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Montblanc montres : L’héritage Minerva est entre de bonnes mains

Montblanc montres : L’héritage Minerva est entre de bonnes mains

Les maisons d’horlogerie et de haute-horlogerie font presque toutes aujourd’hui partie intégrante de grands “groupes de luxe”. Les manufactures historiques ont intégré ces conglomérats et d’autres maisons aux coeurs de métiers très éloignés de l’horlogerie se sont mis à faire des montres. Soit.  Certains le font bien, d’autres moins.

Le chemin de la facilité (le côté obscur) consiste effectivement à faire fabriquer à moindre coût des montres  à base de composants clé en main, avant d’apposer sur le cadran un nom et un logo déjà reconnus par des millions de futurs clients qui ne savent pas vraiment ce qu’est une montre. Une autre approche consiste par contre à s’associer avec une manufacture dont l’horlogerie est le métier depuis des décennies et de tout mettre en oeuvre pour préserver son patrimoine.

Voici l’histoire de comment Montblanc a selon nous choisi la bonne approche.

Après avoir particulièrement apprécié le tournant pris par Montblanc au SIHH 2018, davantage ressenti pendant cette édition du salon, nous avions envie de comprendre certains procédés, secrets et voir un peu le chemin suivi par la marque. Vous le savez peut-être, et vous ne pouviez pas passer à côté, les destins de Montblanc et de Minerva sont désormais intimement liés. Et ça, c’est une vraie bonne nouvelle.

Nous nous sommes donc rendus sur place afin de découvrir exactement de quoi il en retourne.

Richemont a racheté Minerva en 2006, et c’est Montblanc qui profitera de cet héritage. De la plus belle façon car sincèrement, après avoir fait un tour du côté de Villeret, on ressent l’autonomie inébranlable de Minerva. Et la conservation de son patrimoine inestimable.

Reprenons dans l’ordre.

Montblanc Montres : Le Locle

À quelques trente minutes de Neuchâtel se trouve la ville du Locle, que l’on ne présente plus. Les bâtiments horlogers s’enchaînent, droits, rigoureux, et avec beaucoup, beaucoup de vitres. Les ateliers dédiés aux montres Montblanc s’y trouvent également, au détail près que c’est dans une demeure magnifique construite en 1906 où se créent, s’assemblent et s’homologuent les “têtes de montres” de la marque.

“Ça joue” ! Comme on dit là bas.

Montblanc Manufacture Le Locle

Comprendre les étapes de conception d’une montre…

Tel un poète tourmenté, un artiste inspiré, tout commence par un premier jet à la main. Crayon et papier pour seuls compagnons. Caroline a ce coup de crayon qui me fait pleurer, moi qui ai fait un bac option Arts Plastiques juste pour pouvoir briller en société…

C’est ici que je précise que Montblanc a réuni il y a peu tous les métiers au sein du même bâtiment. Ce qui change tout et accélère considérablement les choses car une idée est soumise, validée et esquissée aussi vite que le soleil s’est couché. Enfin presque…

C’est alors que tout peut commencer. On créé des “cires”, aussi bien des boites et des cadrans, que des mouvements (les détails sont impressionnants) avant de passer à une boite en dur qui ressemble davantage à un prototype.

Une fois les ultimes décisions prises, tout peut alors commencer. Et c’est même là que tout se corse pour nos adorables petites montres Montblanc.

Après les prototypes réalisés et prêts, il est l’heure de leur faire passer quelques heures pour le moins désagréables.

Nous descendons sous terre, malgré une petite fenêtre ras du sol avec vue sur le manteau neigeux du Locle, et c’est un monde de machines qui s’offre à nous.

Montblanc Manufacture Le Locle - Test de choc

Des crissements, des bruissements répétitifs, des chocs et j’en passe. Ici, on vérifie tout en amont. Des possibles réactions allergiques à l’aptitude de la montre à résister à une chute de notre poignet. Sur ma gauche, une machine mime l’appui à répétition d’un doigt humain sur un bouton poussoir de chronographe. En face, une terrible machine teste des chocs avec pas mal de G.

Ne vous inquiétez pas, les tests bruyants sont gardés pour la nuit et ne viennent en aucun cas rompre le silence de la douce ville.

Montblanc Manufacture Le Locle - Test de résistance

Une fois cette ultime validation. La production peut commencer. Nous remontons dans un vaste et lumineux atelier a la vue dégagée. Les horlogers ne doivent même plus y porter attention, ici concentrés sur une paire d’aiguilles, là sur une masse oscillante.

Une chose nous intrigue, là juste derrière nous. Une salle avec des machines articulées : Le fameux test des “500 heures” qui simule un cycle complet de fonctionnement d’une montre au poignet de son propriétaire. Il n’y a pas meilleur test pour relever le moindre micro dysfonctionnement.

Montblanc Manufacture Villeret - Test 500 heures

Montblanc Montres : La Manufacture de Villeret

Villeret. 45 minutes depuis Le Locle en traversant la vallée de Saint-Imier.

Un édifice bien plus moderne que le premier dont Le dernier étage offre une vue imprenable sur quelques petits monts enneigés et autres sapins sur lesquels le soleil ne va pas tarder à poser ses derniers rayons.

En bas, une grande maison, il s’agit du lieu ou a été érigée la première manufacture Minerva, qui est dorénavant la maison du Curée du village. Amen.

Montblanc Manufacture Villeret - Cadran Email Grand Feu

Ce dernier étage est mystique. Là, au milieu de la vaste et lumineuse pièce trône, intemporel, un meuble d’horloger vieux de plusieurs décennies. Et qui compte 45 tiroirs. Oui, j’ai compté. 45 tiroirs recelant le précieux héritage de Minerva, des cadrans de chronographe en émail grand feu par ici, des pièces de vieux calibres par là.

L’histoire de Minerva est riche. Et tout commence par une certaine famille Robert, originaire de Franche Comté, qui s’installe au Locle au 14ème siècle. Un rapport certain avec les guerres de religion.

Au fil des siècles, ils se déplacent dans la vallée de St-Imier, sous la protection de l’évêché de Bâle. D’illustres horlogers proviennent alors de cette communauté du haut-vallon. Droz et autres Humbert développent des pièces de poche remarquables.

Le premier acte important intervient, quand Charles-Auguste Robert, petit fils de l’orlogeur Samuel Robert, achète le Moulin du Haut. Et non, il n’y a pas de faute d’orthographe, l’orlogeur était celui qui à l’époque remettait les pendules à l’heure. Et un peu contrebandier sur les bords. En 1858, c’est le fils de Charles-Auguste qui créé à 18 ans l’atelier d’horlogerie, futur Minerva. C’est à la fin du 19ème que la manufacture passera sur le trottoir d’en face.

Passons la riche histoire. L’autre richesse de Minerva, on la trouve dans les trésors qui ponctuent les longs couloirs de la manufacture. Qui compte plus de portes que de tiroirs, au passage. Des anciens tours d’horlogers, des découpeuses et autres presses en tous genres.

La particularité ici ? Elles servent encore, et pas pour fabriquer des serrures mais bien des pièces de mouvements Minerva. Il va sans dire qu’elles côtoient évidemment des machines très modernes dont le bruit est semblable aux gémissements d’un R2D2.

Ce qui rend aussi unique Minerva est le processus de fabrication des montres. Une montre sera fabriqué de A à Z par les mains du même horloger, même si celui-ci doit faire appel à des confrères pour l’élaboration de certaines pièces. Quand on se penche sur un mouvement MB M16.29 ou MB M13.21 (ceux-là même qui équipent certaines pièces de la collection 1858), l’oeil affuté remarquera le fameux pont de chronographe en “V” dont l’anglage difficile est réalisé à la main.

L’autre secret bien gardé de la manufacture, nous avons pu l’observer de près. Il s’agit de concevoir et fabriquer ses propres spiraux. Ce n’est pas un exploit dont peuvent se targuer toutes les manufactures. Facile à comprendre lorsqu’on sait qu’un  degré de trop pendant la phase finale de cuisson, et tout va mal.

En remontant au dernier étage une dernière fois pour contempler la vallée qui s’endort sereinement, bercée par les tours des horlogers. Des mots de Baudelaire pris dans son Invitation au voyage me viennent à l’esprit :

“Là, tout n’est qu’ordre est beauté,
Luxe, calme et volupté.”

Montblanc Manufacture Villeret - Vue du dernier étage

Si Montblanc possède aujourd’hui ce double regard, à la fois tourné vers le passé et l’avenir, c’est plus que jamais grâce à la préservation parfaite du patrimoine hérité de Minerva. Il n’y a pas de secret, à faire les choses avec humilité et respect, on les fait souvent bien.

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3 réponses à “Montblanc montres : L’héritage Minerva est entre de bonnes mains”

  1. JB dit :

    Très beau chronomètre cadran anthracite sur l’une de vos photos, dans le style de leur collection Star. Je ne peux pas le trouver sur leur site. Est-ce un modèle commercialisé?

    • Jérôme dit :

      Bonjour Jean-Baptiste,
      Vous avez l’oeil ! 🙂
      Il s’agit effectivement d’une pièce de la collection Star, le “Legacy Automatic Chronograph”, ref 118515.
      Pour information, le lancement de ce modèle en boutiques est prévu le 1er avril prochain au prix de 3.990€.

      Excellente journée,
      Jerome

  2. JB dit :

    Merci Jérôme. Si j’avais vraiment l’oeil j’aurais remarqué tout de suite que l’une des autres montres semble être une nouvelle version de leur Star Quantième. Le cadran est beaucoup plus simple que l’actuel, ce qui me plaît beaucoup. Impatient de voir tout cela arriver dans les vitrines (et sur mon poignet si possible). En tout cas, merci pour le reportage.

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