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UNIVERSAL GENÈVE COMPAX 

UNIVERSAL GENÈVE COMPAX  Une lignée mythique

Tout collectionneur ou simple amateur de montres vintage connaît la marque Universal Genève qui a marqué de son empreinte l’univers horloger, rivalisant avec les grands noms tels que Rolex, Longines ou Omega. Cela, avant de connaître un destin moins éclatant en passant sous pavillon de la holding hong-kongaise Stelux en 1989. L’histoire de la manufacture vous a été contée par Nicolas il y a quelques années, mais vous pouvez avoir une séance de rattrapage avant de vous embarquer plus en détails dans la lignée des fameux chronographes Compax Universal Genève. 

Cette collection a si bien marqué le milieu des chronographes que leur nom est devenu un adjectif pour désigner les complications de ces montres outils. S’ils sont parfois utilisés avec une certaine approximation, les explications de Jérôme pourront vous aider à parfaire votre science des différentes appellations Compax.  

COMPUR, LES BASES DE LA LIGNÉE COMPAX 

En 1934, Breitling dévoile le premier chronographe à deux boutons poussoirs, révolutionnant l’utilisation de cette complication qui utilisait jusqu’ici un mono-poussoir. La même année, Universal Genève qui dispose de sa propre manufacture parvient également à proposer un chronographe à deux poussoirs. Son utilisation est assez différente de ce que l’on connaît aujourd’hui. En effet, le mouvement à deux roues à colonnes permet avec le poussoir situé à 2 heures de fonctionner comme un mono-poussoir. C’est-à-dire qu’il lance la fonction chronographe, puis permet l’arrêt et la remise à zéro. Le poussoir à 4 heures permet quant à lui d’arrêter et de faire repartir la fonction chronographe sans repasser par une mise à zéro. Rapidement le calibre 285 avec une roue à colonne et un fonctionnement du chronographe tel que nous le connaissons aujourd’hui sera utilisé pour les Compur. 

Vente aux enchères "montres" Tajan - Universal Genève Compur

Le Compur est un chronographe à deux sous-compteurs, le premier à 9 heures étant une petite seconde, tandis que le deuxième à 3 heures comptabilise les minutes. On trouve des totaliseurs 30 ou 45 minutes selon les mouvements utilisés. 

Il sera décliné dans une multitude de versions. Les premières générations présentent souvent un cadran avec une échelle tachymétrique en escargot ou bien un cadran à secteurs. Au fil du temps le boitier du Compur a beaucoup évolué. Si la plupart sont de formes classiques, on retrouve également des exemplaires à anses articulées ou des boitiers monobloc. 

Le Compur poursuivra sa carrière jusque dans les années 40 avec des modèles de plus grande taille d’environ 38 mm de diamètre, dont certains ont équipé des pilotes d’avion. Ces exemplaires ont beaucoup de charme et posent les bases de la dynastie des Compax. 

COMPAX, LE DÉBUT D’UNE LÉGENDE

En 1936, le Compax est présenté à la foire de Bâle. C’est le premier chronographe à trois sous-compteurs avec cette fameuse disposition en V sur la partie inférieure du cadran, très équilibrée et donnant une nouvelle allure emprunte de sportivité. On retrouve alors la petite seconde et le totaliseur des minutes, ainsi qu’un totaliseur de 12 heures du chronographe à 6 heures. 

Dans la première partie de la carrière du Compax, les boitiers sont de formes classiques avec des cornes plus ou moins travaillées, en acier, en or, plaqué or ou chromé. Les cadrans sont également produits dans de très nombreuses versions avec des aiguilles emplis de radium, ou bien entièrement en acier. Les versions sont très nombreuses, mais ont toutes une aura indéniable et une patine du temps faisant l’éloge de leur style intemporel. 

Universal Genève Compax - Sélection de montres vintage Joseph Bonnie

Dans les années 60, de nouveaux modèles de Compax font leur apparition et installent définitivement la lignée Compax dans la légende des chronographes hautement désirables. Je veux parler bien sûr des Compax « Nina Rindt » tout en sportivité, dotés d’une lunette fixe à échelle tachymétrique, des cornes lyres de toute beauté et surtout un cadran panda ou reverse panda avec ses aiguilles ultra-modernes. On notera également à la fin des années 60 l’arrivée des Compax à cadran dit exotique. Ceux-ci partagent le même boîtier que le « Nina Rindt » mais leurs cadrans aux accents bleutés, agrémentés d’une grande aiguille des secondes rouge éclatante, sentent bon les années 70 et les couleurs pop. 

UNI-COMPAX, LE PETIT FRÈRE QUI JOUE DANS LA COUR DES GRANDS 

Un an après la sortie du Compax, l’Uni-Compax fait son apparition – et la famille n’a pas fini de s’agrandir. Tout comme le Compur, il présente deux sous-compteurs, une petite seconde et un totaliseur des minutes. Bien que les deux modèles soient très similaires et produits sur la même période de 1937 à la moitié des années 40 – période à laquelle le Compur tirera sa révérence – ils diffèrent notamment par les calibres utilisés, ceux de l’Uni-Compax étant réputés de meilleure facture.

Les versions plus ou moins classiques se succèdent, mais deux modèles sortent particulièrement du lot. Le premier à voir le jour au milieu des années 40 et qui habillera le poignet des médecins est, bien sûr, le Medico-Compax. Son échelle graduée pour 15 pulsations permet au praticien de connaître facilement le rythme cardiaque de son patient. A mon sens, les versions les plus intéressantes de ce chronographe sont celles dont l’échelle pulsométrique est calligraphiée en caractères gras et rouge sur la partie périphérique du cadran, lui conférant une véritable dimension d’outil pour son propriétaire. 

Le deuxième modèle d’Uni-Compax à retenir notre attention est le modèle référence 884100 dit Big Eye. Apparu en 1963 et produit pendant deux années seulement, ce modèle existe avec un cadran panda ou une version reverse-panda. Son compteur des minutes à 3 heures est surdimensionné ce qui lui vaut son surnom. D’autres petits détails le rendent très attachant, comme le cross-hair rouge sur le cadran, de même qu’au sein des sous-compteurs, ou encore le color bloc sur les 8 premières minutes du compteur. 

NE SOYEZ PAS EN RETARD À VOTRE RENDEZ-VOUS  

Cela aurait pu être une phrase d’accroche publicitaire pour l’Aero-Compax apparu au milieu des années 40. Ce chronographe en acier de 34 mm de diamètre présentait en plus des trois sous-compteurs habituels du Compax, un cadran supplémentaire à midi avec une indication heure-minute dont les aiguilles mortes étaient réglées par une couronne à 9h. Cette complication pour le moins originale devait permettre de noter l’horaire d’un rendez-vous dans la journée, une sorte de mémo. Le fait d’utiliser le préfixe « Aéro » est plutôt flou en l’occurrence, à moins que les pilotes n’eussent été régulièrement en retard pour leur vol !

Cette dénomination trouvera davantage de sens au cours des années 60 lorsque l’Aéro-Compax perdra sa fonction « memo » mais se verra doté d’un cadran 24h ainsi que d’une lunette tournante elle aussi graduée sur 24h avec une indication jour-nuit. Cette version dotée d’un boitier de 41 mm remplira donc aisément sa mission d’indication de plusieurs fuseaux horaires pour les pilotes. 

DATO-COMPAX

Le Dato-Compax apparaît au cours des années 40. Il s’agit d’un chronographe plutôt habillé, raison pour laquelle la plupart des modèles sont en or – même si l’on peut trouver quelques modèles en acier.

Universal Genève Dato-Compax

On retrouve là encore les sous compteurs des minutes, heures et petite seconde, additionnés d’un sous-cadran à midi gradué de 31 index indiquant la date à l’aide d’une aiguille rouge. Le changement de date était bien sûr automatique mais devait se régler via le poussoir situé à 10 heures pour les mois ne comptant pas 31 jours. Bien que ce modèle fît preuve d’un raffinement certain, sa carrière se termina au cours des années 50. 

TRI-COMPAX, UN CHRONOGRAPHE QUI S’ACCORDE A TOUTES LES SITUATIONS 

En 1944, Universal Genève présente pour ses 50 ans à la foire de Bâle une montre très appréciée des collectionneurs : la Tri-Compax. Cette montre élégante par la forme de son boitier et sa taille contenue parvient à mêler de nombreuses complications dans un exercice d’équilibriste stylistique maîtrisé. En effet, en plus de la fonction chronographe habituelle, on trouve une fonction de calendrier complet, ainsi qu’une phase de Lune. Cette dernière apparaît dans une ouverture du cadran située à midi, ainsi que l’affichage de la date indiquée par une aiguille. Le jour s’affiche par un guichet à 10 heures et le mois de façon symétrique à 2 heures. 

La complexité du Tri-Compax est un grand vecteur d’émotion grâce à la justesse de son design. Il sera un best-seller de la marque pendant de nombreuses années et évoluera lui aussi vers davantage de sportivité dans les années 60. En 1967 exactement, avec la référence 881101, notamment popularisée par le guitariste Éric Clapton. Ce modèle existait dans une version panda, deux versions en reverse panda présentant de légères différences et enfin une rare version à cadran turquoise. Mais leur principale caractéristique était bien sûr l’ajout de la lunette tachymétrique externe et ses anses lyres. 

On notera également le beau modèle 181102 avec son boitier en or du plus bel effet et un cadran doré à compteurs brun-gris. L’échelle tachymétrique repasse en position interne. Sa couleur blanche permet une bonne lisibilité et maintient une séparation homogène des espaces de lecture. 

Eric Clapton and Jimmi Hendrix - Universal Geneve

SPACE-COMPAX POUR LES ÉTOILES ET LA MER 

Le Space-Compax est le dernier né de la lignée des Compax en 1966. Son nom nous laisse évidement pensé qu’Universal Genève caressait l’idée de soumettre son chronographe à la sélection des programmes de la NASA. Cette montre innovante se voulait étanche grâce à ses boutons-poussoirs protégés d’un capuchon en caoutchouc pour le moins étonnant. Malheureusement ces derniers sont peu robustes et on trouve souvent ce modèle avec des poussoirs remplacés ou des cadrans qui ont bu la tasse. Dommage pour un chronographe dit de plongée. Le Space-Compax est une pièce intéressante par le soin apporté au design de son boitier qui reprend un dessin asymétrique avec un épaulement sur le côté droit, comme on le retrouvait sur la Polerouter-Sub. Le travail des angles sur les cornes était également très réussi faisant apparaître de belles arêtes. 

Universal Geneve Super Film-Master - Vente de montres de collection chez Aguttes

Enfin, le cadran noir et ses trois sous-compteurs blanc est très reconnaissable par l’index à midi stylisé dans un look art-déco. Les quelques touches de rouge et l’aiguille écarlate des secondes nous plongent définitivement dans l’influence du début des années 70. Si le Space-Compax est une pièce de collection très intéressante, son manque de fiabilité ne lui permettait certainement pas de concourir à la sélection de la NASA. 

ET LE COMPAX COMPLÉMENTAIRE : LE FILM-COMPAX 

Cet article touche bientôt à sa fin avec ces quelques lignes sur la licorne des Compax : le Film-Compax. Commercialisé en 1945 et apparemment destiné au marché américain, seulement 7 exemplaires sont connus à ce jour. Ce Compax référence 22522 était équipé du calibre 287 et tient son nom par l’utilisation des échelles présentes sur son cadran. A la place d’une classique échelle tachymétrique ou pulsométrique, celle qui parcoure la périphérie du cadran permet de calculer la quantité de bande de film utilisée en feet/seconde. L’échelle rouge permet de connaître cette information pour une bande de film de 16 mm tandis que l’échelle noire pour une bande de 35 mm, toutes deux en 24 images par seconde. A titre d’exemple, il faut donc 30 secondes pour utiliser 18 feet de bande 16mm, mais seulement 12 secondes pour utiliser la même quantité de bande 35 mm. 

Sur le compteur des minutes on peut voir des chiffres indiquant des paliers d’utilisation de la bande de film. Tout comme les autres Compax de la même époque, le Film-Compax présente une boite affinée et élégante couplée à un cadran crème et de fines aiguilles feuilles bleuies. 

Si je ne mentionne pas de bi-compax, ce n’est pas un oubli mais parce qu’Universal Genève n’a pas produit de montre portant ce nom, pourtant souvent utilisé. J’espère avoir pu vous apporter au travers de cet article un guide de lecture assez clair de toute la lignée des Compax Universal Genève. Evidemment les informations sont très loin d’être exhaustives mais cette collection est certainement l’une des plus riche de l’horlogerie. Ces montres ont beaucoup apporté au développement du chronographe moderne par leur design, leur utilisation au quotidien et leur adaptation à toutes les situations. Leur histoire continue à s’écrire à travers la communauté des collectionneurs, et peut-être un beau jour par une vraie relance de la marque Universal Genève.  

2 réponses à “UNIVERSAL GENÈVE COMPAX ”

  1. T dit :

    “En 1934, Breitling dévoile le premier chronographe à deux boutons poussoirs, révolutionnant l’utilisation de cette complication …”
    Pardon, pardon, pardon, mais du tout tout tout grand n’importe quoi!
    Le premier chronographe à 2 boutons poussoirs n’est évidemment pas un Breitling. Je vous défie de me montrer une seule de ces montres Breitling datant de 1934…
    Dès 1934 on trouve déjà moultes Universal Genève à 2 poussoirs. Un regard rapide jeté dans le livre de M. Sala vous l’aurait appris instantanément. Qui ne connait le magnifique Colonial? Bien trop peu de gens, bien-sûr…Une montre qui date de…1934
    Non, une autre (bien plus grande marque que Breitling (non pas PP mais tout aussi auguste que UG) produisit un double poussoir dès 1929… une montre exceptionnelle à bien des égards et pas seulement en raison de ces-dits poussoirs…

    bav
    T

    • Bonjour cher Monsieur !

      Évidemment le Colonial…je ne sais pas qui a la primeur dans la sortie en 1934 du double poussoir mais il est certain que Breitling le présente cette année là, que ça soit début 1934 ou fin 1934 (je ne peux pas mettre de photo ici, mais je vais l’envoyer sur votre email). En revanche, j’avoue ne pas connaître celui de 1929…je vous envoie un mail de ce pas !

      Bonne journée,

      Nicolas

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