LOUIS VUITTON TAMBOUR Nouvelle ère, nouvel air

Souvenez-vous, en septembre 2022, nous découvrions la Louis Vuitton Tambour Twenty. Une pièce très bien réalisée à l’identité Tambour qui montrait déjà un cap pour l’horlogerie Vuitton. Il y a quelques semaines, nous avons eu le plaisir de découvrir le nouveau visage de la Tambour, et toute la stratégie qui l’accompagne. Quelques présentations et explications s’imposent.

Tout commence par La Fabrique du Temps, un élément essentiel de toute l’actualité de la montre Vuitton aujourd’hui.

La Fabrique du temps

Louis Vuitton a entamé son aventure horlogère en 2002, avec la présentation mondiale de sa célèbre montre Tambour à la forme de boitier si particulière. Ce n’était qu’un début, puisqu’après ce premier succès est venu le temps de réfléchir à une suite plus structurée. Chose faite en 2011 avec le rachat de l’entreprise La Fabrique du Temps, à ce moment un atelier de Haute Horlogerie fondé par Enrico Barbasini et Michel Navas, deux grands spécialistes des complications horlogères.

La Fabrique du Temps s’est depuis installée à Meyrin, à quelques mètres seulement des grandes Maisons dont nous avons pour habitude de vous parler sur Les Rhabilleurs. C’était en 2015 il y a près de 7 ans déjà, et nous vous faisions visiter l’endroit magnifique ainsi que rencontrer les personnages clés du lieu, entre savoir-faire techniques et métiers d’art.

La dernière Tambour Twenty célébrait un anniversaire et son inspiration ne sortait pas du chapeau. En 2003, alors que la Tambour faisait ses premiers pas et fêtait son premier anniversaire, Louis Vuitton avait présenté le premier chronographe de la collection. Le chronographe Tambour LV277 était né, alors équipé d’un mouvement automatique LV277, ayant pour base le célèbre Zenith El Primero. Il faut en effet rappeler qu’à l’aube du 3ème millénaire, lors du phénomène de concentration des marques d’horlogerie suisses, Zenith a été acquise par le groupe LVMH en 1999. Rien d’absurde alors que la marque au monogramme profite d’un mouvement dont on ne se lasse pas pour équiper une nouvelle vie, un design naissant.

Quoi qu’il en soit, en 20 ans, Tambour a largement évolué. De montres simples jusqu’à des montres très compliquées, mettant en avant des savoir-faire horloger allant de la répétition minutes en passant par la décoration du mouvement et des métiers d’art, la Fabrique du Temps rayonne. Mais aujourd’hui c’est d’une Tambour bien percutante dont nous avons vous parler, qui inaugure une ère nouvelle pour la montre Vuitton.

NOUVELLE TAMBOUR, nouvelle ère

Cette nouvelle ère Vuitton se veut “saine”. J’entends par là qu’avec le nouveau modèle dont je vais vous parler dans quelques lignes, la direction des montres Vuitton a décider de faire table rase. Faire table rase, c’est assainir les collections de montres Vuitton, en arrêtant des modèles et lignes qui ne seraient aujourd’hui plus en accord avec la nouvelle marche à suivre. Adieu, donc, à de nombreuses montres quartz et autres montres trop “fashion” dans un futur proche, ne subsistent aujourd’hui que des pièces comme la Tambour Twenty dont je vous parlais en 2022, les petites plongeuses Street Diver ou encore les pièces de haute-horlogerie.

La nouvelle Tambour symbolise bien l’avenir de Louis Vuitton dans l’univers des montres.

La première impression est souvent la meilleure quand on découvre une montre pour la première fois et qu’on la glisse au poignet. Belles proportions, sentiment de bijou, détails à la réalisation parfaite : voilà quels ont été mes premières impressions.

Si on met plus de temps à chercher les codes Tambour, ils sont bien présents. On reconnait le boitier et ses arrondis, les lettres de la marque pour décorer la carrure de la lunette. Contrairement aux Tambour précédentes, l’esprit est davantage à l’essence de la Tambour car le format est plus contenu. On parle d’un boitier de 40 mm de diamètre pour une agréable épaisseur de 8,3 mm. Un boitier alternant les finitions, beaucoup de surfaces brossés, et de jolis détails polis, comme des liserés sur la lunette et les chanfreins des maillons.

Cette fois, et c’est là la grande nouveauté, cette Tambour possède un bracelet intégré. Évidemment la tendance est au retour de ces montres sportives des années 1970, mais l’exercice est souvent périlleux. Le bracelet intégré apporte sur cette Tambour, au-delà d’un confort pour ceux qui aiment les bracelets en acier, une belle assise sur le poignet, l’absence de cornes permettant l’impression de porter un simple bracelet. Si on ajoute à cela les parties courbes au contact du poignet, on comprend mieux, notamment un fond de boite légèrement arqué, et les maillons du bracelet convexes qui servent le même objectif.

Parlons maintenant du cadran. Plutôt simple à lire, il est composé de chiffres arabes en applique aux heures paires, sauf pour le 6 qui s’est vu remplacé par une petite seconde sur fond azuré. Sous forme de cadran à secteurs, derrière de la simplicité se cache en réalité un peu de complexité. Si le centre est fini brossé, le tour d’heure et la minuterie sont légèrement texturés et mats, un ton de gris plus foncé, et dévoilent, pour la minuterie des index en relief négatif gravé dans le cadran et pour le tour d’heure des index facettés. Tout ce beau monde réalisé en or, évidemment, et les chiffres sont remplis de Super-Luminova. Pour leur faire écho, de jolies aiguilles squelettes en or également, se déplacent à la cadence de la petite seconde.

À l’intérieur, et à travers le fond saphir, on découvre l’autre grande nouveauté de ce lancement : le calibre LFT023. Il s’agit du premier mouvement automatique trois aiguilles développé par Louis Vuitton, et ce en partenariat avec Le Cercle des horlogers. Le Cercle, c’est une société indépendante qui conçoit et produit à la demande des calibres de très belle facture et souvent avec de grosses complications. On y trouve évidemment des signatures Vuitton, notamment le couvercle de barillet ajouré façon Fleur “monogramée” ou encore le micro-rotor gravé des lettres LV en veux-tu en voilà. On apprécie les très belles finitions, comme les ponts microbillés dévoilant des chanfreins polis. Fait rare, les pierres sont transparentes et s’accordent ainsi avec la tonalité globale. Le calibre LFT023 délivre 50 heures de réserve de marche et il est certifié chronomètre par l’Observatoire Chronométrique de Genève sous les auspices de la fondation TIMELAB.

Nous avons pu lire de nombreuses critiques concernant la raquetterie du calibre. Par raquetterie, comprendre les pièces du pont de balancier agissant sur le spiral permettant de régler finement la précision en cas de besoin, passant par l’allongement ou le raccourcissement de la longueur active de ce dernier. Il est vrai qu’elle est ici plutôt simple comparée à ce que l’on connaît en haute-horlogerie, entre autres col de cygne, mais ce qui est vraiment reproché n’est pas seulement d’être simple, mais de manquer de finitions, notamment sur le piton et la raquette. Au-delà de ça, il s’agit du même système de raquetterie que l’on retrouve chez les Vacheron Constantin Fifty-Six, sur les Piaget Polo, autres Cartier et nouvelles Ingénieur, et qui n’a rien a se rapprocher niveau fiabilité. Il n’est juste pas au même niveau “graphique” que le reste.

La Louis Vuitton Tambour se décline en or et or & acier, la version acier commençant au prix de 19.500€ au choix avec un cadran gris deux tons ou bleu deux tons. Une pièce qui me plait énormément en toute honnêteté, qui fait un effet dingue au poignet, tout en conservant l’identité Tambour toutefois dans des proportions plus légères et avec un niveau de finitions poussé, du boitier, en passant par le magnifique bracelet et un mouvement qui sort de la Fabrique du Temps et du Cercle des Horlogers et donc avec toute la confiance et les détails que cela implique.