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Linde Werdelin Spidolite II Titanium Red au poignet

Linde Werdelin Spidolite II Titanium Red au poignet

Vous avez probablement déjà entendu parler de la jeune marque Hollandaise Linde Werdelin. Nous l’avons découverte il y a quelques années au salon Belles Montres et, intrigués par leurs collections, nous avons récemment décidé de nous en procurer une pour un test approfondi. Place donc à nos 2 compères Lionel & Alex qui vous livrent leurs analyse du modèle Spidolite II Titanium Red qu’ils ont eu plaisir à porter ces dernières semaines !

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Ce qui est cool avec cette idée de nous faire test-driver des montres pour te donner notre avis, c’est que du coup on a même plus le temps de porter nos montres !

A peine la Pequignet rentrée chez ses parents, on a reçu une montre qui nous intriguait depuis quelques temps et qu’il est difficile d’essayer car sa distribution reste assez confidentielle : la montre à Megatron, la Linde Werdelin Spidolite II Titanium Red (essaie de le dire sans reprendre ton souffle pour voir).

Bon, difficile de parler de Linde Werdelin sans expliquer un peu le concept de la marque et son histoire, alors on va faire le job direct, sans tergiverser.

Linde Werdelin a été fondée par deux Hollandais : Morten Linde & Jorn Werdelin.

Et là tu dis « ça explique le nom difficile à prononcer » et nous on dit « oui, ça explique même beaucoup plus de trucs, on va y revenir ».

Leur idée, derrière la marque, c’est de faire des montres de sport haut de gamme, au design travaillé, mais pas que. Leur constat n’est pas idiot : pour la pratique de la plongée ou du ski (ou de la course en montagne), les montres que portaient nos grands-pères ne sont plus suffisantes. Pour les sportifs purs, il existe des ordinateurs s’occupant de donner et enregistrer toutes les infos nécessaires. Pour les wanabe sportifs, plus soucieux de leurs looks que du chrono, il y a une niche à conquérir. Alors ils se sont dit, Morten et Jorn, pourquoi ne pas faire une montre robuste, durable, avec un module électronique qui se clipserait dessus pour avoir tout en un ? Et donc ils ont fait ça.

Aujourd’hui le siège social Linde Werdelin se situe a Londres, le bureau de style a Copenhague et les montres sont fabriquées en Suisse.

Malheureusement, nous n’avons pas pu tester l’un ou l’autre des deux modules électroniques (the rock pour la montagne, the reef pour la mer) complètement développés in-house (respect) donc on ne pourra pas te dire ce que ça donne pour le freestyle backcountry. Mais on a pu tester la montre elle-même et c’est déjà pas mal.

On y va ?

First impressions :

Bon déjà, on va rendre à César ce qui lui appartient, le packaging LW est vraiment pas mal. La montre est livrée dans un beau coffret en bois laqué noir, au look classique mais moderne, c’est qualitatif. En même temps c’est une montre chère (voire très), donc ça semble être la moindre des choses, mais ça fait toujours son petit effet.

De premier abord, les a priori design se confirment : on a bien là une montre de Decepticon du plus bel effet, un design moderne, nerveux, affuté, et ça change dangereusement de nos vieilles montres habituelles. C’est pas forcément notre came, mais il faut reconnaître que c’est cohérent, et ça on peut apprécier.

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La conception du boîtier est impressionnante : pour l’alléger il est squelleté à peu près partout, avec des angles acérés, le tout dans un mélange de titane mat et de DLC noir. Vraiment bien pensé et ajusté au poil de….[1] On sent qu’ils ont passé du temps à peaufiner le design de l’objet et que leur métier à la base c’est ça : la conception industrielle de qualité.

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Toutefois, comme le boîtier a besoin de ces aspérités pour pouvoir y clipser l’instrument électronique, il y a des choses qui fonctionnent moins bien : difficile avec nos gros doigts boudinés de dévisser la couronne et régler date ou heure par exemple… c’est un peu couillon, on s’y fait plus ou moins, mais c’est quand même dommage.

Le bracelet est dans une espèce de[2] toile synthétique qui a l’air solide, et s’adapte parfaitement au boîtier (fixé avec un système propriétaire à vis hexagonales). C’est costaud, ça bouge pas et l’ensemble forme un tout solidaire qui inspire confiance : la montre va tenir et se fera oublier sans trop de problème. C’est ce qu’on attend d’une montre sportive, donc good job.

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Ça se confirme au porté d’ailleurs : la montre est là, elle bouge pas, et on a la sensation qu’on peut l’emmener faire n’importe quoi, elle ne va pas faire sa reulou.

Limite elle serait presque trop stable (ben oui nos autres montres bougent un peu donc c’est presque choquant de voir une montre qui se porte aussi bien).

Lionel a trouvé qu’elle lui coupait un peu la circulation, mais je pense que c’est plus qu’elle était serrée et qu’il n’a pas l’habitude. S’il avait été sur les pentes plutôt qu’à un pince-fesse horloger je suis sûr qu’il aurait apprécié la réassurance à ce niveau.

Alex quant à lui a l’habitude de porter ses Rolex avec 3 maillons de trop histoire qu’elle tombe bien sur le poignet façon gourmette. Du coup ça change mais c’est pas désagréable en fait.

Donc en gros : bonne conception, on sent l’attention au détail (au bémol de la couronne près évidemment), et c’est fonctionnel. La montre remplit son contrat sans chichis. Et ça c’est déjà un bon point de départ.

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Cadran/aiguilles :

Les cadrans LW sont toujours assez intéressants. Ils sont aussi pour moitié en cause quand on compare leurs montres à Megatron, mais c’est pas forcément un problème, au contraire : les Transformers c’est cool et on a toujours préféré les bad guys de toutes façons. Les filles aussi quand on y pense. Demandez donc autour de vous si elles préfèrent Brandon ou Dylan et vous verrez… bref, passons…

Le design chez Linde Werdelin, c’est central, donc là aussi on observe une belle cohérence dans la gamme. Les aiguilles sont toujours les mêmes, squelletées, fines, efficaces.

Le cadran se compose de plusieurs éléments sur plusieurs niveaux, ça lui donne de la profondeur, ça permet d’entr’apercevoir le calibre derrière, mais ça le rend un poil compliqué aussi et on trouve là notre deuxième bémol : la lisibilité est tout de même pas topissime.

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Pas pour l’heure, de ce côté là c’est plutôt réussi. Mais regarde à 3H il y a un guichet de date….

Les chiffres sont évidés et on voit la platine du mouvement par transparence. Sur les photos de presse, avec un bon éclairage ça parait suffisant, mais au porté, à l’arrivée, on voit rien. Et comme la date n’est pas une complication inutile, ben c’est dommage.

On comprend le langage design utilisé, on s’explique le choix de cette solution pour le quantième sans trop de problème, mais ça aurait dû être changé, ça ne marche pas. Dans des conditions de forte luminosité on dit pas, mais tu nous connais, nos vies c’est cocktails exclusifs, soirées branchées, bars feutrés, ambiance tamisées et roller-disco (Starsky & Hutch en fait, version Ben Stiller) donc plus compliqué…

Bon, mais ne laisse pas cette remarque ternir le tableau, rationalise un petit peu, une situation sportive dans laquelle tu as besoin de savoir absolument la date on the fly, ça existe pas vraiment. Donc c’est pas hyper grave.

Le calibre :

La montre est équipée d’un calibre custom-made développé par Concepto (c’est pas n’importe qui) sur une base ETA.

C’est pas mal, mais c’est pas la folie non plus. En même temps, ben c’est une montre pour faire du sport, donc ce qui doit l’animer c’est un calibre robuste, efficace, qui craint pas les chocs ou les vibrations. Alors c’est plutôt un bon choix.

Il est assez bien fini d’ailleurs, même si c’est une finition relativement minimale ça fonctionne bien avec le design moderne de la marque : la platine est sablée pour un rendu mat, les ponts d’automatisme sont perlés, anglés, c’est propre, moderne, understated, rien à redire. Et pas désagréable à regarder non plus.

L’automatisme est d’une efficacité redoutable : la masselotte tourne librement au moindre mouvement et ne s’arrête pas de sitôt, bien conçu. Une note à ce sujet d’ailleurs, de ce fait il arrive qu’on sente la masselotte tourner au poignet après un mouvement un peu ample, c’est assez étrange, et ça rappelle un peu les automatismes à butée dont on t’a déjà parlé. On s’y fait vite cela dit, et ça n’est pas vraiment un problème.

Les avis :

On en arrive à ce qui t’intéresse : qu’est ce qu’on va penser de toi avec cette montre ?

Ben là c’est plus dur.

En fait non, dur n’est pas le mot.

Ce qu’il y a c’est que nos styles respectifs s’accompagnent rarement de montres modernes (retro-futuristes éventuellement, mais pas modernes). Tu t’imagines déjà Lionel&Alex fumant la pipe dans un blazer croisé ou une veste de chasse, brogues aux pieds et montre de 34 mm au poignet… et tu n’aurais pas tort.

Tu comprends donc pourquoi cette montre a choqué nos potes et cops. Mais quelque part c’est aussi ça qui est intéressant : le wow factor. « Mais c’est quoi cette montre ? » On la remarque (surtout en rouge), et comme elle est relativement épaisse elle est très visible. Elle ne passe pas sous la chemise et encore moins inaperçue (zeugme).

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Donc du coup on n’a pas vraiment eu besoin de demander des avis on les a eu spontanément. Et ils ne sont pas forcément négatifs. Une fois la surprise passée, le concept expliqué, les amis saisissent l’intérêt de la marque, voient la bête sous un jour nouveau. Donc encore une fois : le design de l’objet fait le job. C’est utilitaire et c’est bien comme ça.

Bon mais en revanche n’espère pas draguer avec, les filles aiment pas. Du tout. En tous cas celles qu’on connait.

Oui, mais donc ?

Après avoir passé quelques jours avec cette montre, les avis étaient toujours partagés. Et ça nous a un peu emmerdés pour te dire la vérité. Si on avait eu un avis tranché (bon ou mauvais) ça aurait été plus simple.

En fait notre interrogation était plus sur la cible d’un tel design : à qui peut bien s’adresser ce modèle (voire cette marque) ? On avait la sensation l’un comme l’autre que c’était pas nous. Et on le pense toujours.

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Après mûre réflexion, on croit qu’on a trouvé !

Tu es déjà allé à Chamonix (oui, Cham’, si tu veux) ? T’as remarqué qu’en pleine saison ya des hordes de Hollandais qui débarquent ? Qu’ils sont sportifs ? Qu’ils skient plutôt (très) bien ? Qu’ils ont l’air d’avoir des moyens (t’as déjà pris une loc’ a Cham’) ?

Ben voilà.

En gros pour nous cette montre c’est la montre de ces mecs (zet meufs éventuellement). La montre pour les vacances sportive du type qui a un bon p’tit niveau et les moyens. Qui veut acheter un truc qui ajoutera à son expérience (le module électronique) en se faisant oublier le reste du temps. Quand il est habillé, ce hollandais là, il a bien sur une autre montre dans la valise. Ou un style foireux à la coule qui ne jure pas avec la LW.

Et au final on la voit bien comme ça cette montre. La montre de vacances que tu mets une fois pour toute en allant à l’aéroport et que tu ne retires plus de tout le séjour. Celle avec laquelle tu peux te baigner, te rouler nu dans la neige, cuisiner une tartiflette (toujours nu), porter par-dessus tes gants, etc.

Donc à l’arrivée ça se réduit à une question de prix.

Est-ce que la LW vaut son presque bâton ? C’est pas impossible. C’est bien foutu, on sent que les types savent ce qu’ils font, que ça leur tient à cœur de te vendre un produit bien pensé, bien abouti.

En toute honnêteté, on ne cautionne pas toujours les pratiques tarifaires du secteur, mais nous ne jetterons jamais l’opprobre pour une simple question de prix (c’est vulgaire en plus). La question c’est donc, est-ce que, les moyens financiers étant hors de cause, j’achèterais une montre juste pour ça à ce prix là ? Possible. Fort possible. Est-ce que ça serait une LW ? Pas impossible, mais pas encore certain non plus.

Quoiqu’il en soit, nous ne pouvons que remercier Linde Werdelin de nous avoir fait vivre cette expérience. Il faut bien l’avouer, cette montre est décidément bien conçue. S’ils nous lisent, Lionel&Alex les encouragent à rester fidèles à leur ADN de marque et à persévérer. L’horlogerie c’est beau aussi pour ça. Même si une fois n’est pas coutume, nous ne faisons pas partie de la cible.

Sur ce, allumons une pipe et ouvrons un petit Sénèque pour la soirée…


[1] le « poil de » est une mesure scientifique très utilisée dans l’ingénierie de pointe

[2] La norme « espèce de » est aussi une mesure de qualité dans l’aérospatiale

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