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Seiko & “La grammaire du design” de Taro Tanaka

Seiko & “La grammaire du design” de Taro Tanaka

Un titre évocateur qui parle forcément aux amateurs de design et d’horlogerie nippone mais pas à tout le monde. Nous allons essayer de corriger cela ensemble aujourd’hui, tant cet aspect trop souvent négligé et méconnu de l’histoire et du design Seiko est intéressant et important pour mieux appréhender la manufacture.

Vintage Seiko : King Seiko Hi-Beat

Nous allons nous pencher sur deux lignes iconiques des années 60 et 70 qui représentent de magnifiques et parfaits exemples de cette “Grammar of Design”. Je parle évidemment du haut-de-gamme Seiko de ces années, aux mouvements “Hi-Beat”. J’ai nommé : King Seiko et Grand Seiko.

Seiko : Un design à part signé Taro Tanaka

Un vaste sujet que nous allons essayer ici de simplifier et d’expliquer. Ces montres sont de magnifiques exemples de dépouillement nippon. Un minimalisme raffiné dont la forme reflète la fonction. Facile à dire, moins à expliquer.

Vintage Seiko : Grand Seiko Hi-Beat

Nous sommes au début des années 50, Seiko est déjà bien évidemment le plus large fabriquant d’instruments de mesure au Japon. Les gammes sont larges, très larges et alors que la manufacture produit déjà des calibres mécaniques et automatiques d’une grande précision, les designs ne sortent pas vraiment de l’ordinaire. Et pour cause, si le design des cadrans est confié à une équipe, les dessins et production des boîtes sont confiés à une entité toute différente. Une segmentation au niveau de la création qui n’encourage pas exactement l’harmonie, vous en conviendrez…

Tout cela changera en 1959 lorsque Seiko engage son premier designer de formation : Taro Tanaka. Un nom que la manufacture japonaise n’était pas prête d’oublier. La base du raisonnement de Tanaka est relativement simple : il s’agit pour lui,  en terme de design, de faire en sorte que les montres Seiko se remarquent en vitrine à côté des concurrents suisses.

Inspiré par la taille de diamant dont les facettes plates réfléchissent au maximum la lumière, il se perd corps et âme dans le design horloger jusqu’à en dicter ses règles fondamentales dans une série de règles que l’on appelle chez Seiko “la grammaire du design”. Tout un programme qui allait changer bien des choses.

Si l’on devait résumer ces “tablettes de la loi”, on pourrait retenir 4 règles majeures qui sont les suivantes :

  • Un. Toutes les surfaces et angles des boîtes, aiguilles et cadrans doivent être plats et de formes parfaitement géométriques pour réfléchir au mieux la lumière.
  • Deux. Les lunettes doivent être de simples courbes facettées en deux dimensions.
  • Trois. Aucune distortion visuelle ne doit être tolérée, sous aucun angle.
  • Quatrième et dernière grande règle. Chaque boîte doit être unique, Seiko n’utilisera plus aucune boîte ronde générique.

Vintage Seiko : King Seiko Hi-Beat

Un dictat qui pose les bases de ce qui allait devenir les traits immédiatement reconnaissables de montres minimalistes et soignées. La première référence à bénéficier de ces nouvelles résolutions est La fameuse Grand Seiko 44GS. Les autres suivront, avec en première ligne les fleurons de la marque dans les années 60, Grand Seiko et King Seiko

Seiko : Des calibres à part, signés “Hi-Beat”

Hi-Beat, chez Grand Seiko c’est un peu le fleuron de la manufacture et un symbole de sa quête de précision toujours renouvelée. C’est un peu l’unité d’élite surentrainée combattant la Guerre Froide avec l’industrie Suisse, bien avant l’arrivée de la bombe atomique : le quartz.

Avant cela, l’industrie japonaise, Seiko en tête, luttait avec des armes traditionnelles et leurs sabres les plus affutés s’appelaient “Hi-Beat”. Des mouvements extrêmement précis battant au rythme de 36.000 alt/h. Exact, exactement comme un mouvement El Primero de chez Zenith.

Vintage Seiko : Grand Seiko Hi-Beat

A noter tout de même, les calibres équipant les modèles King Seiko de la série 56KS portent la mention Hi-Beat mais ne battent qu’à 28.800 alt/h. Pas grave pour des calibres de 25 rubis qui 50 ans plus tard tiennent encore souvent des reserves de marche de 47h. Niveau design, ces références restent de parfaits exemples de l’excellence japonaise et de la “Grammar of design” de Taro Tanaka.

Des années d’or et des références à ne pas négliger

A tous ceux qui voyaient encore la manufacture Seiko comme une grande nébuleuse aux multiples facettes, voici un excellent point de départ pour y voir plus clair.

Vintage Seiko : Grand Seiko Hi-Beat

Le design iconique Seiko ne se limite donc évidemment pas au positionnement d’une couronne à 4h. Ces designs des années 60 et 70 ont un réel intérêt et la contribution de Taro Tanaka au design horloger et à la construction de l’ADN visuel de la manufacture est énorme.

Malheureusement, la prise en compte des goûts horlogers nationaux et locaux d’un marché globalisé allait mener à la fin des années 70 vers la création de multiples studios de design à travers le monde. La grammaire du design ne s’appliquera globalement plus que sur les pièces destinées au marché japonais.

Vintage Seiko : King Seiko Hi-Beat

Si certains veulent approfondir  le sujet et se prêter à un petit exercice, je vous propose de parcourir un peu la toile à la recherche de ces pièces et de voir à quel point elles s’intègrent dans ce courant esthétique, la meilleure manière d’affuter votre regard et de comprendre ce que vous aurez peut-être demain entre les mains ou au poignet. Comme toujours, la connaissance est mère de l’appréciation. C‘est évidemment aussi la clé en horlogerie…

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