Omega Ranchero : Étoile filante au destin brisé
Une Omega Ranchero, ce n’est pas rien, vous en conviendrez, vous qui la connaissez bien. Pour les autres, laissez-moi vous expliquer pourquoi. Créée à la fin des années 50 par Omega, la ligne Ranchero reprenait les codes de plusieurs montres emblématiques de la marque, ce qui la vouait sur le papier à un futur plus que prometteur. C’est pourtant un tout autre destin qui attendait cette référence…
Un peu d’histoire ça ne fait pas de mal…
En 1958, Omega lance cette référence à la vente, savant mélange de Railmaster, de Seamaster 300 et de Speedmaster de 1957. On peut dire qu’elle avait tout pour réussir et c’était vrai. Seul problème, la marque oublie que l’un de ses marchés principaux est à l’époque le marché hispanique. Or, en espagnol, Ranchero signifie “fermier“. Le marketing… pas vraiment leur truc chez Omega en 1958, encore loin des campagnes James Bond bien léchées.
Cette erreur stratégique rebuta malheureusement la grande majorité des classes aisées hispaniques qui se refusèrent à acheter cette référence, ne pouvant se résoudre à porter une insigne si populaire. Tant pis pour eux, malheureusement pour nous.
La montre ne fut produite que deux ans, disparaissant du marché en 1959, ce qui en fait une référence rare et convoitée dont beaucoup reconnaissent aujourd’hui les qualités. Ce boîtier en acier de 36 mm, sa bonne lisibilité et une belle ouverture de cadran en font une pièce fonctionnelle et élégante. Le cadran est d’ailleurs très semblable à celui des Railmaster des années 50, avec ses index peints luminescents aux pointes noires et ses chiffres arabes massifs et arrondis.
On va se promener ?
“La simplicité est l’une de ses belles qualités, que ce soit dans le milieu horloger ou autre, qui séduit instantanément.
Cette montre, au poignet d’une femme se baladant sur la plage ? Une simplicité qui nous séduit”
Autre détail qui fait battre notre coeur : les aiguilles. Celle des heures est de style broad arrow et rappelle (évidemment) l’iconique Speedmaster de 1957. L’aiguille des minutes de forme dauphine. Une petite seconde constante à 6h complète ce cadran très fonctionnel et lisible, presque typé militaire.
A porter sans modération, indémodable, cette Omega Ranchero ira à tous les poignets, féminins aussi bien évidemment, je parle pour moi. Messieurs, ne vous privez surtout pas, pour ceux qui ne l’aurait pas encore compris, ce n’est pas parce que certaines montres ont aujourd’hui des ouvertures de boîte pharaoniques que les montres plus fines et anciennes se portent moins facilement, au contraire. Mais je sais qu’ici je ne vous apprend rien et heureusement, la tendance semble être à nouveau à la baisse…
Une idée de look les filles ?
Du vintage ? Oui, on aime ! Cependant pas besoin de se déguiser en aristocrate pour l’assumer… Je vous suggèrerais plutôt, en vous avouant qu’elle m’a totalement fait craquer, de la porter avec un jean boyfriend destroy, des beaux escarpins donc la semelle rappelle le bracelet (vous les enlèverez pour vous promener sur la plage), un simple t-shirt blanc presque transparent à force d’être trop passé au lavage et un kimono coloré.
De la bonne humeur des pieds à la tête en passant par un poignet distingué. Pas la peine d’en rajouter, tout y est…
Pour vous Messieurs ?
Vous savez comment faire n’est-ce pas ? Vous aimerez la porter négligemment avec un beau costume d’hiver en tweed gris foncé aux subtils motifs Prince de Galle (subtil j’ai dit, j’insiste), avec veston mais sans cravate. Vous indiquerez par ce détail que cette élégance est naturelle et que vous n’y prêtez pas vraiment attention. Cette nonchalance qui vous caractérise se reflétera a votre poignet le lendemain matin, lorsque toujours accompagné de votre Ranchero vous rejoindrez vos amis en moto pour ce brunch improvisé où ils vous raconteront leur soirée… décontraction, quand tu nous tiens…
Elle vous plait ?
Nous en avons trouvé une belle ici, et plein d’autres là. Elles risquent de ne pas être données, mais plus on attend et plus elle s’éloigneront de nos budgets…
Bel article et joliment illustré !