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Speedmaster, l’histoire d’une montre étoilée

Speedmaster, l’histoire d’une montre étoilée La tête dans la Lune

En 1957 un chronographe mythique faisait son entrée sur la grande scène horlogère, le chronographe Speedmaster. En 1969 celui-ci atteint avec l’équipage d’Apollo 11 la Lune. Elle devient alors la -Speedmaster Professional Moonwatch – avec ses légendaires calibres lunaires 321 puis 861.

Ces deux dates reflètent-elles toute l’histoire de la Speedmaster ? Non, car des dates clés il y en a eu quelques-unes et 1986 et 2003 sont les deux que nous retiendrons aujourd’hui.

Pour commencer, 1986, année funeste, pendant laquelle Tchernobyl explose, et Daniel Balavoine, Thierry Le Luron et Coluche nous quittent… une époque chargée de sens et de changements.

Omega Speedmaster ST345.0809

LA TRILOGIE DE 1986

Le tableau noir s’éclaircit grâce à Omega qui dévoile une série de trois chronographes produits chacun à environ 1300 exemplaires. Ces trois Speedmaster introduisent pour la première fois des nouveautés dans cette gamme quasi mono-modèle jusque-là. 

Omega Speedmaster Trilogie

La première Speedmaster de cette trilogie est une – ST 345.0808 – dotée d’un fond saphir transparent laissant apparaître à la vue de tous le magnifique calibre 863. Ce n’est autre qu’un 861 avec des finitions plus élaborées et avec un frein de chronographe non plus en delrin mais en métal, comme sur la première génération de 861.

Omega Speedmaster ST345.0808

Le second modèle pourrait faire l’objet d’un article à lui seul : la fameuse – ST376.0822 – ou « Holy Grail » comme l’appelait Chuck Maddox, un des premiers grands collectionneurs de Speedmaster. Ce graal a la particularité d’être animé par un mouvement automatique, l’Oméga 1045, inspiré du Lemania éponyme.

Omega Speedmaster ST376.0822

Enfin la dernière de ce trio magique est la référence – ST345.0809 – avec un affichage particulier sur le cadran : une phase de lune ainsi qu’une date à midi. Quoi de plus poétique qu’une Speedmaster présentant cette complication ? Ceci est une évidence pour moi. 

C’est ce modèle légendaire qui a retenu mon attention avec son calibre 866. La toute première Speedmaster avec une complication basée sur le légendaire 861. Ce nouveau calibre présentant une phase de lune et une date est un dérivé du calibre Lemania 1874.

Omega Speedmaster ST345.0809

La première Speedmaster Phase de lune 

L’apparition de cette complication phase de Lune est une première sur une Speedmaster. Le quantième qui s’ajoute à cette dernière permet également l’affichage de la date, un graal pour certains d’entre nous qui ne sauraient se passer de cette complication bien utile au quotidien.

Omega Speedmaster ST345.0809

Cette phase de lune jaune amène dans ce cadran noir une touche de couleur à cet univers monochrome. Pour les plus fous d’entre nous, sachez que trois types de lunes ont été dessinées pour ce modèle : une petite – une grande – et une qui se pare d’un visage espiègle, la plus rare.

Les différentes phases de Lune

Cette Speedmaster de 1986 sera tout de même fidèle à la Moonwatch standard avec un fond plein sans marquage spécifique, mis à part le “seahorse” ; accompagné d’un verre hésalite. Elle sera livrée sur 3 bracelets différents : le 1447/805, le 1450/808 et un bracelet cuir. 

Aujourd’hui, c’est un modèle rare et très apprécié des amateurs de Speedmaster, et la côte du modèle s’en ressent. 

La version contemporaine

Omega Speedmaster phases de Lune

En 2003, Omega nous fait la surprise de réintroduire une Speedmaster Moonphase avec un cadran noir dans sa collection. Celle-ci est légèrement modifiée par rapport à la version originale de 1986. 

En effet, elle se base sur la Speedmaster Professional – saphir sandwich- un choix engagé qui ne séduit pas entièrement les puristes. Son cadran reprend la même disposition que celui utilisé précédemment à quelques détails près : les trois compteurs sont maintenant cerclés de métal, la phase de lune et les étoiles sont de couleur argentée. 

On remarque aussi que les intervalles entre les secondes ont été corrigées pour correspondre à l’alternance du 861 de 21’600 alternances par heure (3htz), ce qui est plus rapide que l’alternance du 321 de 18’000 alternances par heure (2,5 htz). 

En résumé, pour que l’aiguille du chronographe s’accorde parfaitement sur l’index des intervalles de seconde il faut deux courts index pour séparer en trois l’intervalle disponible entre chaque seconde. 

La dernière évolution de ce cadran Moonphase se situe au niveau de l’indication de la date : les chiffres sont orientés de façon à être toujours visibles dans le sens de lecture naturel pour l’heureux ou l’heureuse propriétaire de la montre. 

Omega Speedmaster ST345.0809

Cette nouvelle version est séduisante car elle reprend les dispositions historiques des phases de lune sur les chronographes à remontage manuel. Je pense notamment à Universal Genève, ou à certains Lemania des années 1960. Pour moi c’est aussi un bel équilibre de cadran qui présente quatre compteurs avec des complications qui vont de pair avec la Moonwatch.

LE COMBAT DES CHEFS

Omega Speedmaster phases de Lune

Pouvoir mettre côte à côte ces deux légendes est un véritable moment, assez rare. Je ne me lasse pas de regarder la patine de la Moonphase originale. Son verre hesalite apporte une luminescence à son cadran noir profond et à ses sous compteurs, dont on aperçoit les stries circulaires suivant la lumière. 

La version 2016 doit-elle rougir face à cette première version faisant office d’œuvre d’art ?  Je me permets d’affirmer que non, car la version de 2003 apporte une touche de “luxe” qui s’intègre bien à l’esprit de la Moonphase. Les sous-compteurs cerclés mettent bien en valeur la fonction chronographe et la position des chiffres sur le dateur facilite la lecture. J’aime aussi le côté double sapphir qui met en valeur le calibre 1866 avec ses finitions de très bonne facture. 

Finalement à la question laquelle choisir, mon choix n’est pas si évident tant j’aime contempler ces deux Speedmaster Professional si différentes de la production classique. 

Le fond transparent de la version plus luxueuse de 2016 fait apparaître le magnifique calibre, caché sur la version de 1986.

Ces deux montres sont résolument authentiques. Celle de 2003 ne me laisse pas indifférent et propose une évolution logique pour cette Speedmaster phase de lune. Mon plus grand regret reste qu’Omega ne propose plus ce modèle ni de réel équivalent. 

Vous me direz certainement que la nouvelle Moonphase, version 2017, est bien présente dans le cœur de la collection actuelle. Pourtant je n’adhère pas à cette montre massive, trop ostentatoire et avec ce détail plutôt étrange qu’est l’énorme empreinte d’astronaute au milieu de la phase de lune… Je cherche encore de la poésie dans cette pièce.

Omega Speedmaster Moonphase

D’autres versions de phase de lune ont existé, comme la Speedmaster Replica, un modèle magistral dont le marché reprend doucement connaissance. Cette montre reprenait les codes de la Speedmaster de 1957 dans le boîtier à anse lyre de la Moonwatch de 42 mm. Une lunette en or blanc venait parfaire cette version à mon sens particulièrement réussie. 

Une autre version en or blanc est aussi apparue avec un cadran similaire à la Réplica mais avec une lunette composée d’un insert aluminium et d’aiguilles “bâton”. 

Dans un autre registre, une version légèrement “bodybuildé” de 44 mm et avec un cadran en aventurine a été proposée dans les années 2010. 

De belles versions qui feront aussi un jour peut-être l’objet d’un article.

Pour conclure

Cette année marquante de 1986, a permis de donner naissance à l’une des plus belles références de la Speedmaster. Le prolongement de cette lignée en 2003 a perpétué cette tradition. En effet, cette Speedmaster Moonphase est unique dans la collection Omega et les versions dotées du calibre 1866 nous ramènent à un autre temps horloger avec leur disposition si caractéristique des 4 sous compteurs. 

Tous les modèles méritent un coup d’œil attentionné et averti. Pour ma part, je ne me lasse pas de les admirer à chaque rencontre. Omega si vous me lisez, une version mise à jour avec ce nouveau calibre 3861 serait je pense très bien accueillie par les amateurs du genre, dont les rangs grossissent de plus en plus.

Je tiens particulièrement à remercier Yohann de @montres_et_souliers pour sa disponibilité et sa sympathie qui nous a permis de réunir, une fois de plus ces deux chefs-d’œuvre. Merci également aux auteurs du livre Moonwatch Only pour leurs photos.

3 réponses à “Speedmaster, l’histoire d’une montre étoilée”

  1. Thomas dit :

    Ces versions de moonwatch sont vraiment extraordinaires. Quoi de mieux qu’une moonwatch pour l’indicateur pdl. je rejoins la conclusionnde l’article, vivement qu’Omega nous régale du 1er coax manuel avec pdl !

  2. Dubreuil dit :

    Magnifique arcticle qui m a fait decouvrir les phases de lune de chez omega. Mais qu elle est la reference de la speedmaster replica decrite en fin d arcticle?? Quand on fait des recherches sur le net, on ne tombe que sur des sites de vente de fausse montre..
    Merci!

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