Withings Activité : le Cheval de Troie des Montres Connectées
Les objets connectés… Voilà un sujet qui fait couler beaucoup d’encre depuis 2-3 ans. Les chroniques sur le sujet sont nombreuses, les avis divergent, les clivages ne cessent de s’agrandir. Est-ce utile ? Les montres connectées vont-elles transformer le paysage horloger tel que nous le connaissons ? Je n’en sais rien. Laissons l’avenir faire le boulot…
Préambule – Soyons clairs dès le début…
L’objectif de cet article n’est absolument pas d’apporter un quelconque avis sur le débat sus-cité. Loin de là. Car figurez-vous que chez Les Rhabilleurs – honnêteté oblige – l’intérêt que nous portons aux montres connectées – au sens large du terme (Smartwatch et autres e-Bracelets) – est proche de zéro en comparaison de ce que nous procure une belle et vraie tocante.
En revanche, il y a parfois de petites surprises qui font germer en nous un regain d’intérêt pour quelque chose qui – de prime abord – ne nous intéresse pas plus que ça. On aime la nouveauté, surtout quand celle-ci apporte quelque chose. Libre à chacun de qualifier ce quelque chose…
Withings Activité – Test & Revue
Notre métier nous permet souvent de tester des montres, ainsi il m’a été donné l’occasion d’en tester une tout à fait singulière (oui, il s’agit bel et bien d’une Montre, on y reviendra un peu plus bas). Dès sa sortie en Juin 2014, elle a attisé notre curiosité, il était donc temps de faire le point.
1. Une nouvelle approche de la montre connectée
Pourquoi a-t-on voulu tester cette Withings Activité ? La réponse est simple : il s’agit avant toutes choses d’une montre. Oui, croyez moi.
Cette montre connectée a tout d’une montre à quartz classique. Un joli boitier rond de 36mm fabriqué dans un alliage d’acier inoxydable poli, un verre saphir (comme les grandes), deux aiguilles pour les heures et minutes, des index bâtons élégants et un bracelet en cuir barenia pourvu d’une boucle ardillon. Mais dites moi, n’a t-on pas là toutes les caractéristiques d’une montre “classique” ? Aller, une petite dernière pour les septiques : on ajoute à tout ceci un mouvement quartz suisse, et ça nous donne ? Une montre classique ! On remarquera d’ailleurs la mention “Swiss Made” sur le cadran, puisque Withings fabrique cette montre au Locle.
Disponible avec un cadran noir ou blanc, la montre est fournie avec deux bracelets, l’un en cuir barenia, l’autre en silicone gris. A noter que ce dernier n’est pas d’une très grande qualité et rend la montre beaucoup moins appréciable. Cela étant dit, il s’avère très pratique lors d’une activité sportive et/ou aquatique. Car oui, l’Activité est étanche jusqu’à 50m. Le petit plus ? Les bracelets sont munis de pompes flash, facilitant grandement leur interchangeabilité.
Des points forts extrêmement appréciables, qui place cette Withings Activité dans la catégorie des montres, à des années-lumière des autres objets connectés que l’on place sur notre poignet.
En fait, le seul détail qui la différencie d’un garde-temps classique est l’absence de couronne. Un détail qui saute aux yeux et qui peut perturber les aficionados. Mais il faut bien l’avouer, cette ablation lui réussie plutôt bien et – outre sa petite taille de 36mm – participe largement à son design moderne/minimaliste.
Du coup, elle se règle comment la petite ? Patience…
2. Horlogerie et nouvelle Technologie : la réconciliation
Vous l’aurez compris, si je fais rentrer cet objet dans la catégorie montre, elle n’en est pas moins un objet connecté. Pour être plus précis, il s’agit en fait d’un capteur d’activité habillement logé dans une montre classique. Suffisait d’y penser hein !
Elle embarque ainsi plusieurs add-on technologiques, que sont :
- Le Bluetooth
- Un podomètre
- Un accéléromètre triaxial
- Un capteur de mouvement
- Un verre tactile
- Un vibreur
Le réglage de l’heure – en l’absence de couronne – se fait donc grâce au smartphone, via Bluetooth. On assiste alors à un balai d’aiguilles qui se meuvent toutes seules. Un phénomène pour le moins déroutant tant on oubli qu’il s’agit d’une montre “connectée”. Vous changez de fuseau horaire ? Elle se mettra automatiquement à l’heure du pays. Well done.
Pourquoi un verre tactile ? Il est possible de connaître à tout moment l’heure de réveil programmée sans passer par l’application. Un double tapotement sur le cadran fait une nouvelle fois bouger les aiguilles (magie…) vers l’heure programmée. C’est bien vu, mais dans les faits ça ne fonctionne pas toujours très bien. Le réveil se fait (très) en douceur, au moyen d’une dizaine de petites vibrations. Gros dormeurs, attention…
En terme d’autonomie, Withings frappe un grand coup en ne pariant pas sur un fonctionnement par batterie, mais sur une pile procurant – selon le constructeur – 8 mois d’autonomie. Un bon point, car la plupart des objets connectés doivent être rechargés 1 fois par jour. A noter qu’une deuxième pile est de base fournie. Vous êtes donc, en théorie, tranquille pour 16 mois.
3. Traceur d’activités
Maintenant que les bases sont posées, passons en revue les différentes possibilités qu’offre cette montre connectée !
Avant la 1ère utilisation, il faut : télécharger l’application Withings Health Mate sur son smartphone, activer le Bluetooth au dos de la montre et créer un compte Withings, en renseignant quelques détails à son sujet (sexe, âge, poids, etc.). Il ne reste plus qu’à se fixer un objectif de pas quotidien ainsi qu’un objectif d’heures de sommeil. L’Activité se charge du reste, de manière totalement autonome. En effet, nul besoin de lui dire à quelle heure on se couche, ni même que nous sommes en train de marcher. Encore heureux…
Outre le compteur de pas et l’analyse du sommeil (on y reviendra un peu plus bas), l’Activité détecte également les phases de courses à pied et les performances aquatiques, c’est à dire la natation.
4. La jauge d’activité
Comme la plupart des possesseurs de smartphone, vous êtes certainement constamment agrippé à ce dernier, tel un prolongement naturel de votre bras. Cependant, devoir se référer à l’application pour constater la progression de ses objectifs aurait été quelque peu chronophage. Car sachez que même si l’Activité est connectée à votre smartphone, elle ne l’est pas en permanence. En effet, il vous faudra effectuer une synchronisation (quand bon vous semble) pour étudier les différents résultats que la montre a enregistré.
Peut-être avez-vous remarqué le second compteur sur le cadran ? C’est encore une fois une preuve de bon goût. Withings a fait les choses bien, très bien même. A la manière d’un indicateur de Réserve de Marche d’une bonne vielle tocante mécanique, ce second compteur, gradué de 0 à 100 n’est ni plus ni moins qu’une jauge d’activité vous indiquant le pourcentage de réussite de votre objectif. C’est sobre, clair et plutôt précis.
5. L’interface Withings Health Mate
Tout est ensuite envoyé au smartphone dans l’application Health Mate. C’est cette dernière qui vous permet de suivre vos objectifs, et je dois dire que c’est plutôt bien fait ! On dispose de données sous forme de graphiques quotidiens et hebdomadaires déclinés par tranches de 24 heures. Le preuve en image :
Chaque journée peut-être analysée en détail :
Pour ma part, le traceur qui m’a le plus servi est celui du sommeil. L’application nous dit à quelle heure on s’est couché, le nombre d’heures de sommeil, le temps éveillé, le nombre de fois où l’on s’est réveillé, ainsi que les phases de sommeil léger et profond. C’est, dans mon cas, dramatiquement instructif ! Pour savoir si j’étais “normal” (Spoiler : j’ai manifestement une activité nocturne bien remplie) je me suis permis de prêter cette montre à ma charmante collaboratrice affective. Le résultat est sans appel.
Alors, on en pense quoi de cette montre connectée ?
A la frontière entre Smartwatch et montre design, la Withings Activité représente une intéressante approche du concept des montres connectées, en apportant un soupçon d’élégance à des produits qui, pour l’instant, on tout à prouver à ce niveaux là. La marque française (Yeaaah) a réussi son coup, en pensant d’abord au mot “montre” avant de penser “technologie”. Le tout donne une véritable montre (à quartz) au charme intemporel. Discrète, très discrète même, on a tendance à l’oublier. Ce qui permet d’ailleurs de la porter la nuit, sans gène aucune.
Avec son diamètre de 36mm et son cadran blanc (pour la version testée), on la classerait bien volontiers dans la catégories des montres mixtes, unisexes. Une discrétion qui peut lui porter préjudices, selon les goûts. A titre personnel, une version 38mm aurait été parfaite.
Ce que j’aurais vraiment apprécié : l’ajout de fonctions relatives au verre tactile. La première, connaitre l’heure de son pays d’origine via un double (ou triple) tapotement du verre. Ce serait franchement pratique, n’est-ce pas ? La deuxième fonction, et non des moindres, serait de switcher entre les différents objectifs. Par exemple : switcher entre l’objectif “pas”, l’objectif “sommeil”, l’objectif “course”, etc. En l’état, l’indicateur n’affiche que l’objectif de pas.
Enfin, et c’est surement le seul défaut que je lui trouve : elle n’est franchement pas donnée. Vendue 390€, cette petite tocante 2.0 fait un peu sa diva… Pour les petites bourses, Withings a néanmoins lancé une version “Pop », qui affiche des matières moins nobles, mais conserve les mêmes fonctions, le tout à un prix de vente bien inférieur : 150€.
Très bon article, complet et détaillé, qui nous laisse augurer des progrès technologiques à venir. La prochaine édition (j’espère pour bientôt) permettra de savoir s’il reste encore un peu de soupe dans le frigo et s’il est possible d’aborder une charmante demoiselle dans la rue sans se ramasser un râteau ! MERCI
très bon article mais pitié pour nos yeux: changez la police de caractères !
Et 2 tirets par phrases au début, il ne faut pas abuser
Merci cher inconnu pour ce commentaire constructif !
Nous en avons d’ailleurs tiré (pardon “tiret”) les conséquences :
– La police a changé (l’aimez vous maintenant ?)
– Nous avons mis en place une série de dépistages contre les drogues favorisant l’abus de “formes” ne correspondant pas à vos critères
Laissons l’avenir faire son travail.
Keep u posted.
Bisous
Très bon article pour une montre qui ne peut que retenir l’attention !
Vous avez à mon avis simplement oublié de mentionner un élément : son épaisseur. Je n’ai pas la mesure (impossible de la trouver !), mais pour l’avoir eu en main, elle est tout de même assez épaisse, sensation qui est surement un peu renforcée par son petit diamètre.
Sinon au-delà de ça (et du prix comme vous l’avez bien signalé), esthétiquement, je trouve cette montre d’un équilibre parfait en terme d’élégance et de lisibilité qui, je trouve, rappelle l’école Bauhaus.
Le plus gros problème de cette montre est qu’elle est un traqueur d’activité, mais attention, je ne suis pas un vieux ronchon qui refuse la technologie ! Simplement en tant qu’amateur de montre, j’aime en changer tous les jours suivant comment je m’habille. Une montre de ce type n’est pas compatible avec cette vision des choses puisqu’elle est faite pour être portée en permanence, afin d’avoir les informations d’activité de jour en jour (et de nuit en nuit) et pouvoir comparer.
Finalement, je rêve de cette Activité sans ses fonctions de traqueur. Il faudrait pour moi simplement qu’elle se connecte au téléphone afin de garder d’une part l’absence de couronne que je trouve géniale et qui fait beaucoup de son charme, et d’autre part la possibilité de mettre une alarme (plus qu’un réveille, je trouve que la fonction de tapotement peut servir pour vous prévenir quand la cuisson des pâtes et finie !). D’ailleurs, enlever le podomètre, le capteur de mouvement, etc. permettait aussi de la réduire en épaisseur. Quid de la jauge d’activité ? Peut-être pourrait-elle devenir en temps normal un indicateur d’avancée dans la journée sur 24h et devenir un minuteur (toujours pour la cuisson des pâtes) lorsque l’on en a besoin.
C’est la smart-watch dont je rêve ! Peut-être arrivera-t-elle un jour…
Continuez le bon boulot !
Thibault
Merci pour cet article très complet. Je rejoins Thibault qui souligne l’épaisseur de la montre.