Vacheron Constantin : Doyenne des Manufactures Horlogères

Vacheron Constantin. Deux noms mythiques pour un symbole de très haute horlogerie et de raffinement extrême depuis plusieurs siècles. Et pourtant, à ma grande surprise, certains membres de la jeune génération semblent encore parfois méconnaître celle qui résiste aux tempêtes depuis si longtemps .

Voici la piqûre de rappel qui fait du bien. Par une froide matinée et une douce après-midi, nous nous sommes donc rendus près de Genève à la rencontre de ceux qui perpétuent cette tradition ininterrompue depuis plus de 260 ans. Oui, tout de même. 

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Vacheron Constantin : Bientôt trois siècles d’Histoire ininterrompue

J’ai bien dit ininterrompue. C’est exact, ce qui en fait la plus ancienne manufacture horlogère au monde toujours en activité. Une histoire horlogère indissociable des histoires d’hommes qui en ont construit la légende. D’abord, une famille d’horlogers, initiée par Jean-Marc Vacheron en 1755 à l’âge de 24 ans. Ensuite, une rencontre qui changera à jamais le nom mais aussi le rayonnement de la maison. La rencontre entre Jacques-Barthélémy Vacheron, petit-fils du fondateur alors à la tête de l’entreprise familiale, et François Constantin, voyageur de commerce basé en Italie.

C’est lui qui voyagera, ouvrira de nouveaux marchés, et initiera la renommée de la Maison à la Croix de Malte qui s’étalera quelques décennies plus tard de l’Amérique du Nord à l’Asie. On lui doit également la devise de l’entreprise, toujours en vigueur, apparue dans une lettre écrite à Jacques-Barthélémy le 5 juillet 1819.

“Faire mieux si possible, ce qui est toujours possible”

Le symbole de la maison, la célèbre croix de malte, apparaît en 1880 et il y a bientôt un siècle et demi, en 1885, Vacheron Constantin créait la première montre anti-magnétique. A cette époque le mouvement n’est pas encore emboîté dans une cage en fer doux et le spiral n’est pas en silicium. Les composants de l’organe réglant sont réalisés en palladium, bronze et or. Des matériaux également hautement magnétiques. Le type d’information qui rend presque risible la guerre marketing du silicium d’aujourd’hui…

Vacheron Constantin : Un exemple de préservation et de valorisation du patrimoine

Les décennies et les siècles s’égrènent et Vacheron Constantin continue son chemin, conserve évidemment une place de choix au sein du peloton de tête de la haute-horlogerie.

“Patek, Rolex & Vacheron”, “Rolex, Patek & Vacheron”, “Lange, Vacheron & Patek”. Peu importe qu’ils soient 3 ou 4 et dans quel ordre ils sont cités, Vacheron Constantin fait bel et bien toujours partie, dans nos coeurs, de ceux par qui l’extrême raffinement peut naître.

Patrimoine vivant

En pénétrant les imposants bâtiments imaginés par l’architecte suisse Bernard Tschumi, on découvre la véritable définition du mot manufacture, transposée au XXIème siècle. Près de 17.000 m² de béton brut, de verrières et de chauds parquets au sein desquels s’entrecroisent absolument tous les métiers de la haute horlogerie, avec une simplicité et une décontraction presque étonnante.

Responsables d’ateliers, stagiaires et orfèvres côtoient allègrement la direction et les maîtres horlogers les plus expérimentés. Chaque atelier porte l’emprunte et la marque de celui qui y développe son art. Comme partout, les grandes étapes restent les mêmes, et l’on peut suivre l’évolution d’une pièce de la réception des composants à leurs décorations jusqu’au-boutistes qui jouent avec autant de métiers d’art.

Graveurs formés sur des machines mécaniques du début du siècle dernier, sertisseurs, peintres et spécialistes de l’émail, tous semble partager cette passion pour leur travail et une fierté palpable.

Il n’est d’ailleurs pas rare de découvrir que certains de ces magiciens représentent plusieurs générations au sein de cette Maison. Lorsqu’on perpétue avec amour le travail initié par son grand-père, puis transmis par son père, on peut être fier. Une manufacture qui peut aussi être fière de conserver les nombreux talents qui font sa réputation.

Si bien d’ailleurs qu’on me demande gentiment de ne publier ni noms ni photos de ceux que j’ai pu admirer à l’ouvrage. Je peux le comprendre.

Patrimoine historique

Si la conservation de ce patrimoine vivant est évidemment essentielle, le rayonnement d’une marque passe aussi par sa stratégie commerciale et la valorisation de ses pièces historique. Surtout lorsque son histoire et son catalogue s’étendent sur trois siècles.

J’aimerais en profiter pour mettre en avant ce qui me paraît être la plus logique et belle des manières de faire vivre ce patrimoine historique et la richesse d’un héritage de marque : en le sortant des musées et en le faisant renaître en collection. C’est exactement ce à quoi répond la collection “Historiques”.

American 1921, Cornes de Vache 1955, Triple Calendrier 1942 ou 1948, Chronomètre 1907… Autant de pièces qui traversent les âges et restent inchangées et que l’on peut aujourd’hui toujours acheter neuves.

Pas d’éditions limitées ultra-désirables destinées à générer un pic au niveau de la demande, juste de vraies belles pièces historiques qui crient haut et fort que ce qu’a été la marque hier est encore présent aujourd’hui. Bravo.

Après, que les pièces de cette collection soient souvent bien plus onéreuses que les éditions limitées d’autres marques, ma foi, c’est encore autre chose…

Vacheron Constantin : Et demain ?

Et bien demain, nous verrons. Nul doute que l’immuable croix de malte trônera encore longtemps sur la région de Genève. Nous verrons déjà comment réagit le marché face à une toute nouvelle collection lancée dernièrement au Salon de l’Horlogerie et nommée Fifty-Six, en référence à l’année de sortie du modèle historique qui lui a inspiré ses traits.

Si on ne change pas d’équipe qui gagne, ni de références iconiques, cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne faut pas aussi essayer de nouvelles choses. Après tout, la Fifty-Six de 2018 se retrouvera peut-être en collection historique d’ici à 2084 ? Qui sait ?

En attendant de le savoir, je propose qu’à l’image de ce nouveau quantième perpétuel Overseas Ultra-Plate, ils continuent  à toujours  “faire mieux si possible…” ce qui évidemment : “…est toujours possible”…