Lors de la dernière édition du salon Watches & Wonders de Genève, nous avions le plaisir de vous parler des nouveautés Grand Seiko. Une grande leçon de précision, et des montres toujours aussi bien réalisées. Aujourd’hui, il est venu le temps de vous parler des nouvelles Grand Seiko UFA (pour Ultra Fine Accuracy), et de l’histoire de ces montres de pointes depuis les années 1960.
1960 est une date importante pour la présentation de la première Grand Seiko, aussi appelée « First ». Le Japon ayant toujours un œil tourné vers ses confrères helvétiques, Grand Seiko remarque que ces nouvelles montres, équipées du calibre 3180, démontre de précisions dans les tolérances du Bureau Officiel de Contrôle de la Marche des Montres, ou l’ancêtre du COSC si vous préférez. C’est pourquoi on voit apparaître au début des années 1960 sur certains cadrans la mention « CHRONOMETER ». Mais rien ne lie les deux entités et Grand Seiko arrêtera d’utiliser ces standards pour définir sa propre idée de la chronométrie, le « Grand Seiko Standard », qui apparait au milieu des années 1960 et utilisera une dérive moyenne quotidienne de -3/+5 secondes.
Les travaux sur le quartz vont bon train dès le milieu des années 1960 et la montre mécanique est remise en question. C’est pourquoi Grand Seiko se penche sur une montre qui tranche un peu plus et présente sa première VFA (Very Fine Accuracy) en 1969, en même temps que la très célèbre Quartz Astron. Les résultats sont prometteurs, la VFA présentant une dérive mensuelle de +/- une minute, à la fois dans les calibres automatiques (6185 et 6186) et le calibre à remontage manuel (4580)
Souvenez-vous, lors de mes précédentes présentations Grand Seiko, je vous ai souvent parlé d’une concurrence « saine » au sein de l’entreprise Grand Seiko. Deux sociétés sœurs, Daini et Suwa Seikosha, se tirent un peu la bourre en matière de développement produit, pour toujours se dépasser. C’est ainsi qu’en novembre 1969, c’est Suwa Seikosha qui présente la 61GS VFA, équipée d’un calibre automatique. Presque au même moment, Daini Seikosha présente la 45GS VFA, équipée cette fois d’un calibre mécanique à remontage manuel.
Malgré la belle précision de ces calibres mécaniques, la vie de VFA ne sera pas longue, toute puissance du quartz oblige, et on trouvera une dizaine de référence jusqu’en 1972, et une présence en catalogue jusqu’à la moitié des années 1970 environ.
GRAND SEIKO SPRING DRIVE : UNE NOUVELLE IDÉE DE PRÉCISION
Dans cette même veine initiée dans les années 1960, en 2004, Grand Seiko a finalement présenté le calibre 9R65 Spring Drive, associant un remontage automatique et une réserve de marche de 72 heures à une technologie horlogère capable d’une précision mensuelle de ±15 secondes et établissant ainsi une nouvelle norme parmi les mouvements entraînés par un ressort moteur. On découvrait alors le « tri-synchro », partie électronique en lieu et place du balancier spiral, de l’ancre et la roue d’ancre, pour assurer la meilleure précision du mouvement possible.
En cette année 2025, c’est une nouvelle évolution du calibre Spring Drive que l’on découvre, et le retour de trois lettres qui font toute la différence, j’ai nommé UFA pour Ultra Fine Accuracy. Tout cela est rendu possible par la présentation du calibre Spring Drive 9RB2, qui reçoit cette nouvelle désignation. Un nouveau calibre qui présente une précision incroyable de ±20 secondes par an, ce qui en fait le mouvement de montre-bracelet entraîné par ressort moteur le plus précis aujourd’hui. Une amélioration due au travail sur la thermo compensation, et le vieillissement du quartz synthétique. Mais ça n’est pas tout. Les proportions de ce nouveau mouvement étant plus qu’acceptables, on trouve dans les nouvelles références (SLGB003 et SLGB001) qui accompagnent le calibre une proportion divine de 37 mm die diamètre pour 11,4 mm d’épaisseur. La référence SLGB003 est présentée avec son boitier et son bracelet en alliage spécial de titane, et la seconde SLGB001 en platine, avec un bracelet en cuir.
Et puis, pour toujours trouver un peu de poésie dans ce monde technique, on trouve de superbes cadrans qui reprenne la fine couche de givre qui se dépose sur les arbres des forêts des hauts plateaux de Kirigamine. Le bleu de la version platine, proposée à 42,000€ est un peu plus intense que la version en titane, proposée au prix de 12.000€. Des pièces exceptionnelles, où la beauté se cache au plus profond du mouvement, pour remettre en fin en avant la plus belle des « complications » horlogères à mon sens : la chronométrie.