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JAEGER-LECOULTRE ATMOS

JAEGER-LECOULTRE ATMOS L'histoire d'une horloge (presque) magique

ATMOS. Cinq lettres qui parlent à chacun et chacune d’entre nous sans pour autant savoir de quoi il s’agit exactement. On sait que l’on parle d’une horloge un peu particulière, sous toutes ses formes, au rythme lent d’un balancier, mais son fonctionnement relève presque de la magie. Seulement, comme tout magicien a ses secrets, je vais vous révéler aujourd’hui le fonctionnement de ces machines hors du commun, et vous faire aussi un brin d’histoire.

ATMOS : LE PARI D’UN INGÉNIEUR

Nous sommes à Paris (pour une fois !) à la fin des années 1920 quand un ingénieur Neuchâtelois ayant étudié à l’école polytechnique fédérale de Zurich (il faut tout de même un peu de Suisse) du nom de Jean-Léon Reutter réalise le rêve que certains ont mis une vie à concevoir, sans succès. Ce rêve, c’est celui de l‘horloge perpétuelle. Celle qui n’a besoin ni d’électricité, ni de la main de l’homme pour avancer. Je vous cite le passage d’un livre qui explique bien les premiers pas de Jean-Léon Reutter. Vous ne comprendrez peut-être pas tout, mais dessinerez les contours de cette superbe invention à ses débuts.

Il imagina un nouveau moteur basé sur la variation extrêmement rapide de la pression de la vapeur saturée d’un gaz liquéfié pour de très faibles variations de température. Le mécanisme ainsi réalisé est d’une extrême simplicité : un tube en U, dont la partie inférieure est de faible section contient du mercure, un gaz liquéfié (tel que l’ammoniaque ou le gaz carbonique) et sa vapeur saturée. L’une des branches de l’U plonge dans un récipient contenant un corps de forte chaleur spécifique (de l’eau par exemple), ce récipient étant lui-même contenu dans un vase Dewar ou calorifuge analogue de manière à ce que sa température ne suive que très lentement les variations thermiques de l’air ambiant. L’autre branche de l’U est à l’air libre et suit immédiatement ses variations de température. Il se produit donc périodiquement des différences de température, et par suite de pression de la vapeur saturée entre les deux branches de l’U, le mercure est chassé d’une branche dans l’autre provoquant par son poids un déséquilibre du système et un mouvement de rotation de l’ensemble qui se communique aux rouages de l’horloge par un jeu de rochets. Lorsque la température varie en sens inverse, le système revient à sa position de départ.

Pendules Neuchâteloises, Alfred Chapuis, 1987

Ces pendules ont été au départ construites à Paris, à la Compagnie Générale de Radiologie qui en a confié la gestion à Jean-Léon Reutter. Le premier modèle, nommé ATMOS 0 et exécuté en 1927, ne restera qu’à l’état de prototype. Il faudra attendre 1929 pour la ATMOS I et une première commercialisation. Malheureusement, ces dernières n’ont pas été beaucoup vendues par la complexité de leur architecture, la fragilité et l’instabilité du système.

Jaeger-LeCoultre ATMOS

Le pendule fait une oscillation complète en une minute; il est actionné par un échappement à ancre et absolument libre, à l’inverse des pendules à torsion déjà réalisés (…) Pour un meilleur groupement de l’ensemble, le mouvement d’horlogerie et les soufflets moteurs sont disposés à l’intérieur du réservoir constitué par une cloche de verre scellée hermétiquement sur le socle métallique de l’horloge. (…) Mes premières tentatives pour réaliser une pendule perpétuelle datent de 1913, alors que j’étais élève au Collège de Neuchâtel. Spéculant sur la dilatation de liquides ou de gaz, un nombre assez important de dispositifs variés fut construit dans les années suivantes, à titre simplement spéculatif. (…)

Jean-Léon Reutter

Heureusement, l’aventure ne s’arrête pas là. Par la suite, on change de gaz saturé pour utiliser du chlorure d’éthyle dans une capsule scellée. On peut rapprocher cette cellule de la capsule anéroïde, qui au passage est aussi un élément constitutif d’un altimètre ou d’un baromètre (ce qui revient presque au même), sous forme d’une petite capsule métallique composée de membranes où un vide partiel règne et qui se comprime ou se dilate suivant la pression à cause du gaz présent. C’est ce système qui sera utilisé dans les années 1930 pour les pendules de Reutter, et c’est à ce moment là que LeCoultre intervient.

La légende urbaine dit qu’un beau jour, alors qu’une personne importante chez LeCoultre (on parle de Jacques-David LeCoultre lui-même) arpentait les rue parisiennes, il tomba nez à nez avec une horloge inattendue dans la vitrine d’une horlogerie. Il en fit l’acquisition, avant de se tourner vers Jean-Léon Reutter pour discuter. Nous sommes alors en 1932 et LeCoultre rentre dans l’histoire de l’ATMOS en commençant à développer des mouvements pour la Compagnie Générale de Radiologie. À la fin du mois de mars 1933, les premières horloges, fruits de cette collaboration, apparaissent équipées du calibre 30″A LeCoultre. Il faudra attendre 1935 pour que la Compagnie Générale de Radiologie délègue toute la production des horloges à LeCoultre, et que petit à petit, les fameuses ATMOS II rentrent en jeu à la fin des années 1930, passant ainsi de l’ancien système à base de mercure et ammoniaque à la capsule anéroïde.

Les modèles ATMOS qui suivront verront surtout des changements dans leurs calibres, et la ATMOS III sera produite jusqu’au milieu des années 1950. S’en suivront les ATMOS IV, V, VI, VII et VIII et ce qu’il faut retenir, c’est que l’ATMOS VIII sera la dernière ATMOS conservant le style insufflé dès l’origine par Jean-Léon Reutter. Sa production s’arrêtera en 1983. En effet, les designs qui vont suivre seront différents et le calibre 540 pour l’accompagner également.

ATMOS AUJOURD’HUI

Jaeger-LeCoultre ATMOS CLASSIC

Aujourd’hui encore, l’héritage de Jean-Léon Reutter est toujours actif chez Jaeger-LeCoultre.

On retrouve le système de mouvement composé d’une capsule se dilatant ou s’étendant suivant la température ou la pression extérieure. Sachez qu’il suffit d’une différence d’un degré seulement (entre des températures comprises entre 15 et 30 degrés) pour donner un peu d’énergie à la belle. Laissez-moi vous expliquer son fonctionnement.

Jaeger-LeCoultre ATMOS

Cette petite cellule ressemblant à un accordéon, qui se dilate ou s’étend, entraîne dans son mouvement une chaînette qui, par le biais d’un dispositif à cliquets vient tendre le ressort du barillet et ainsi donner de l’énergie à l’horloge. Pour tout le reste, on retrouve les organes constitutifs d’un objet horloger, à savoir le balancier dans la partie basse de l’objet, qui est suspendu à un fil d’Elinvar qui agit comme fil de torsion pour animer ce dernier et lui conférer de doux allers et retours..

Suite à toute cette belle mécanique, on peut découvrir sur le cadran différentes informations. Pour les ATMOS les plus classiques, les heures et les minutes dominent en impératrices sur des cadrans qui varient parfois largement d’un modèle à un autre. Nous avons par exemple eu entre les mains le modèle CLASSIC qui dévoile un superbe cadran blanc laqué avec de larges chiffres romains bleus, le tout dans un ensemble rhodié du plus bel effet. Votre oeil entraîné aura remarqué que la capsule est enfermé au sein d’une cage en fer au dos de l’horloge.

Jaeger-LeCoultre ATMOS

D’un autre côté, nous avons eu la chance d’avoir entre les mains une ATMOS passée dans les mains d’un designer qui n’est autre que Marc Newson, où tout le système horloger semble comme flotter dans une cage de verre aux formes arrondies qui fait parfois songer à un bloc de glace. Le cadran est plus contemporain, dévoilant des chiffres arabes bleus assez forts, ainsi que le jour de la semaine et les phases de la Lune, en bleu bien évidemment. Le balancier a également été retravaillé, moins large et plus “industriel” que celui que nous vous présentions juste avant. Cette fois, on peut découvrir la capsule mise à nue, pour notre plus grand plaisir.

Il faut aussi préciser que Jaeger-LeCoultre dévoile de temps à autres de rares pièces ATMOS, réalisées en collaboration avec les métiers d’art présents dans la manufacture.

Voilà pour cette oeuvre d’art horlogère dont l’histoire a commencé au début des années 1910 dans l’esprit brillant de Jean-Léon Reutter, et qui se poursuit aujourd’hui en conservant le même héritage. On parle tous les jours (ou presque) de montres mais il faut aussi à mon sens militer pour le retour d’autres objets horlogers dans nos quotidiens, horloges, pendules et autres réveils de voyages à l’élégance et au fonctionnement qui sont encore capables de nous surprendre.

2 réponses à “JAEGER-LECOULTRE ATMOS”

  1. michel JAN dit :

    Bonjour
    Je possède une montre JAEGER-LECOULTRE à double cadran n° 295859 et n° 1896635 , le remontoir est défectueux ,
    Pourriez vous m’établir un devis approximatif de réparation
    Respectueusement Mr JAN

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