Intime Avec la Lorier Zephyr Une montre habillée pas comme les autres

Dans le monde des marques horlogères indépendantes, on trouve une prédominance de montres de plongée et, depuis quelques mois, de GMT. Il semble que la plupart des micro-marques et des marques indépendantes créent des montres de sport et ne s’aventurent que rarement dans le genre de montres habillées. Mais cela est sur le point de changer, du moins c’est ce que je crois, en me fondant sur ce que nous allons examiner aujourd’hui. Lorier est une marque que j’ai brièvement mentionnée ici bien qu’elle mérite plus d’attention. Installée à New York, la marque est le fruit de l’imagination de Lauren et Lorenzo Ortega et se concentre fortement sur l’horlogerie des années 1950/80. Leur récente création, la Zephyr, est leur première montre habillée et elle est dotée d’un design plutôt unique.

design d’abord, spécifications ensuite 

J’ai l’impression que les montres vintage fabriquées au 21e siècle sont avant tout une question de design et non de caractéristiques techniques. Il est indéniable qu’une montre d’inspiration vintage peut être bien construite et bien pensée, mais s’il y a une chose qui définit Lorier – et qui différencie la marque de nombreuses autres marques indépendantes – c’est l’attention particulière qu’elle porte au design et aux détails. L’équipe (sur laquelle je devrais écrire un article !) passe énormément de temps à étudier des modèles emblématiques de certaines époques de l’horlogerie et à trouver un moyen de les réinterpréter et de les adapter pour le monde d’aujourd’hui. Ils y parviennent sans perdre le sens du design de l’époque dont ils s’inspirent, ni en faire trop, par exemple, en rendant les montres trop grandes. 

Ce qui me frappe le plus dans le design de la Zephyr, c’est que j’ai l’impression de regarder une montre des années 1950 que je viens de récupérer chez un horloger qui s’occupe exclusivement de montres vintage. En fait, je ne suis pas un expert en montres anciennes, mais j’en ai vu suffisamment pour savoir que j’ai devant moi quelque chose qui date d’une époque très différente. Comme on dit en anglais, “le diable est dans les détails” et il y en a pas mal qui rendent la Zephyr intéressante. 

Les détails de la Zephyr que j’adore 

La forme du boîtier m’a d’abord semblé bizarre, mais j’ai été rapidement séduit. Elle n’est ni rectangulaire ni circulaire, mais plutôt oblongue, le boîtier se rétrécissant vers les cornes. Au plus large, la Zephyr mesure 31 mm, ce qui est comparable à un boîtier rond de 35 mm. Avec une longueur de 42 mm d’une corne à l’autre et une épaisseur de 8 mm, elle se porte certainement bien car elle est très compacte. La forme inhabituelle du boîtier est renforcée par le fait que le cadran, le verre et la lunette fixe aient la même forme. La lunette est fine et semble être née du prolongement du boîtier qui présente deux pentes. En effet, la mesure de 31 mm ne tient compte que du bord à partir duquel deux chanfreins sont créés. Vu sous un certain angle, le profil du boîtier me rappelle des lignes d’une Corvette de 1963.  

Le cadran a lui aussi beaucoup à offrir. Il est doté d’une finition guillochée très réussie qui se marie parfaitement avec la configuration semi-sectorielle créée par les deux pistes, l’une encapsulant les indices des heures et l’autre des minutes. Lorsque j’ai vu le cadran pour la première fois, ainsi que les aiguilles dauphine bleues, je m’attendais à voir des chiffres romains façon Cartier Tank. Au lieu de cela, Lorier a opté pour des indices bâtons, doublés aux positions 3, 6 et 9 et triplés à la position 12. Cela rend le cadran lisible et fonctionnel, même si la Zephyr reste une montre très élégante. Le chemin de fer des minutes me fait également penser à une Tank, et je suis content que Lorier n’ait pas choisi de se rapprocher trop près de l’iconique modèle français. 

Une petite montre qui a du punch

Pour certains, un joli design ne suffit pas et je suis heureux de vous annoncer que la Zephyr est aussi une petite montre solide. Pour la première fois depuis sa création en 2017, Lorier a opté pour un verre saphir au lieu d’un verre en plexi. Cela s’explique par le fait que la Zephyr est petite et, peut-être aussi, que la forme inhabituelle du verre était plus facile à réaliser avec du saphir (mais je peux me tromper complètement !) ou, pour spéculer davantage, puisqu’ils devaient fabriquer un verre plat, il était plus logique d’utiliser du saphir. De plus, le boîtier est en acier inoxydable et le fond vissé offre une résistance à l’eau de 30 mètres, rien d’anormal pour une montre de cette nature.

Enfin, vous pourriez être surpris d’apprendre que la Zephyr est équipée d’un mouvement automatique (je m’attendais à voir un calibre à quartz à l’intérieur.) Lorier ne choisit que des mouvements de chez Miyota et la Zephyr est équipée du calibre 9029, ce dernier ayant deux aiguilles, pas de date, tournant à 28 800 BPH (4 Hz) et disposant d’une réserve de marche de 42 heures. Les mouvements Miyota de la série 9000 sont leur offre haut de gamme et sont réputés pour bien fonctionner sans avoir été réglés. 

Conclusion 

S’il y a pas mal d’options pour des montres petites, anguleuses et élégantes chez les grandes marques suisses, il n’y en a pas beaucoup venant des micro-marques et marques indépendantes. Et l’on pourrait supposer (moi) qu’une telle montre coûterait des milliers d’euros- une idée qui est simplement alimentée par le prix habituel de ce genre de pièce. La seule autre montre similaire qui me vient à l’esprit et aussi fabriquée par une marque indépendante est la Fears Archival 1930 qui coûte 3.609€. Vous savez quoi ? La Lorier Zephyr ne coûte que 455 euro. Pas mal, non? 

Vous pouvez en savoir plus sur ce modèle en visitant le site de la marque ici.