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Avec la 996 Porsche remet le Turbo

En l’An 2000, Porsche offrait à nouveau une version turbo aux amateurs de la 911. Apparue au salon de Francfort en 1999, elle créait la surprise. Moins par ses caractéristiques mécaniques que par son habillage et la nouvelle philosophie de conduite qu’elle entendait introduire. Le succès commercial sera au rendez-vous. Le succès d’estime ne va pas tarder à venir. 20 ans après.

Porsche 911 996 Turbo

La puissance mise au service du confort

Un tour de clef et le “Flat-six” s’ébroue. Mais son ronron semble moins rauque que d’ordinaire. Plus feutré. Sans doute en raison d’une modification technique majeure dans l’histoire de la marque allemande: le passage au refroidissement par eau. Une décision rendue nécessaire par les normes internationales. La boîte manuelle à six rapports permet d’exploiter les 420 chevaux développés par ce moteur équipé de deux turbos, développant un couple impressionnant de 560 Nm à 2700 tours/minute. Les amateurs apprécieront l’origine de ce bloc moteur, issus du 3,6 litres de la 911 GT1 et non du 3,4 litres de la Carrera.

Une cavalerie volontairement domptée non seulement par la transmission intégrale à 4 roues motrices permanente, mais aussi par un dispositif électronique, le “PSM”, ou Porsche Stability Management. Si les gardiens du temple de Stuttgart froncent le sourcil lors du lancement de la voiture, ces équipements ont à l’évidence une action directe et efficace sur le comportement du véhicule.

La voiture est d’une grande facilité à conduire, surtout par comparaison avec ses devancières. Mieux, elle ne décroche pas sur route humide. La tenue de route, talon d’Achille chronique de la 911, s’en trouve grandement améliorée. Les suspensions ont également été retravaillées, et les sièges gagnent encore en maintien. Avec la 996 Turbo, Porsche n’entendait pas proposer une sportive radicale, mais faire évoluer la 911 vers un grand tourisme rapide plus confortable. Mission accomplie.

Porsche 911 996 Turbo

Une turbo sans “Turbo look”

Avec ses yeux qui pleurent, son nez plat, ses hanches arrondies et sa croupe rondouillette, la 996 Turbo semble un peu datée. D’autant qu’elle a perdu son gros aileron arrière, celui qui donnait un peu l’impression de partir en weekend avec son barbecue … Les goûts et les couleurs…

Si elle a été jugée un peu fade à l’époque, la génération 996 de la Porsche 911 faisait le pari d’un dessin assagi et modernisé, consensuel sur tous les marchés. Il devait être cohérent avec l’ensemble de la gamme dont la porte d’entrée était la Boxter. La version turbo bénéficiera donc d’un traitement particulier.

Plus bodybuildée que les versions standards, équipée d’ouïes d’aération, notamment des écopes pour les freins arrières bien utiles, elle n’a pas pour autant les habits de course de ses devancières car elle a été pensée comme une GT performante et non comme une “pistarde”. Les gentlemen-drivers se feront offrir pour la compétition les versions GT3 (1999) puis GT2 (2003) dédiées au sport. La Turbo doit assumer une vision moins radicale du sujet. Stratégie d’ouverture oblige.

Porsche 911 996 Turbo

La stratégie d’ouverture

Pour apprécier la 996 Turbo, il n’est pas inutile d’essayer de la comprendre.

Pour la juger, il n’est pas absurde de la remettre dans son contexte. Ainsi devient-elle cohérente et équilibrée. Il n’est pas interdit de se souvenir que les concurrentes de la 996, à l’époque, étaient la féline Jaguar XKR, la vitaminée Lotus Esprit V8 GT aux angles adoucis, la suave Maserati 3200 GT avec ses feux en boomerang, ou la souple Ferrari F355, sans oublier l’ovoïde Audi TT. C’était l’époque de la Fiat Multipla et du fauteuil GO de Ross Lovegrove, l’heure de gloire de la Sportwave d’Ebel, du Chronomat Breitling ou de la Link chez TAG Heuer.

En ouvrant la porte du garage d’Asphalt Classics, du côté d’Eygalières, tandis qu’apparaît le museau luisant de la 996 Turbo de cet essai, ce contexte revient en tête et donne une lumière particulière à cette voiture semblant flambant neuve. Il faut dire qu’avec seulement 22 600 km d’origine au compteur, cet exemplaire plus que parfait semble sortir de la concession, flambant neuf.

La bonne occasion ?

Décriée par les porschistes purs et durs notamment pour l’abandon du dogme du refroidissement par air, et pas encore passée sous la barre des 30 ans confèrent le statut de la collection, la 996 Turbo est aujourd’hui une voiture d’occasion.

Porsche 911 996 Turbo

Peut-être même la bonne occasion. Celle de pouvoir prendre le volant d’une Porsche puissante et fiable. Bien moins rare que la 993 Turbo (avec seulement 6676 exemplaires), la 996 Turbo, avec ses dérivées, a été produite à presque 22 000 exemplaires. Elle ne sera sans doute jamais vraiment un collector, mais elle est déjà de manière certaine un achat plaisir pour des conducteurs plus soucieux de leurs sensations que de la place de leur auto dans l’histoire, pour ne pas dire la mythologie. Facturée neuve 129 765 euros, la 996 Turbo tient gentiment aujourd’hui une petite cote autour de 55 000 euros pour un véhicule en bon état et au kilométrage raisonnable. Une somme, certes. Mais au regard de la flambée des prix autour du blason aux armes de Stuttgart, c’est un ticket d’entrée particulièrement alléchant.

Bien sûr, les puristes – surtout ceux qui ne peuvent réaliser leur rêve- se pinceront le nez. Evidemment, les copains bien intentionnés masqueront leur jalousie derrière les sarcasmes. Il suffit des les laisser dire. Un petit coup sur l’accélérateur et ils seront loin derrière.

Merci à Asphalt Classics et à Roman Raetzke pour ces photos, une magnifique automobile disponible chez eux en ce moment.

4 réponses à “Avec la 996”

  1. Muller dit :

    Bonjour,
    Attention, sur votre article 996 turbo. Il y a une erreur sur votre référence au fauteuil Go. Il est désigné par un certain Ross Lovegrove et non Loss Rovegrove.
    Merci pour vos articles et vos sujets toujours très passionnants.

  2. Farouk dit :

    Cet article fait plaisir.
    On voit tellement de “passionnés d’automobile” la critiquer et faire l’éloge des TDI de VAG, parfait compromis entre performance et économie, le tout assorti d’une belle autonomie, une qualité qui fait tellement défaut à la 996 tt 😉
    Je suis possesseur depuis 6 ans d’une belle 996 tt. Pas une sortie avec sans qu’un conducteur d’allemande bien intentionnée se colle à mon pare chocs… En effet, un petit coup sur l’accélérateur et… La plupart roulent en TDI.

  3. fanfan dit :

    quelle auto…pour ma part en x50 cabriolet….aujourd’hui je n’ai besoin et envie de rien d’autre après 6 autres porsche et des m3 ou rs4 par ci par la en 25 ans de belles acquisition…..Auto fantastique et qui garde un charme a l’ancienne et bien plus de sensation que des 500 ou 600cv d’aujourd’hui : gros coup de pied au cul et boite meca!!!

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