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Baselworld 2018 : L’heure du Bilan

Baselworld 2018 : L’heure du Bilan

Baselworld 2018, c’est fini. C’est donc le moment, de retour à Paris après une bonne nuit de sommeil, de réfléchir au calme sur tout ce que l’on vient de voir, de prendre le recul nécessaire et de se demander “pourquoi ?”. Voici venu un instant de réflexion à tête reposée sur l’actualité et l’avenir du plus grand salon horloger au monde.

Baselworld 2018 : Les grandes tendances 2018

Le salon bâlois s’achève et confirme, chez les grands groupes du moins, les tendances amorcées depuis plusieurs années déjà. L’héritage, le vintage et le néo-vintage continuent à fleurir les stands et demain les vitrines des horlogers-bijoutiers. Une tendance que je ne condamne évidemment pas tant elle entraîne souvent dans son sillon la réduction et l’affinage de boîtes dont les proportions commencent enfin à perdre de leur vulgarité et de leur clinquant. On respire un peu, les montres Oris aussi, qui montrent le chemin.

Baselworld 2018 - Oris Diver 65 Blue Dial

De nouveaux calibres se créés même afin de pouvoir réduire l’épaisseur des carrures, à l’image notamment des nouvelles Tudor Fifty-Eight et Seiko Presage. Si les pays européens plébiscitent ce type de pièces, tous les marchés ne sont pas égaux et nous le savons tous, ceux qui aujourd’hui tirent les ventes vers le haut sont d’abord souvent américains et chinois. Deux marchés qui en veulent souvent pour leur argent et apprécient encore beaucoup les grandes ouvertures et les boîtes épaisses.

Ce n’est pas grave, la tendance est amorcée et semble stable. Un peu de patience, un soupçon de culture horlogère en plus et ils y viendront. Voilà pour le positif.

Nombreux sont ceux qui ne seront certainement pas en accord avec ces lignes, mais je pense sincèrement qu’il est bon de revenir à un peu plus de finesse, d’élégance et de dignité, à des pièces que l’on remarque pour leurs proportions équilibrées et leurs finitions plutôt que pour des anses qui dépassent de chaque côté d’un poignet et une carrure qui fait penser à un Bagel. C’est dit, et ça ne signifie pas forcément jouer au hipster.

Il n’y a qu’à voir, même la boîte de la Nouvelle Rolex GMT-Master II s’affine, ses cornes sont retravaillées et la lunette en cerachrom, qu’elle soit bleue et rouge ou noir et marron se patinerait presque. Ça n’a l’air de rien dit comme cela, mais chez Rolex, voilà qui est synonyme d’un très grand pas en avant.

J’exagère. Cela dit en passant, on ne comprend toujours pas la sortie simultanée de deux GMT Pepsi chez les deux marques de Rolex. Serait-ce une volonté d’assumer officiellement la filiation et de renouer avec la raison d’être première de Tudor ? Je l’espère et si c’est le cas, c’est une bonne nouvelle, même si après une petite décennie à essayer tant bien que mal de s’en éloigner, ce serait un changement de cap pour le moins radical.

Voilà pour les grandes tendances qui s’accompagnent tout de même aussi souvent d’un développement de l’offre entrée de gamme entre 1.500€ et 3.000€ qui propose à nouveau des options de plus en plus intéressantes, notamment chez Longines, Oris, Tudor et Bell & Ross.

Baselworld 2018 : La créativité se meurt-elle?

On se regarde, on s’observe, on se copie. On prend souvent un minimum de risque pour s’assurer que l’on fera partie de ceux qui seront encore là demain. Je comprends bien. Le véritable problème intervient lorsqu’à force de se copier en espérant répéter la formule qui fera mouche, on en vient à étouffer une créativité qui se meurt doucement et à renier une histoire pourtant riche.

On propose des déclinaisons de cadran qui ne sont souvent que des changements de couleurs et on recycle des boîtes dans de nouvelles tailles pour plaire au plus grand nombre. Les résultats peuvent être sexy et intéressants, bien sûr, mais pas vraiment surprenants.

Si l’on rentre vraiment dans les détails, même certaines des montres les plus marquantes de ce salon auraient à mon sens mérité d’être plus abouties, mieux aimées.

Baselworld 2018 : Tudor Black Bay GMT Cadran

Le  GMT de Tudor est intéressant, c’est évidemment une belle pièce. N’aurait-elle pas cependant mérité sa propre boîte ? Si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout et que la Black Bay est à Tudor ce que la Submariner est à Rolex, alors une boîte de 1675 n’a jamais été une boîte de 5513 et ni un Daytona, ni un Big Block n’ont jamais été des “Submariner Chrono”.

Au lieu d’affiner et de peaufiner, au lieu de créer, on recycle et on applique la boîte à succès. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Ça fonctionne, ça pourrait simplement, à mon humble avis, être encore beaucoup mieux.

Je ne pointe ici personne du doigt et les très nombreux exemples ne sont pas que couronnés, évidemment. Il s’agit d’un constat global qui attriste un passionné qui ne souhaite qu’une chose : retomber amoureux.

Je ne sais pas si cette stagnation généralisée de la création chez les marques historiques est davantage liée à un manque d’inspiration, à des designers moins libres qu’avant ou simplement au fait d’avoir changé de priorité, aujourd’hui plus économique que réellement passionnée.

Je laisserais à chacun le soin de se faire sa propre idée sur la question.

N’oublions pas : une remise en question est d’abord une opportunité de mieux faire et de sortir du lot. Souvenons-nous que c’est véritablement en plein milieu des années 70 qu’ont vu le jour certaines Audemars Piguet Royal Oak, Patek Philippe Nautilus et autres chronographes dont les boîtes redoublaient d’audace et les cadrans se remplissaient de formes et de couleurs.

Des designs novateurs pleuvaient dans toutes les collections. Les designers reprenaient leurs crayons et proposaient des choses abouties pour séduire. Les montres étaient sexy. Bien évidemment certains designs aujourd’hui plébiscités ont mis 10 ans avant d’être acceptés et reconnus…

Chronographe Lemania 5100 - Cadran

N’est-ce pas en essayant de créer de vraies belles montres et des produits toujours plus aboutis et mieux pensés que l’on se dirigera vers un nouvel âge d’or de l’horlogerie ?

Baselworld 2018 : Nos espoirs pour l’avenir

Les Grands noms de l’horlogerie seront tous à nouveau au moins présents l’année prochaine et beaucoup ont fait taire les nombreuses rumeurs qui circulaient en début de salon. Tant mieux. Baselworld est un grand rendez-vous qui malgré certains travers offre toujours une occasion inégalée aux marques de se réunir en un temps record et en un lieu unique avec les acteurs du secteur, détaillants et presse, venus du monde entier.

Baselworld 2018

Un rendez-vous incontournable présent depuis plus d’un siècle et qui ne doit pas disparaître. En retrouvant un soupçon d’humilité et des formules attrayantes pour les petits exposants, je suis convaincu que le salon Baselworld à encore de très belles années devant lui.

En me promenant il y a encore quelques jours à peine dans les allées, je me dis tout de même que cela ressemble tout de même encore beaucoup à un rassemblement de gens qui font des montres et qui aiment ça.

Peut-être suis-je utopiste ? Je n’y peux rien, je reste un grand sentimental lorsqu’il s’agit de ces petits outils qui nous donnent la cadence du temps qui passe…

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12 réponses à “Baselworld 2018 : L’heure du Bilan”

  1. GIACHINO dit :

    Bonjour Jérôme

    « Il s’agit d’un constat global qui attriste un passionné qui ne souhaite qu’une chose : retomber amoureux. »

    Bien dit Jérôme. J’approuve et ça résume parfaitement ce que je ressens depuis quelques années déjà. Je suis toujours autant passionné par les montres mais, faute de créativité, les nouvelles montres (dans ma gamme de prix) ne me procurent plus le cours de cœur tel que par bonheur j’ai pu en éprouvé lors de découvertes et d’acquisitions passionnées par le passé.

    Bien sur si l’opportunité se présentait j’achèterai sans hésiter (sans surenchérir) la nouvelle Rolex GMT acier, mais jamais cela ne me procurera le même plaisir pour ne pas dire le même bonheur, que celui ressenti lors de la découverte inattendue dans la vitrine d’un petit détaillent d’une petite ville Suisse durant l’été 1980, et de l’achat, d’une 1675.

    J’ignorai presque tout de la marque, je ne connaissais pas ce modèle, j’ai tout simplement été subjugué par les qualités esthétiques, forme, proportions, couleurs, de cette montre.

    A coup sur ce n’est pas le vintage, autrement dit le déjà vu, qui procurera ce type d’expérience à un collectionneur passionné qui a un peu de bouteille et la chances de posséder quelques pièces emblématiques ou iconiques.

    Ceci dit il faut tout de même dire que cette créativité s’exprime encore, performances mécaniques, meteriaux, formes, mais dans une gamme de prix aussi inaccessible pour moi que le sommet de l’himalaya.

    Cordialement.
    Gilles.

    • Jérôme dit :

      Merci Gilles pour votre message,
      Très belle histoire que celle de votre rencontre avec cette 1675 à l’été 1980, qui résume magnifiquement bien, loin de tout marketing, les véritables raisons pour lesquelles nous tombons amoureux ! Nous sommes définitivement sur la même longueur d’ondes.
      Excellente journée,
      Bien à vous,
      Jerome

  2. Malo dit :

    Bonjour,
    Je vous suis beaucoup sur la réflexion a propos de la créativité actuelle ! L’exemple le plus flagrant serait en effet pour moi aussi la gamme Tudor: la black bay est très réussie, la black bay GMT aussi ainsi que la black bay chrono… Rien que sur le plan cohérence de la gamme je trouve ça plutôt moyen mais sur le plan commercial ça doit être ridicule ! Les trois montres ont des fonctions différentes mais personne n’achètera les 3 ! Le client lambda ira en acheter une des 3 et ira chez quelqu’un d’autre pour acheter celle avec la fonction qu’il ne possède pas. Ces trois montre sont donc très réussies mais pourraient avoir leur propre identité et devenir encore plus intéressantes. Je reste également d’accord sur le manque de “révolutions” à la Genta aujourd’hui. Les tendances sont donc sur la bonne voie mais doivent encore s’améliorer !

  3. François dit :

    La réflexion est intéressante. De façon plus générale, je me demande s’il n’existe pas des cycles pour la créativité : est-ce un hasard si on copie des voitures des années 60 (new beetle, mini, Fiat 500), des montres des années 60 (vous sauriez en citer plus que moi), des motos des années 60-70 (Guzzi V7, Bonneville, W800) ? Je pense qu’on est en ce moment dans une période de faible créativité, et que c’est la raison pour laquelle on en revient aux designs des périodes où l’inventivité exultait. Peut-être le côté crise aussi, dont on nous a rebattu longtemps les oreilles, donne-t-il envie aux gens d’avoir des valeurs refuge, de l’époque où “c’était mieux avant”.

  4. Antoine dit :

    Votre ode à la finesse ne peut pas plaire à tout le monde. Tous vos lecteurs n’ont pas des poignets de 15cm.

    • Jérôme dit :

      Bonjour Antoine,
      Je dirais plutôt une ode aux proportions équilibrées, au design abouti et à l’envie de faire de vraie belles montres.
      Lorsque je parle de finesse, je parle davantage de raffinement que de carrures très plates. Peut-être me suis-je mal exprimé.
      Les proportions d’une pièce, au porté, doivent évidemment être mises en relation avec la taille du poignet du propriétaire, nous sommes bien d’accord.
      Excellente journée,
      Jerome

  5. Alain dit :

    Bonjour,
    ben moi je viens de me commander une Ventura Classique, qui au point de vue de l’audace n’est pas prête d’être égalée même soixante ans après.

    Petit hors sujet : je suis passé la semaine dernière en vallée de Joux et j’ai découvert au village de Le Sentier : l’Espace Horloger. Le nom fait penser à une arrière salle de syndicat d’initiative avec quatre photos collées sur des panneaux en bois, mais en fait il s’agit d’un véritable musée avec une collection absolument passionnante à découvrir avec des pièces somptueuses (horloges du XVIe, pendules Atmos, montres à grandes complications…) . J’y ai passé l’après-midi et je n’ai pas tout lu.

    Plus d’info içi : http://www.espacehorloger.ch

    J’étais juste un touriste, au fait, je n’ai pas d’actions sur place.

    bien cordialement.

    • Jérôme dit :

      Bonjour Alain,
      Audacieuse la Ventura, c’est vrai !
      Nous ne connaissons pas l’Espace Horloger, mas passons régulièrement en vallée de Joux.
      Nous essayerons donc d’y passer à l’occasion.

      Merci pour l’info 🙂
      Excellente journée,
      Bien à vous, Jerome

  6. Thomas dit :

    Je vous rejoins, une Porsche 356, c’est plus classe qu’un Boxter.
    Même si un Boxter aura certainement beaucoup plus de gueule d’ici 20 ans.
    Le vintage (20 ans d’âge et plus!)
    Etrangement les Porsche des années 80 sont plus belles dans les années 2010 que dans les années 90. La nostalgie certainement!
    Et cela marche presque à chaque fois!

    Heureusement, que Porsche ne renie pas son histoire, et s’inspire toujours autant de ces dessins du passé.
    Porsche a un musée, ils continuent de racheter à des propriétaires leurs modèles emblématiques. Ils les restaurent, comme à l’époque, ils les exposent depuis des années pour le plaisir de tous. Et c’est chouette de voir cela!
    Je crois que Rolex fait pareil d’ailleurs.
    Il y a d’un autre coté, les collectionneurs, qui gardent, se transmettent de père en fils, font restaurer, achètent, rachètent, vendent, spéculent à tout va (même si cet aspect c’est moins sympa). Et c’est tout aussi bien!

    Ce qui est moins bien en revanche, c’est ce que fait une marque comme Nike, par exemple, rééditer sans cesse des modèles du passé.
    L’intérêt est de se caler sur des tendances. Alors qu’ils pourraient simplement essayer de faire de belles choses modernes. Résultat, le désintérêt de ceux qui collectionnaient les baskets anciennes, lassées de voir celles-ci sans cesse rééditées. Et puis, même s’ils font semblant d’innover avec des bulles d’air plus grosses et qui s’étalent sur toute la semelle, la technologie évolue très peu depuis le milieu des années 80.

    C’est ce que je reproche à l’horlogerie ces temps-ci.
    Chez Rolex, on le fait du coté de chez Tudor. Mais même si le résultat pourrait paraitre très réussi, je ne trouve pas cela très intéressant. Et puis Rolex garde son image intemporelle et innovante.
    Vous qui collectionnez vos pièces vintage, êtes heureux de voir que ces marques vous suivent et commencent à ressortir ce que vous trouviez de beau chez eux. Mais n’allez vous pas être un peu déçus d’ici quelques temps de voir que ce que vous trouviez de beau dans cette quête, de la pièce vintage, se trouve quasiment reproduit à l’identique dans de nombreuses vitrines de boutiques de montres.

    Pour Oris, qui fonce tête baissée dans le plaisir ultime qu’ils pourraient vous procurer. Pensent-ils à l’après? Le moment où vous commencerez à reniez cette démarche.
    C’est bien cela qui cloche selon moi!
    Les marques perdent en crédibilité à vouloir être trop proches d’une cible axée sur le passé.
    Ils ne faudrait pas oublier ce qu’ils pourraient apporter de neuf.

    Et puis pour la Battle:
    Nous, on a du goût! VS Footballeurs à cheveux bleus:
    Vous serez tellement copains des mêmes montres dans quelques temps que vous commencerez peut être à apprécier une Hublot musclée en céramique rouge

    Si les Porsche grossissent, c’est pour être plus techniques et créer aussi moins d’accident.
    Si le verres des montres sont en saphir aujourd’hui, c’est parce que cela évite quelques rayures.
    Et quand la technologie du verre sera à l’inraynium (incroyable et sans charme vintage), vous serez certainement nostalgique du verre saphir.
    C’est aussi simple que cela

    William L serait une Pgo
    Ce que fait Tesla me fait plus rêver!

    • Jérôme dit :

      Bonjour Thomas,

      Merci pour cette réponse sur laquelle je vous rejoins à bien des égards, il est vrai que les goûts évoluent et que les tendances connaissent une évolution cyclique. Les succès de Porsche et de Rolex que l’on cite souvent de paire résident sûrement aussi beaucoup du fait, comme vous le dites justement, que tous deux s’inspirent toujours autant de leurs designs historiques et entrent ainsi dans une sorte d’intemporalité.

      Cette intemporalité justement, cette appréciation de leurs designs décennies après décennies n’est elle pas aussi et surtout d’abord liée au fait que leurs produits soient extrêmement fiables et aboutis et leurs designs équilibrés. N’y a t’il pas un lien primordial avec le fait que dans les deux cas, leurs produits sont d’abord sexy et tiennent méchamment la route depuis bientôt 100 ans et que sans rien connaître de l’un ni de l’autre, on puisse en tomber amoureux très facilement ? J’ose espérer que si.

      C’est justement ce que je défends, loin des marques, des histoires et du marketing. Simplement des produits fiables, proportionnés, raffinés et fonctionnels qui ont été si bien pensés à l’instant T qu’ils ont basculé dans une forme d’intemporalité. De vrais outils que l’on a envie de porter, d’aimer et de transmettre.

      Maintenant pour ce qui est de la battle du goût et de l’après néo-vintage, je crois au contraire que si demain les vitrines des bijouteries sont à nouveau remplies de belles montres qui ressemblent à celles que j’ai envie de porter, cela ne me posera aucun problème.

      Et quant à nos amis footballeurs à cheveux bleus, comme vous les surnommez affectueusement, si demain, pour des raisons de beauté de l’objet, de ses finitions et proportions ils tombaient amoureux et se mettaient à porter des Universal Genève Tri-compax, re-produits à l’identique pour l’occasion, je me dirais simplement qu’on tire globalement vers davantage d’élégance et j’en serais ravi. Vraiment.

      J’en profite pour vous inviter, si vous êtes sur Paris, à passer nous voir au bureau, c’est vraiment avec plaisir que je continuerais cet échange autour d’un café.

      Bien à vous,
      Jerome

  7. Fantomas dit :

    Salut les Rhabilleurs,

    je partage votre point de vue sur Basel 2018 et me réjouis que les diamètres redeviennent contenus. Cela étant dit je me jette la pierre car fut une époque où l’idée de porter une montre de 34 à 38 mm ne m’aurait même pas effleurée. Par goût ? Non, par manque de connaissance.
    Il y a 10 ans les diamètres ont explosé et l’intérêt pour horlogerie aussi, dont le mien. Je me souviens avec un haut le coeur d’une époque ou les Zenith ressemblaient plus à des Transfomers qu’à des montres, cumulé à un show off de son CEO des plus vulgaires de mon point de vue. Les prix se sont également envolés : des augmentations tous les ans sans véritables raisons font que je me suis ouvert au monde du vintage : un univers gigantesque, des prix pour toutes les bourses et des diamètres plus faibles ont contribué à me faire aimer les plus petits diamètres, les montres simples, bien proportionnées et qui n’ont que peu de prétentions : donner l’heure, être confortable à porter et bien faite. Un truc de dingue quoi ! :o)

    J’ai vu autour de moi de plus en plus d’engouement pour les vintages de tous bords, que ce soit des marques obscures et disparues ou des maison encore présentent aujourd’hui. Tout un marché qui échappait jusque là aux marques horlogères. Je ne suis pas dupe et je pense que vous non plus : si les marques piochent dans leur passé c’est qu’il y a des sous à faire à peu de frais : retoucher ici et là le cadran, le boîtier ou pas du tout et hop “roule ma poule !”.
    Une entreprise doit vivre de sa production je le comprends sans problème mais qu’elles ne viennent pas me bassiner avec un discours pseudo marketeux sur l’héritage car je n’y crois pas une seconde. Et d’ailleurs ce revival du vintage est partout du moins en occident voire dans cette vieille Europe en mal d’authenticité.

    Pour finir, je rebondis sur votre souhait de “retomber amoureux”. J’ai eu ce souhait encore il y a peu mais comme en amour c’est une histoire sans fin et pleines de frustrations et de tristesses. J’ose donc le parallèle suivant :
    Relations humaines
    Au début de notre vie sentimentale, on butine souvent : on tombe amoureux et dès que ça coince, on commence à regarder ailleurs, on arrête et on se met en quête d’une nouvelle âme soeur. Et si on reste sur ce mode de fonctionnement toute sa vie on finis tout seul.

    Relations horlogères :
    Une CHI violente, on la veut, on ne rêve plus que d’elle, on fait des pieds et mains pour qu’elle soit notre. Enfin elle est à notre poignet dont elle n’est pas prête de décoller. Puis finalement, un peu trop ceci pas assez cela, mouais bof finalement non ça le fait pas ==> Séparation ==> Revente et nouveau cycle.
    Au bout du compte ça ne mènera à pas grand chose car on tourne en rond : désir => frustration ==> désir => frustation etc..;

    On le sait et c’est prouvé l’Amour avec un grand A ne dure pas, c’est physiologique, il se transforme en quelque chose d’encore plus précieux : l’intimité, l’attachement.
    Pour nos montres c’est pareil ! Qui n’a pas dans sa collection une montre qui n’est pas parfaite, trop petite, trop grande, qui se pose mal sur le poignet ou je ne sais quelles autres tracasseries. Et pourtant, on ne s’en séparera jamais même si cela nous a traversé l’esprit parfois car elle est liée à notre histoire, à des souvenirs, à notre intimité : on y est attaché.

    Je ne saurais donc que trop vous conseiller de porter vos montres actuelles et surtout ne pas chercher à tomber amoureux à chaque Baselworld.

    My 2 Cents

    • Jérôme dit :

      Bonjour Fantomas,

      Une bien belle allégorie que je partage entièrement. Si l’on continue la comparaison amoureuse, cet attachement et cette intimité que nous partageons avec plusieurs montres nous permet même de rester de parfaits gentlemen tout en nous autorisant la polygamie. Pas désagréable. 🙂 De la à vivre façon Hugh Heffner horloger, la route est encore longue et nous tacherons de ne pas nous égarer !

      Bon weekend,
      Jerome

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