GRAND SEIKO HERITAGE 44GS SBGW297 & 299 L'éventail a frappé

Chez Les Rhabilleurs, il est parfois question d’extrêmes. Il y a quelques semaines, et avec l’oeil de Valentin, nous vous emmenions à 20 mètres sous les mers équipés de la montre de plongée Grand Seiko “Kuroshio”. Aujourd’hui, nous mettons de côté nos blocs et détendeurs pour revenir sur la terre ferme avec de la poésie typiquement japonaise. Celle de l’éventail, qui vient s’asseoir avec délicatesse sur les cadrans de deux nouveautés de la collection Heritage dans le style de la 44GS.

Vous le savez désormais mieux que quiconque, le papier, par sa texture, son opacité relative et ses reliefs, a un écho tout particulier au Japon. Je me dois encore une fois de vous conseiller la lecture de l’Éloge de l’ombre (1933) par Jun’ichirō Tanizaki, qui traite de la place prépondérante de l’ombre et de l’utilisation de la lumière au Japon. Mais ce n’est pas exactement cela qui nous intéresse aujourd’hui. Les origines de l’éventail se trouvent en Egypte, en Chine et au Japon, et ses premiers pas se feront avec des plumes de paon et d’autruche. Et si vous pensiez qu’il ne servait qu’à faire de l’air (cf. les éventails avec feuille de palmier dans Astérix et Obélix : Mission Cléopatre), les éventails ont eu une portée symbolique forte et servaient de nombreux rituels.

Pour bien faire, il faut parler de Sensu (扇子), l’éventail japonais traditionnel, utilisé auparavant pour démontrer de sa classe sociale, que l’on soit noble, moine et même samouraï. Eh oui, ces derniers utilisaient l’éventail de guerre pour se battre ou encore donner des ordres. On trouve aussi l’éventail en bois ou hiōgi, l’éventail en soie ou Kinusen et enfin l’éventail en papier qui nous intéresse, Kamisen. Ce sont bien de ces éventails bien souvent pliants dont provient le motif que l’on peut trouver sur les cadrans de ces deux nouvelles Grand Seiko.

La première version, SBGW297, offre la pureté d’un cadran blanc où l’on retrouve évidemment les reliefs doux de l’éventail en papier, jusqu’à la minuterie qui elle s’aplanit. Il s’accompagne de tous les détails fous d’un cadran Grand Seiko, à savoir des index facettés en applique, sans oublier les très belles aiguilles facettés elles aussi et dévoilant à la fois des finitions polies et satinées. Un cadran qu’il ne suffit pas de “prendre de haut” par le regard mais qu’il faut aussi observer de côté pour voir les vaguelettes laissées par les hauts et bas de l’éventail.

La seconde version SBGW299, bleue, offre les mêmes détails graphiques, au détail près de fines rainures centrales sur les index.

Les boitiers sont superbes. Lors des premiers pas de l’idée Grand Seiko et de la grammaire du design, la première référence à bénéficier de ces nouvelles résolutions est la fameuse Grand Seiko 44GS, en 1967. Les autres suivront, avec en première ligne les fleurons de la marque dans les années 60, Grand Seiko et King Seiko. 44GS est donc un boitier des plus importants chez Grand Seiko et ce sont ses formes qu’on retrouve ici sur nos deux nouveautés. Un boitier aux très belles proportions de 36,5 mm de diamètre pour 11,6 mm d’épaisseur, à la carrure en rondeur et douceur par son chanfrein poli, sans oublier ces cornes de belles tailles qui reçoivent une finition brossée sur leur deux extrémités qui se rejoignent.

À l’intérieur des deux références bat le même coeur, calibre 9S64 chez Grand Seiko. Un mouvement mécanique à remontage manuel qui se cache derrière le fond plein en acier, qui permet une précision de +5 à -3 secondes par jour, et délivre la confortable réserve de marche de 72 heures.

Pour finir, le bracelet acier signature, toujours simple d’aspect, plus compliqué de réalisation, vient équiper ces références. On l’apprécie par la multitude d’alternances polies/brossées, qui lui donnent vie en jouant avec la lumière, sans oublier sa boucle discrète.

Les deux nouvelles références Heritage 44GS SBGW297 et SBGW299 sont disponibles au prix de 5.700€ pour une disponibilité au mois de novembre dans vos points de vente favoris. Une pièce qui nous plait beaucoup, tout d’abord parce que la première fois qu’on la passe au poignet le sentiment est agréable par les proportions, mais aussi parce que le travail du cadran est très appréciable et même s’il dévoile un grand symbole classique japonais, sait se fondre dans le paysage…