What really matters : comment (bien) choisir son bracelet Nato

What really matters : comment (bien) choisir son bracelet Nato

Pour ceux qui nous connaissent, cet article n’a rien de surprenant. Oui, amateur de plongeuses et autres montres militaires, je ne porte que presque exclusivement des bracelets G10 – Nato comme ils disent – depuis bien des années et leur nombre a depuis longtemps dépassé celui des boîtes disponibles. C’est normal… je crois.

Oui Jean-Michel, le bracelet G10 existait bien avant l’arrivée de Daniel Wellington, et non, il ne l’a pas inventé. Depuis quelques années son look baroudeur, son prix (souvent) très attractif et la facilité à le changer ont séduit amateurs et grandes marques. Pour ceux qui n’ont pas encore franchit le pas, voici ce qu’il faut savoir.

Ne vous inquiétez pas, il n’est jamais trop tard.  Nous comptons bien continuer l’aventure lorsque les modes et les tendances l’auront abandonné et que Maxence, le serveur de chez Rosa Bonheur, aura enfin une nouvelle lubie.

Bracelet Nato : l’origine

Ce bracelet n’ayant pas de nom lors de sa création, les différents sobriquets que nous utilisons pour nous y référer sont G10, de la référence du formulaire de commandes inter-armées britannique pour se le procurer (G1098) ou encore Nato,  la version courte de son numéro de référence au sein des membres de l’OTAN. En anglais : “Nato Stock Number”. Evidemment, vous êtes libres de choisir votre abus de language préféré. Personnellement, G10 me paraitrait un brin plus approprié, même si l’appropriation de ce bracelet par la culture populaire en a décidé autrement… That’s life !

L’origine de ce “bracelet nato” que nous aimons tant est évidemment militaire, purement fonctionnelle, et non un concept esthétisant douteux et déclinable à outrance pour que certains puissent l’assortir à leurs chaussettes en buvant un Spritz (que nous aimons également beaucoup, don’t get me wrong).

Même si le bracelet textile existe depuis le début des années soixante, popularisé notamment par Sir Connery dans une version US. Military (Une pièce, sans retour, passant textile) et fantaisie dans le film Goldfinger en 1964, ce n’est qu’en 1973 que le cahier des charges du fameux MoD britannique (Ministry of Defense) le définit tel qu’on le connaît aujourd’hui.

C’est à dire ? Un bracelet en nylon d’une seule pièce et sans aucune couture. Sa couleur ? Admiralty grey, Sa longueur ? 280mm pour s’adapter facilement aux épaisses combinaisons de plongé des démineurs et une seule taille : 20mm, l’entre-corne des MilSub et autres CWC de dotation à l’époque . Pas grand chose à voir donc avec le bout de sangle trop court aux couleurs de la Jamaïque de notre ami barrista.

L’intérêt du retour par rapport aux bracelets nylon une pièce existants ? Il sécurise la montre et empêche la boîte de se déplacer le long du bracelet. De plus, dans l’éventualité où une pompe saute ou se casse dans le feu de l’action, la montre reste sécurisée par la deuxième pompe et l’on évite ainsi la perte de la montre. Pensez MoD un instant ! Cela a son importance lorsqu’on fournit des MilSub de dotation à ses plongeurs… cela représente tout de même un investissement…

Pour information, une seule compagnie, anglaise, basée à Cardiff et du nom de Phoenix Straps produit ces bracelets de dotation de l’armée britannique depuis 1978. Si vous voulez le “real deal” du G10 textile, c’est par ici que ça se passe. De toute manière, vous ne trouverez cette couleur Admiralty grey que chez eux. Oui, ça fait la différence, et non, ce n’est pas la même chose qu’un gris souris, ardoise ou anthracite… Le tissage de ma fibre nylon 6 est bien plus serré et le bracelet plus long (280mm) que les nombreux bouts de sangles qui inondent le web… Je ne peux que vous le conseiller.

Bracelets Nato : les déclinaisons “Regimental” & fantaisies

J’en entends déjà certains, me rappeler gentiment qu’il existe des G10 de toutes les couleurs, c’est vrai, d’autres prôner haut et fort que leurs bracelets multicolores sont “Regimental”, authentiques et aux couleurs d’un corps armé auquel évidemment ils n’ont jamais appartenu. A tous nos amis ayant servi dans les corps armés britanniques, pour qui ces codes couleurs ont un sens, et traduisent leur appartenance et  loyauté, évidemment, je ne m’adresse pas à vous.

Pour les autres, voici une petite explication qui peut vous être utile. Tout d’abord, ces bracelets n’ont jamais rien eu d’officiel, il n’ont jamais été fournis en dotation, mais bien développés et vendus par certaines officines, aux couleurs des “stablebelts” des différents corps et régiments de l’armée britannique. Pourquoi ? Afin que ces derniers puissent conserver ce sentiment d’identité et d’appartenance en dehors de leurs distinctifs “Number one Dress”,ou tenues d’apparat. Certains les ont donc rapidement préférés à l’Admiralty Grey de dotation de Monsieur “tout le monde”.

Bracelet : Nato : Lorsque le cuir s’en mêle

L’origine, c’est fait. Le cahier des charges de ces bracelets, c’est fait. Maintenant que nous parlons tous de la même chose, intéressons-nous à une matière qui nous fascine et nous passionne, se patine avec les années et vieillit avec nous : le cuir bien entendu.

Le concept de bracelet Nato, il est vrai assez ultime en terme de confort et de sécurité, a vite été repris dans des déclinaisons en cuir, et là aussi, il y a à boire et à manger. De 20EUR à plus de 400EUR pour des peaux exotiques, doublés, non doublés, trop épais, trop fin… Voici donc quelques conseils pour que l’expérience G10 en cuir soit une réussite…

L’épaisseur & les qualités du cuir

Epaisseur règlementaire : 12/10ème de millimètres. Le cuir étant une matière vivante et moins dense qu’une matière synthétique,  il est est préférable de le choisir légèrement plus épais, mais pas trop, 13/10ème étant ce que nous considérons comme optimum pour conserver souplesse et tenue dans le temps, sans nuire à la facilité de passage entre les pompes et la boîte sur la grande majorité des modèles.

Gardez à l’esprit que les boîtiers “lugless” des années 70 sur lesquelles les pompes sont littéralement collées à la carrure ne sont pas faits pour ça. Si vraiment l’esprit Nato vous titille, l’utilisation de pompes courbes peut être une solution, #JustSaying.

L’importance de l’épaisseur du cuir intervient également au niveau du retour. Au delà de 13/10ème, vous ne pourrez simplement plus repasser la longueur supplémentaire de cuir dans le passant en acier standard. Avouez que c’est ennuyeux.

Si l’on décide d’opter pour une version cuir, il est primordial de choisir une peau qui se “tienne” bien, une belle densité, peu importe la peausserie. Cela vous évitera d’avoir à rajouter des trous tous les 3 jours et permettra de profiter de la patine de votre bracelet pendant de nombreuses années, qu’il s’agisse d’un cuir gras ou nubucké. C’est évidemment tout le bien que nous vous souhaitons.

La longueur

Que l’on aime le retour “tucked in” ou pas, il s’agit selon moi d’une caractéristique de base du bracelet Nato qu’il serait bien dommage de faire disparaître. Changer la matière pour une belle peau, oui, se débarrasser d’un héritage militaire pour une considération esthétique ? Moins fan. Le MoD avait vu juste, 280mm it is.

La bijouterie

Là aussi le choix est vaste. De la boucle une pièce originale aux keepers très larges de type “Zulu”, il y en a pour tous les goûts. Cependant, si l’on ne veut pas être obligé de s’habiller en treillis pour aller au bureau, nous déconseillerons tout de même les passants certes “bulletproof” de type zulu, mais manquant précisément de finesse pour être vraiment polyvalent.

Deux options restent très intéressantes : les passants “historiques” plats et rectangulaires que vous retrouverez sur la plupart de bracelets textiles, et les passants de section ronde de 15/10ème que nous préfèreront sur les bracelets cuir pour leur discrétion et leur aspect retro assumé, plus élégant que sport, tout en gardant cet aspect historiquement “Action Man” que nous aimons tant.

La boucle “une pièce” est quant à elle toujours une bonne option. La boucle à pompe aussi pour ceux qui préfèrent mettre une boucle signée au logo de leur garde-temps qui, lui, ne coûte pas 100EUR…

Les finitions

En termes de finitions, il existe autant de qualités différentes et de choix esthétiques qu’il existe d’artisans français, italiens et d’entreprises chinoises… Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ils sont tous capables du meilleur, comme du pire.

La première chose étant évidemment d’être en présence d’une seule et même pièce de cuir, et non de multiples rafistolages de chutes fendues et refendues. Soyons sérieux…

Dans un monde idéal, nous choisirons personnellement un minimum de surpiqures. Des coutures de type point d’arrêt avec un fil ton sur ton ou contrasté pas trop épais permettra de ne pas surcharger le résultat final et de ressembler à un Sioux (vous n’êtes pas obligés de me suivre sur cette dernière…).

Le détail qui fera la différence est évidemment plusieurs passages d’une belle teinture de tranche mate et pourquoi pas d’un filetage de la tranche avant teinture, pour les puristes, mais nous aimons beaucoup, plus ou moins visible selon les cuirs et les teintures des peaux.

A ceux  qui pensaient avant de lire cet article qu’un “Nato est un Nato”… So not true ! Nous espérons avoir éclaircit un peu le sujet et vous avoir transmis certaines clés, pour faire les bons choix, ceux qui vous procureront un maximum de joie pour les longues années à venir…


Si vous ne savez pas où chercher, nous avons approfondi le sujet et développé notre vision de la chose, ça peut éventuellement vous intéresser, on ne sait jamais…

partager cet article

Quitter la version mobile
Quitter la version mobile