ZRC : L’outil qui resurgit des Grands Fonds !
Vous savez que nous aimons l’aventure et ses outils, les chronographes et les montres de plongée tout particulièrement. Ces instruments à la forme issue directement de leurs fonctions premières, sans recherche esthétique… et pourtant. C’est aujourd’hui de la réédition de l’une de ces montres de plongée légendaires dont nous allons parler : la Zuccolo Rochet & Cie aka ZRC, référence Grand Fonds 300 Marine Nationale, qui comme son nom le laisse suggérer, équipa les plongeurs de la Marine Nationale française de 1963 à 1974.
Une décennie d’exploration des fonds marins aux poignets des plus aventureux et plus exigeants, ça mérite qu’on s’y intéresse de plus près…
Un peu d’Histoire :
Petite mise à jour pour nos amis qui n’auraient pas la chance de connaître le modèle original de 1964 ou la Maison ZRC. L’entreprise fut fondée à Genève en 1904, par Edmond Zuccolo et Joseph Rochet, le chef d’atelier et son premier ouvrier. À l’heure d’aujourd’hui, c’est toujours une longue histoire de famille ininterrompue qui continue à s’écrire.
Intéressons nous maintenant à cette montre, qui apparaît instantanément comme un véritable outil de plongée sous-marine, sorti tout droit d’un film du commandant Cousteau, loin de tous ces divers de bureaux qui en reprennent certains codes et en perdent l’essence…
Le boîtier :
Si ce n’est la taille de cette boîte monocoque massive et majoritairement brossée, très utilitaire, qui passe de 36mm pour le modèle d’origine à 40,50mm pour cette réédition, il est extrêmement fidèle à la référence de 1963. L’épaisseur de la boîte, qui n’est que de 13,85mm, la rend très facile à porter, tout en l’inscrivant dans des codes plus contemporains. Evidemment l’ensemble des proportions s’épaissit légèrement et la qualité de construction bénéficie des avancées technologiques de ces cinquante dernières années en matière d’horlogerie.
L’alliage utilisé est un acier spécifique renforcé en magnésium. Cet alliage confère à la montre ses propriétés anti-magnétiques.
Le fond de boîte plein, est gravé de la couronne de la marque. Simple et efficace, une gravure très profonde du plus bel effet qui suffit à rappeler l’héritage militaire de cette montre.
Un héritage :
“Elle équipa en effet non seulement l’école de plongée de la Marine Nationale, mais aussi les plongeurs-démineurs de Toulon, ainsi que le très célèbre Commando Hubert et certains plongeurs du Calypso.”
La lunette :
La lunette au marquage assez inhabituel est néanmoins très lisible et on s’y habitue très vite. On y remarque une ouverture sur la tranche au niveau des 3 points centraux marquants le 12. L’ECS ou “Easy Clean System” permet de bien rincer le joint de la lunette après une immersion en eau salée afin que les résidus de sel ne l’endommagent pas. Espérons simplement que la poussière ne viendra pas s’y loger.
Le cadran :
Le cadran reprend également très fidèlement les caractéristiques de son prédécesseur. Grands chiffres arabes (non luminescants) à 3, 6, 9 et 12h, index bâtons pour les intervalles de 5 minutes et points remplis de super-luminova toutes les heures. Le point marquant le 12 étant significativement plus large.
On retrouve également pour notre plus grand plaisir le logo “ZRC Grands Fonds 300M” à 12h, ainsi que 3 lignes de texte à 6h où l’on peur lire : “25 jewels, Automatic, Antimagnetic”. Ça peut paraître beaucoup mais ça ne nuit en rien à la lisibilité et à l’harmonie globale du cadran.
Les aiguilles :
Toujours fidèles à son aïeul, on retrouve les aiguilles Magnum surdimensionnées pour une lisibilité maximale, ainsi qu’une grande seconde “lolipop”, symbole s’il en est des années 60.
La couronne :
La couronne située à 6h, vissée évidemment, est emblématique de ce modèle. Elle est protégée par une découpe dans le bracelet lorsque la montre est portée.
Le bracelet :
C’est là que nous sommes partagés entre un enthousiasme débordant pour ce bracelet en acier brossé très fidèle encore une fois au modèle de 1964, pensé par des plongeurs pour des plongeurs, et un manque de commodité certain. Explications :
Oui nous aimons beaucoup le concept des longs maillons montés sur ressorts permettant leur extension, afin de la passer sur votre wetsuit sans ajustement aucun. Seulement voilà, ce ne sera pas la majorité du temps. Si vous n”êtes pas un plongeur de combat aux avant-bras noueux et aux poignets larges et virils, vous aurez même sûrement beaucoup de mal à parvenir à un ajustement précis, si vous ne voulez pas que votre montre se promène le long de votre avant-bras gauche.
Il existe bien un bracelet cuir pouvant être adapté, mais on perd le look Diver et c’est terriblement dommage… Pourquoi ne pas penser à un maillon “adaptateur” afin de pouvoir y installer tout type de bracelet en 24mm ? Parce que davantage de possibilité vaut mieux que des possibilités réduites, n’est ce pas ?
Le mouvement :
Un tracteur. Fiable, robuste et facile d’entretien : On retrouve ici un calibre ETA 2824-2. On connaît, ça fonctionne. Après tout c’est ce que l’on demande à une tool watch. On reste donc très cohérent.
Où la porter :
Vous aimerez porter ce véritable Diver lors de fréquentes plongées au lac d’Annecy, sorte de pèlerinage en hommage aux pionniers à l’origine du développement de cette montre. Si les vacances ne sont pas pour tout de suite, vous pourrez également sans gène la porter en allant au bureau. C’est alors coincé dans les bouchons au volant de votre smart, que vous vous sentirez l’âme d’un plongeur de la Calypso dans un Bathyscaphe. Ça marche aussi, après tout l’aventure est un état d’esprit !
Notre avis :
Une vraie montre de plongée d’une maison plus que centenaire. Un héritage familial qui se perpétue de génération en génération, une vraie technicité, une vraie belle réalisation cohérente et une légitimité historique et militaire. Ça nous plaît beaucoup, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le seul bémol qui vient ternir ce beau tableau serait le manque de polyvalence d’un bracelet certes historique et très orienté plongée, mais qui ne s’adapte pas facilement aux petits poignets.
Le mécanisme de protection de la couronne se trouvant dans le premier maillon du bracelet, et non une anse amovible (comme sur la Triton par exemple), il n’est simplement pas possible d’adapter tout type de bracelet générique. C’est selon moi bien dommage, surtout compte-tenu des difficultés de réglage qu’entraîne la conception du bracelet, et les pas de vis spécifiques sans le tournevis fourni… Dieu sait (…je ne suis qu’un modeste porte-parole) qu’un bracelet ISOFRANE ou un beau tropique auraient tous deux sublimé cette boîte sans rien renier de ses origines.
Des détails certes, mais qui augmenteraient encore davantage le plaisir et l’émotion procurés par cet outil sorti tout droit du passé.
N’oublions pas que malgré cela, le tableau reste très attractif pour les amateurs de vraies plongeuses qui n’y verront sûrement qu’une série de détails sans véritable importance. De toute manière, si l’hiver se décide enfin à pointer le bout de son nez, il sera toujours temps de mettre vos combinaisons Néoprène sous vos costumes en Super 120’s. Ça tient chaud et ça stabilise votre montre. Elle n’est pas belle la vie ?
Pour plonger dans la nouvelle année, il fallait bien cela …
À toute l’équipe des Rhabilleurs une année 2016 riche en découvertes et rencontres, où l’enthousiasme l’emportera sur la morosité au profit de toutes ces belles choses que vous nous faites connaître …
Mouais… je suis pas sur sur… Elle va sortir à combien cette ZRC ?
Hello Lionel,
Si si c’est beau, je t’assure ! 😉 tu peux passer la prendre en main chez Romain Réa à la boutique pour t’en rendre compte si tu veux.
Bonne journée,
J.
Le prix : 3390EUR sur bracelet acier,
Ooook ! Bon je vais passer la voir alors. cheers!
Hello Lionel,
Entre 2500 et 3500 suivant le bracelet 😉
Bisou
Oh oui ça c’est de la vraie de vraie.
Je passerai à Annecy pour la porter………
Je suis l’heureux propriétaire d’un de ces bijoux depuis mai 2015.
C’est un plaisir quotidien de la porter. Je dois avoir la chance d’avoir un poignet qui fit bien avec le bracelet car je n’ai jamais senti de gêne. Pour moi, le bracelet est d’ailleurs le meilleur argument de cette montre tant il particulier et stylé. En effet, aucune de vos images ne montre le dessous du poignet. Le bracelet est très “ajouré” et très fin, ce qui contraste avec l’aspect massif du dessus. Une vraie réussite à mon sens.
Enfin, l’aspect quelque peu tape à l’oeil du luminova des aiguilles s’est estompé très vite pour laisser la place à un blanc nacré plutôt sympa.
Pour l’instant, un régal pour moi.
Au plaisir
Ridiculement gros. Pourquoi avoir encore changé autant la taille d’origine? Comme Oris et sa 65 diver … tu augmentes la taille et tu valides encore un truc trop gros facon beauf et tuant le vintage …
Bonjour Jerome,
“Robuste” ? Oui. “Massif” ? Aussi. “Ridiculement gros” ? Ne nous emballons pas.
N’oublions pas que ces montres sont fabriquées pour être vendues, et que les amateurs de dimensions vintage arborant fièrement un petit 34 ne sont pas majoritaires.
De plus pour une véritable Tool-watch destinée à la plongée, une ouverture de boîte de 40,5mm n’a vraiment rien de monstrueux et d’anti-vintage, c’est quasiment la taille d’une submariner des années 60.
A moins d’avoir vraiment un tout petit poignet, mais c’est très personnel.
Je vous encourage vivement à essayer l’une de ces montres en boutique, vous vous rendrez sûrement mieux compte.
Cordialement,
J.
Originaire d’Annecy, j’ai eu l’opportunité d’acheter ma ZRC “Grands Fonds”, en 1970, directement à la manufacture.
A l’époque, il m’a fallu casser ma tirelire pour sortir 370Francs…
J’ai porté cette montre atypique, durant mes longues années d’activité professionnelle, en tant que pilote militaire. Chaleur, vibration, humidité, cette montre taillée dans la masse, ne m’a jamais fait défaut.
Puis, j’ai cédé à la tentation d’un chronomètre, plus tendance, pour un pilote.
Ma “Grands Fonds” est restée des années, au fond d’un tiroir.
Et voici que j’ai décidé de la réanimer, non sans un passage chez ZRC, basé, maintenant, à Seynod, sur les hauteur d’Annecy.
Quelle plaisir de porter, à nouveau, cette montre qui n’a pas pris une ride et qui fonctionne comme aux premiers temps!
Bonjour Christian,
Quelle belle histoire que vous nous contez là ! Vous ne pouvez pas nous laisser ainsi, j’insiste pour voir cette montre !
Excellente journée,
Nicolas
Bonjour,
Je ne sais pas si c’était le cas lors de la rédaction de cet article qui a quelques années maintenant, mais le maillon adaptateur que vous espériez voir naître existe actuellement.
Ce qui permet d’y monter tout type de bracelet et même finalement de l’équiper d’un bracelet acier “générique” si comme moi on n’est pas fan des trous du bracelet acier d’origine.
Bien à vous,
Maxime