Ianos Dytis Une question de design et de narration

Vous avez sûrement déjà entendu dire que les montres de plongée sont parmi les types de garde-temps les plus populaires au monde, et ce depuis des temps immémoriaux. Cela s’explique par leur polyvalence visuelle et technique (à condition bien sûr que vous aimiez leur design) qui leur permet de s’adapter à toutes les situations. Et à la base, ce sont des montres-outils et, en tant que telles, elles sont très sophistiquées. Aujourd’hui, il y en a pour tous les budgets et pour tous les goûts, ce qui est en général une bonne chose. Mais il est donc assez rare de trouver une plongeuse qui soit différente, et c’est pourquoi je suis ravi de vous présenter la Ianos Dytis.

Ianos Dytis au poignet

Ianos: qui, quoi, et comment 

Ianos a été fondée par Jacob Hatzidimitriou. Comme beaucoup de jeunes marques de montres indépendantes, elle a été lancée en 2019 via une campagne Kickstarter avec sa première collection appelée Avyssos, qui veut dire « abîme » en grec. Cette dernière était une montre de plongée avec un aspect unique, une caractéristique commune à tous les modèles de la marque, et qui a été entièrement financée en seulement deux heures. Jacob a ensuite lancé sa deuxième collection, Mihanikos, qui fait référence aux débuts de la pêche à l’éponge sur l’île de Symi, en Grèce bien sûr. La Dytis est la troisième et dernière montre de plongée de Ianos, et même si je ne pense pas que le nom du modèle fasse référence à quoi que ce soit en particulier, son design, lui, y fait clairement allusion. Mais nous y reviendrons dans un instant. 

Ianos Dytis détails du cadran

Ce qui est clair avec Ianos, c’est que la marque se consacre entièrement à relier la culture grecque ancienne et moderne à l’horlogerie, ce qui se ressent dès que l’on analyse le nom de la marque. Ianos est le nom grec du dieu des commencements et des conclusions, qui regarde à la fois vers le passé et vers l’avenir, et que les Romains appelaient Janus. Avec sa marque, Jacob voulait créer une expérience unique en termes de design, de sensations et de valeur, tout en diffusant et en perpétuant les principes de la culture grecque au-delà des canons habituels que sont la littérature, l’art, la gastronomie et la musique. Ce qui me plait vraiment avec Ianos, c’est que les montres sont mécaniquement fiables, bien faites et bien finies, tout en étant très différentes de ce que nous voyons habituellement, sans pour autant paraître fantaisistes. 

Ianos Dytis fond de boîte avec canal pour bracelet

Repenser le design des montres de plongée

Comme vous l’avez sans doute déjà remarqué, je m’intéresse beaucoup à Ianos et à la Dytis, et ce pour plusieurs raisons, dont l’une que je viens d’évoquer : le fait que cette montre soit différente et de bonne qualité. L’autre raison est que la Dytis est ultra lisible, comme toute bonne montre de plongée se doit de l’être, et qu’elle est construite comme une montre-outil professionnelle, ce qui n’est pas toujours le cas. Que vous optiez pour la version blanche ou bleue, les cadrans sont vraiment faciles à lire de jour comme de nuit grâce à une très bonne application de peinture luminescente. De plus, la Dytis a un aspect très utilitaire, car toutes les surfaces sont mates : les aiguilles, le cadran, les index, le boîtier et même le bracelet, ce qui garantit encore plus sa lisibilité. Car comme vous le savez, les surfaces non polies ne reflètent pas la lumière.

Ianos Dytis luminescence

Et la Ianos est une montre très lisible. Par exemple, les aiguilles des heures et des minutes sont grandes, arrondies d’un côté et anguleuses de l’autre, et s’accordent très bien avec les grands index appliqués. Sur les deux versions, chaque index est entièrement fait de matériau luminescent, et sur la version blanche, il sont entourés d’une fine ligne bleue pour les rendre plus faciles à voir. Et en regardant de plus près le cadran, on remarque trois détails qui mettent en avant l’héritage grec : d’abord, le symbole du mauvais œil qui remplace la petite trotteuse habituelle à six heures, sous la forme d’un disque qui tourne ; les couleurs et le dessin du drapeau grec à douze heures ; et les index des minutes qui ont l’apparence de pierres qui font référence à la technique de plongée kampanelopetra (lorsque le plongeur remonte à la surface à l’aide d’une corde) même si ce n’est pas évident en soi.

Le design unique de la Dytis se retrouve aussi sur le boîtier, même si on ne retrouve plus l’héritage culturel et artistique grec. C’est juste du pur design. Du boitier en titane grade 2, fini avec un traitement de sablage qui lui donne un aspect nacré et uniforme, à la lunette tournante de style « bund » très texturée (les lunettes « bund » ont été inventées pour les commandos sous-marins allemands dans les années 1960 et non, pas par Unimatic !) Le boîtier a un profil élégant avec des cornes courtes mais larges qui s’incurvent de manière spectaculaire, des ponts protège-couronnes arrondis, un moletage profond sur la lunette et une construction à cornes fixes, qui montrent clairement qu’il s’agit d’une montre-outil digne de ce nom. En retournant le boîtier, on découvre un détail unique que la marque appelle un « canal pour bracelet », une rainure peu profonde mais large dans laquelle le bracelet repose parfaitement à plat.

Ianos Dytis au poignet, distensions idéales

La Dytis est aussi solide qu’elle est belle

J’ai déjà dit plusieurs fois que la Ianos Dytis est une vraie montre de plongée, et c’est vrai. Nous savons déjà que la luminescence est excellente (BGW9, même si la marque ne le précise pas) et qu’elle est présente en abondance sur les aiguilles, les index et la bille luminescente de la lunette. Avec une couronne et un fond vissés, on trouve une étanchéité à 300 mètres, un verre saphir bombé avec traitement antireflet interne, un boîtier léger mais solide, et un bon mouvement également : un Sellita SW360-1 de fabrication suisse qui bat à 4 Hz et offre une réserve de marche de 42 heures. De plus, le bracelet en caoutchouc d’une seule pièce, très souple et doux, s’adapte parfaitement au fond de boîte, et la Dytis a, à mon avis, des dimensions idéales : 41 mm de diamètre, 49 mm de corne à corne et 14 mm d’épaisseur (et pour les curieux, 20 mm d’entrecorne).

Conclusion 

Quand on prend tous les éléments de cette montre et qu’on regarde la Dytis dans son ensemble, on trouve (c’est mon avis) une création horlogère qui met vraiment l’accent sur le design et la narration. Le design, parce que chaque élément est unique et différent de ce qu’on voit d’habitude. Par exemple, le sablage du boîtier n’est pas nouveau, mais obtenir une finition nacrée et mate, l’est. Et la narration parce que la Dytis renferme plusieurs aspects de l’histoire, de la mythologie et de la tradition grecque d’une manière inédite, en faisant référence à des éléments dont on n’a probablement jamais entendu parler et en trouvant des façons nouvelles et modernes d’en parler. Par exemple, le mauvais œil utilisé pour représenter les secondes qui s’écoulent. Très poétique je pense. 

Au final, soit on aime une montre, soit on ne l’aime pas. Et si c’est le premier cas pour vous, cette superbe Ianos Dytis est proposée sur le site de la marque au prix de 1 850 CHF/1 971€.

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