Jacky Ickx Au Mans, avec le Prince des 24H
Ce contenu a été mis à jour le 27/05/2020
Suite à la crise sanitaire que nous traversons et des dernières directives gouvernementales, la 88e édition des 24 Heures du Mans qui devait initialement avoir lieu les 13 et 14 juin prochains est reportée aux 19 et 20 septembre 2020. Le moment pour nous de rendre hommage à cet évènement que nous apprécions tant en remettant en avant le portrait de Jacky Ickx réalisé en 2019.
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C’était il y a un an déjà. Nous pensions passer une longue journée aux 24H du Mans, pour produire une série de mini-vidéos. Le type de journée qui démarre très tôt et fini très tard, pendant laquelle on court d’un endroit à l’autre avec tout son matériel en quête des images qui feront la différence.
Le type de journée durant laquelle on s’adapte constamment car évidemment, personne n’est vraiment là pour le succès de votre film. Des moments où l’on se sent davantage l’âme d’un sniper que celle d’un photographe, où chaque déclenchement est une ligne de mire devant laquelle une cible en mouvement se déplace très vite.
Au lieu de ça, nous avons passé une journée entière avec Jacky Ickx, 50 ans après sa mythique première victoire, sur des terres qui se souviennent de son passage. Si vous connaissez déjà certainement le palmarès de cette légende, laissez moi aujourd’hui vous raconter celui que nous avons rencontré.
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Le Mans, il y a 50 ans.
Il y a 50 ans, la course des 24 heures avait peu de chose à voir avec celle que l’on peut suivre aujourd’hui.
Il y a 50 ans, les pilotes se tenaient d’un côté de la piste et leurs voitures de l’autre côté, rangées en épi. Le signal retentissait et chaque coureur piquait un sprint pour rejoindre son cockpit et partir dans un fracas assourdissant. Chaque coureur, sauf Jacky Ickx. Un éternel désobéissant.
Jacky décide, ce 14 juin 1969, de partir à pied. Il n’avait prévenu aucun membre de son équipe auparavant, et la surprise fut totale. Il marche, entre dans sa voiture, attache sa ceinture, et s’élance dernier.
Pour quelle raison ? Les pilotes qui se ruaient alors sur leur voiture avant de s’assoir sur leur ceinture et partir à toute vitesse. Ce n’est pas à 330km/h dans les Hunaudières qu’ils vont avoir la présence d’esprit de l’attacher. Ce même jour du 14 juin 1969, John Woolfe perd la vie au premier tour en étant éjecté de sa Porsche 917.
Cette course où il s’élance dernier, il la termine en première position après une bataille avec la Porsche 908 du duo Herrmann/Larrousse. Une belle leçon donnée après son départ marché. Dès 1970, le départ devient arrêté et les pilotes sont à l’intérieur des voitures. La question de la ceinture ne se pose alors plus.
Le Mans, mais pas seulement.
Mais le palmarès de Jacky Ickx ne saurait se limiter aux 24H du Mans. Jacky est éclectique. 8 grands prix de Formule 1 entre 1968 et 1972 et une victoire dans le désert en remportant le Paris Dakar en 1983 aux côtés de l’acteur Claude Brasseur. Si vous aviez une heure je pourrais aussi évoquer 5 victoires au 1000km de SPA, 2 victoires aux 6 heures de Silverstone, et j’en passe un grand nombre.
Mais après une journée aux côtés de Jacky, on oublie son palmarès, et on voit davantage l’homme et surtout ses rapports aves les autres. Pour ceux qui ont déjà foulé le sol du Mans, le “village” du circuit est une fourmilière dans laquelle se frayer un chemin relève de qualités d’esquives et de parades.
Mais quand Jacky Ickx serpente entre les gens, c’est autre chose. Des “Jacky” et “Monsieur Ickx” retentissent de tous bords, les appareils photos déclenchent, les stylos indélébiles et les photos sont dégainés. Et Monsieur Ickx ne refuse rien. Comme il le dit si bien, sans public il n’y a pas de course. Et ça, il leur rend sans même se poser la question. Il prend le temps de toutes les photos, de tous les sourires, et aussi le temps d’un brin de discussion pour ces gens qui le suivent depuis si longtemps.
Jacky Ickx est profondément humain, bienveillant, et surtout d’une grande simplicité. Et cela est la signature d’un véritable champion, qui considère tous ceux qui participent à sa reconnaissance et ses victoires.
“Monsieur Le Mans” comme on le surnommait à la suite de ses victoires, n’a finalement jamais cessé d’exercer ce titre.
Bonjour Les Rhabilleurs,
Et que porte Jacky au poignet? (Je vote pour Chopard…).
Un grand monsieur!
Bonne journée,
Ludovic
Quelle chance vous avez eu de pouvoir côtoyer une telle légende ! Un maître, rien de moins !
Bravo les gars !