection Royal Oak. Dans les faits, elle apparaitra sur la Offshore au milieu des années 2000. Attention, seulement quelques détails de céramique ! Mais pas encore de version toute céramique qui arrivera pour le 30ème anniversaire de la Offshore en 2023. Tout cela pour vous dire que l’emploi de la céramique était assez épisodique chez Audemars Piguet. Depuis quelques années, la tendance s’inverse. On pense évidemment au calendrier perpétuel Royal Oak, qui pour la première fois en 2017 proposait un tout céramique, bracelet inclus !

Mais pas de proposition céramique pour notre chère trois aiguilles. Ça c’était avant. En effet, 2021 voyait la naissance d’une version Royal Oak 34 mm réalisée intégralement en céramique noire. Et cette année, nous découvrons une version en céramique blanche. J’ai toujours eu un faible pour la céramique blanche. Déjà puisqu’elle n’est pas commune, et que sa blancheur pure en fait un vrai petit bijoux. Le moyen aussi de conserver et marquer les finitions déjà tranchantes de la Royal Oak, j’entends ici le chanfrein qui arrive du bracelet et vient mourir à la tranche de carrure, le décroché bien coupant qui mène au bracelet et ce brossé vertical de la lunette.

Pour tout le reste, on retrouve ce qui nous plait tant sur la Royal Oak. Son cadran motif “grande tapisserie” aux reflets argentés nous conte une histoire importante de cadrans chez Royal Oak, ici proposé avec des index appliqués en or rose et les fameuses aiguilles “baignoire” (ici dans une forme plus moderne qu’à l’original). On trouve une date, discrète, à trois heures. Aviez-vous remarqué que la robe de céramique est poussée jusqu’à la couronne facettée toujours octogonale qui voit son cabochon réalisé en or rose ?

À travers le fond transparent, mais aussi fait d’or rose, ce qui se mêle diablement bien à la céramique blanche, on découvre le calibre mécanique à remontage automatique Audemars Piguet 5800 à la réserve de marche de 50 heures. Les finitions sont soignées, et on apprécie les gravures de la masse oscillante.

Je ne vous parle pas du bracelet, pièce la plus technique de cette montre, de surcroit lui aussi réalisé intégralement en céramique blanche, sauf pour la double boucle déployante en acier noirci. On retrouve toute l’identité du bracelet Royal Oak avec ses larges et courts maillons, tous reliés entre eux par deux plots. N’oublions jamais que le premier bracelet Royal Oak équipant la première référence 5402 était composé de 154 pièces en comptant maillons, plots, vis et goupilles.

Elle est pour qui cette Royal Oak toute de céramique vêtue ? En toute honnêteté, après l’avoir portée, et l’avoir aussi laissée à une dame, elle a ravi les deux poignets. J’adore son diamètre de 34 mm, qui associé à la céramique blanche offre la sensation d’un vrai bijoux. Surtout si on ajoute au diamètre contenu une épaisseur toute aussi agréable de 8,8 mm. C’est une montre très élégante et très sportive en même temps par ses racines même, et il faudra débourser la modique somme de 54.500€ pour voyager dans les strates de rêves d’Inception. Un voyage périlleux…