Deux séries spéciales Pequignet pour les 80 ans de la bijouterie Clouzeau Rencontre avec Stéphane Clouzeau

Deux séries spéciales Pequignet pour les 80 ans de la bijouterie Clouzeau Rencontre avec Stéphane Clouzeau

L’année 2019 touche à sa fin, le moment pour nous de vous faire part de notre envie de parler plus encore des français et de leurs ambitieux projets horlogers. A l’image de Vasco dont nous vous parlions il y a quelques semaines, nous souhaitons donner la paroles aux entrepreneurs horlogers en allant à leur rencontre et en les laissant répondre avec leurs mots aux questions que l’on se pose sur leurs différents projets et accomplissements.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter Stéphane Clouzeau qui fête les 80 ans de sa bijouterie. La bijouterie Clouzeau a vu trois générations d’horlogers passionnés se succéder tout au long de son histoire. Une affaire de famille qui fête aujourd’hui ses 80 ans. Pour célébrer ce bel anniversaire, Stephane a décider de proposer deux éditions limités Pequignet élaborées pour l’occasion.

Que représente la marque Pequignet à tes yeux ?

La dernière manufacture d’horlogerie française. Elle a développé à Morteau en 2011 un calibre exceptionnel : le Calibre Royal, un chef d’œuvre esthétique, horloger et technique. Il intègre toutes les complications dans sa platine de 5.88 mm d’épaisseur et 8 brevets ont été déposés pour le protéger. Je pense aussi à Emile Pequignet qui a créé la marque en 1973, une marque renommée dans la profession pour ses montres élégantes aux très belles finitions. Depuis mars 2017, quatre salariés ont repris l’entreprise pour continuer à développer les 2 gammes : la gamme classique “Horloger Créateur” dans la continuité d’Emile Pequignet et la gamme Pequignet Manufacture créée après le départ d’Emile Pequignet en 2004 avec la cession à Didier Leibundgut.

Pourquoi la considères-tu comme ta « marque de cœur » ?

Pequignet est ma marque de coeur pour de nombreuses raisons. Je l’ai découverte pour la première fois au Salon Belles Montres au Carrousel du Louvre en 2012 où un ami me conseillait déjà de “rentrer cette belle marque”. Jusqu’alors, je considérais ce rêve comme étant inaccessible pour Pithiviers au regard des prix justifiés mais trop élevés de Pequignet par rapport au potentiel de notre zone chalandise. Ce rêve est finalement devenu réalité lorsque trois amis m’ont simultanément demandé une Pequignet Manufacture en 2014. Leurs demandes me sont apparues comme un clin d’oeil du destin. C’était l’occasion rêvée pour devenir dépositaire de cette marque que j’appréciais déjà beaucoup. J’avais alors énormément d’espoir et je croyais déjà à fond en Pequignet.

Mon intérêt pour la marque n’a ensuite fait que croitre avec notamment une première visite de la manufacture en 2016 qui fut pour moi une révélation. Lors de cette visite, les ingénieurs et horlogers de la marque nous ont dévoilé de nombreux détails passionnants sur le Calibre Royal. Sa création, son assemblage et tous les contrôles effectués sur celui-ci. Un an plus tard, un ami également passionné de la marque et moi même décidions de créer le groupe Facebook “Passion Pequignet” en réponse à la faible présence de la marque sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ce groupe compte 800 membres : une petite pierre à l’édifice de la visibilité de la marque qui, selon moi, le mérite amplement.

J’apprécie beaucoup les collections, masculines comme féminines et je me suis lié d’amitié avec plusieurs dirigeants et salariés. J’essaie de faire connaître cette belle marque sur les réseaux, bourses ou soirées horlogères. 

Pequignet, une histoire complexe et un rachat par 4 anciens salariés il y a quelques années. Quels éléments clés devrait-on retenir pour bien la comprendre selon toi ?

Oui, le Calibre Royal est un véritable joyau mais il a aussi failli causer la perte de l’entreprise à deux reprises. Ce calibre a coûté en tout près de 7 millions d’euros entre son développement et sa fiabilisation entre 2004 et 2014. Cela représente des investissements énormes pour une petite structure. Aussi, le nombre de salariés était trop élevé par rapport au chiffres d’affaires. Depuis 2017, les 4  repreneurs “maison” se sont servis de leurs expériences et leurs connaissances de l’entreprise pour rationaliser la production et surtout créer une polyvalence pour de nombreux postes. Le but étant d’optimiser la productivité et la rentabilité. Aujourd’hui, Pequignet compte une vingtaine de salariés.

Comment qualifierais-tu le positionnement de Pequignet aujourd’hui ?

Ce n’est pas toujours simple de répondre à cette question puisque deux gammes complémentaires cohabitent. La gamme Manufacture équipée du fameux “Calibre Royal” allant de 2 850€ à 17 000 € et la gamme “Horloger Créateur” allant de 750€ à 4 600 €. S’ajoute également à ces deux gammes les collections de bijoux masculins et féminins. En prenant du recul sur ces différentes collections on peut constater que Pequignet couvre un éventail de propositions assez large allant du milieu de gamme au luxe.

A quelle occasion et pourquoi avoir réalisé ces éditions limitées ?

Mon Grand-Père Jean a fondé la Bijouterie Clouzeau en 1939. Trois horlogers (Jean, Daniel et moi) se sont succédés depuis 80 ans. Je souhaitais célébrer ce bel anniversaire en créant une ou plusieurs montres mécaniques numerotées et limitées. Pequignet était une évidence pour toutes les raisons énoncées plus haut et notamment pour sa qualité de manufacture française avec le magique Calibre Royal. Je voyais ici une belle façon de soutenir cette magnifique entreprise et ses salariés et de communiquer pour l’occasion. Un partenariat gagnant/gagnant entre Pequignet et la bijouterie Clouzeau.

Peux-tu nous les présenter plus en détails ?

L’origine de ces deux montres remonte à septembre 2016. Je me suis offert la Pequignet Rue Royale GMT cadran bleu pour mes 45 ans. Ce cadran bleu soleillé est le plus beau cadran bleu que j’ai pu observer en 24 ans de métier. Ses reflets lumineux et changeants sont magnifiques. Je ne m’en suis jamais lassé et ne m’en lasserai jamais. J’ai remarqué que ce cadran soleillé couvrant la totalité du cadran n’existait que sur la GMT et pas sur la Royale Manuelle ni sur la Rue Royale Jour/Date. J’ai donc décidé que ces deux modèles dotés de ce fameux cadran bleu seraient les deux modèles rendant hommage aux 80 ans de la bijouterie avec 40 exemplaires chacun gravés Clouzeau 80 ans XX/40.

Nous avons donc la Royale Manuelle avec le Calibre Royal Manuel (100 heures de réserve de marche et petite trotteuse à 6h) à 2850€ et la Rue Royale Jour/Date équipé du Calibre Royal automatique 100 heures de réserve avec indication de la réserve de marche à 8h, Jour/Date à 12h et trotteuse à 4h) à 6000€. Pour donner plus de lisibilité et un côté plus sport s’accordant bien avec le cadran bleu, j’ai souhaité que les aiguilles soient remplacées par des aiguilles Luminova semblables à celle de la GMT. Enfin, Pequignet a réalisé à ma demande un bracelet alligator cognac mat grandes écailles surpiqué bleu qui rappelle magnifiquement bien le cadran. Ce bracelet équipe de série le modèle automatique tandis qu’un bracelet cordura bleu doublé caoutchouc équipe de série la Royale manuelle. Ces deux bracelets pouvant se permuter selon les désirs des acquéreurs.

Que t’inspire le calibre Royal ?

Une véritable réussite ! Les ingénieurs de Pequignet sont partis d’une feuille blanche et il a fallu plusieurs centaines de planches de dessins industriels au micron pour créer ce calibre que le monde horloger admire à l’unanimité pour sa conception, sa beauté et sa fiabilité. Malgré quelques déboires au départ de nombreuses recherches ont permit de fiabiliser ce calibre. C’est de très loin le calibre le plus fiable que j’ai eu l’occasion de vendre depuis que j’exerce. Ce calibre mesure 13 3/4 lignes ce qui permet de loger un barillet contenant un long ressort donnant 100h de réserve de marche. Le débrayage du système automatique permet un remontage manuel d’une douceur exceptionnelle.

A l’occasion de mes différentes visites à la manufacture, j’ai pu découvrir toutes les machines de tests et de contrôle de l’ancre, du barillet et du balancier. Le taux de retour infime n’est pas le fruit du hasard mais d’un processus d’assemblage et de contrôle exceptionnel. En effet, les calibres sont contrôlés à l’issue du montage et avant l’expédition pendant plusieurs jours afin de garantir au futur possesseur une fiabilité et un réglage optimaux. Enfin, les décorations telles que les anglages, côtes de Genève, colimaconages, ou encore les perlages sont un bonheur pour l’horloger et le passionné que je suis.

La Bijouterie Clouzeau, 3 générations d’horlogers, 80 ans d’histoire. Peux-tu nous en dire plus ?

Je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit puisque mon grand-père est devenu horloger après un poste de Clerc de Notaire ou il s’ennuyait. ll a crée la Bijouterie Clouzeau en 1939. Son fils Daniel l’a reprise en 1973. 
De mon coté, après des études de commerce, j’ai voulu développer mais compétences techniques et j’ai donc passé un CAP Horloger à l AFPA à Besançon en 1994-1995. Après quelques années en tant qu’horloger-vendeur puis responsable à Angers, Pontault-Combault, Paris et Arpajon, mon père m’a proposé de reprendre la bijouterie familiale. Je me suis lancé en rachetant le fonds de commerce et le stock en 2004. Depuis 15 ans, je me suis passionné de plus en plus en lisant Forumamontres et les réseaux sociaux qui m’ont permis d’en apprendre d’avantages et d’étoffer la palette de marques présentes en boutique. Finalement, la création d’un site internet e-commerce en 2018 a marqué une belle avancée dans notre développement et notre visibilité. 

Merci à Stéphane Clouzeau pour son temps et ses belles réponses à nos questions. Merci également à @nicedily pour ses photos.

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