Patek Philippe Calatrava : quand simplicité ne rime pas avec facilité

Telle une évasion à la campagne le temps d’un Week-end, le cadran trois aiguilles nous donne à nouveau le goût des choses simples et intemporelles. Certes le cadran trois aiguilles n’a pas encore disparu des poignets, mais la ruée actuelle vers les complications les plus originales et complexes ne doit pas occulter ces petites merveilles d’un autre temps.

La beauté horlogère passe en effet par la réalisation de complications poétiques et techniques, une équation du temps par exemple, mais aussi par la réalisation de gardes temps d’une rare beauté, qui ne possèdent que deux, ou trois aiguilles. Le défi est donc d’insuffler un élan de pureté et de beauté avec très peu d’éléments, en travaillant sur l’espace et la confection du cadran. Autrefois, ces montre faisaient légion, et aujourd’hui elle se font plus discrètes. Il est donc temps de leur rendre hommage au travers d’un emblème, guide suprême pour ces montres : la Patek Philippe Calatrava ref. 570, qui offre deux versions.

La première, avec seconde centrale, représente le sommet de l’élégance en matière de trois aiguilles. Le cadran est d’une pureté inégalée, d’un blanc compliqué à traduire, à la manière de la scène culte du film American Psycho, où Patrick Bateman et ses collègues entament un duel de cartes de visite. En s’inspirant du film, et des paroles du protagoniste, on pourrait décrire le blanc avec la voix de Patrick qui murmure “That’s bone”.

Pour faire écho à cette couleur, le cadran agit comme une peau pour la montre, et en observant de plus près la mention “Patek Philippe Genève”, on a l’impression que les lettres ont été tatouées sur le cadran, car les mots semblent flotter à la surface. Les index, en forme de glaives, attirent comme par réflexe le regard vers le centre de la montre, et les aiguilles Dauphine semblent battre le fer avec les petits glaives, au fur et à mesure qu’elle se déplacent. Le coeur qui l’anime est un mouvement trois aiguilles, donc relativement “simple”, mais le simple chez Patek Philippe n’est pas synonyme de simplicité dans la vie réelle…heureusement.

On pourrait dire que la simplicité est la plus fine des complications. En effet, malgré des années de recherche développement, une grande complication pourra s’intégrer de bien des manières au sein d’un cadran, et suscitera toujours autant d’émoi de la part de celui qui la regarde ou la porte. Mais partir de trois aiguilles, tel un trappeur canadien et son sac à dos partent à l’inconnu, et avoir un rendu final harmonieux et plaisant, est une tache qui s’avère plus compliquée… et je dirais même qu’une manufacture a beau avoir de superbes complications, la maitrise de la classique trois aiguilles permet de voir qui se trouve au dessus du lot.

L’autre Patek Philippe ref. 570 nous offre une structure différente par la présence d’une petite seconde à six heures. Cette pièce conserve l’esprit de sa soeur présentée ci-avant, à cette petite seconde près. Pour reprendre ce classique du cinéma qu’est American Psycho, et citer David Von Patten, un collaborateur de Patrick Bateman, “Eggshell” décrirait à merveille la texture du blanc de ce cadran. La petite seconde s’intègre harmonieusement dans ce cadran, car elle présente elle aussi des index glaive et possède un aspect “vinyle” des plus charmants. Groovy, donc… On remarque que cette pièce présente la mention “Beyer Zurich”, pour faire référence au fameux distributeur Suisse implanté à Zurich depuis 1760, qui comme d’autres distributeurs, signait de son nom les montres ainsi distribuées.

La messe est dite. L’élégance intemporelle de ces montres classiques à trois aiguilles n’est plus à démontrer, et Patek Philippe, entre autres, a marqué et marque encore les esprits avec ce type de montres.