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BOVET 1822 MANUFACTURE

BOVET 1822 MANUFACTURE Le tour du propriétaire

Bovet. Un nom dont vous avez forcément entendu parler, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Les passionnés d’horlogerie connaissent le grand passé de Bovet, ces chronographes exceptionnels, et d’autres passionnés ou amateurs auront forcément vu passer devant leurs yeux des modèles plus récents à complication et imposants. Avec quelques amis, nous avons la chance d’aller visiter la manufacture Bovet et voir l’élaboration de ces pièces assez exceptionnelles, ainsi que des montres du patrimoine.

Bovet : un brin d’histoire

Il faut remonter au milieu du XVIIIe siècle pour voir un premier membre de la famille Bovet s’exercer à l’horlogerie, dans la ville de Fleurier. Il s’appelle Jean-Frédéric Bovet, et aura trois enfants. Des enfants qu’il mettra pour certains rapidement à l’établi, avant que ces derniers soit en âge de rejoindre Londres pour travailler pour Magniac & Co, importante société commerciale qui avait alors trouvé le moyen de traiter facilement avec la Chine. Edouard Bovet sera envoyé à Canton, et il se créera ainsi un triangle des Frères Bovet entre Canton, Fleurier et Londres. On retiendra les pièces exceptionnelles alors livrées à la Chine, reconnaissable par leurs décors émaillés, leurs perles et une façon bien particulière de décorer les mouvements.

Quelques troubles politiques secoueront un peu tout cela, particulièrement dans le canton de Neuchâtel avec les guerres napoléoniennes, mais au milieu XVIIIe siècle les affaires vont de plus belles, toujours dans ce triangle Bovet de trois pays. Tristement par la suite, les Bovet se lassant de cette activité, l’entreprise familiale sera revendue en 1864 et passera alors dans plusieurs mains. Les Leuba possèderont même la société en 1901. Il faudra attendre 1932 pour qu’une autre génération de Bovet (Albert et Jean) rachète l’entreprise, et avant même cela les deux frères et leur société avaient excellé dans la production de montres et complication, pour n’en citer qu’une : la mono-rattrapante. En 1948, Leuba achètera à nouveau Bovet et rapidement utilisera les outils à disposition pour sa propre marque, laissant petit à petit tomber les montres Bovet. Parmigiani aura même la marque au début des années 1990 mais il faudra véritablement attendre Pascal Raffy et sa volonté de faire quelque chose de la marque par son rachat en 2001. Avant d’investir sérieusement et de pouvoir aujourd’hui produire en interne la majorité des pièces qui servent ses montres.

BOVET 1822 MANUFACTURE

Je vais aujourd’hui vous emmener à la découverte de deux aspects de Bovet. La première se rapporte à la production actuelle et les moyens de production, la seconde aux pièces historiques détenues par la marque aujourd’hui.

Chez Bovet, les investissements ont été largement faits dans les machines qui “font” les montres, si bien que 95% de la montre est réalisée en interne. J’entends par là des machines CNC à la pointe, d’où sortent notamment les platines, mais aussi certaines bases de cadrans. Cadrans qui sont d’ailleurs réalisés en interne, sauf pour la découpe des pierres comme la météorite qui requiert un savoir particulier.

Vous vous doutez bien que les plans ne sont pas trouvés sur Alibaba, malgré les liens passés de la marque avec la Chine, mais qu’un bureau d’étude travaille sur place à l’élaboration des mouvements, boitiers, bracelets et j’en passe. Machines à étamper sont aussi en activité pour les autres pièces des mouvements. Et on reconnait aussi une manufacture “complète” à ce qu’elle arrive à faire ce que la majorité des manufactures ne fait plus depuis longtemps : le ressort spiral.

Ce qui est amusant et fort, et surtout permis par une faible production, est que les machines à étamper que nous voyons ne servent pas uniquement les montres Bovet, mais également de grandes manufactures dont je tairais le nom, et même des entreprises d’aéronautique y font fabriquer certaines de leurs pièces, comme ce disque d’altitude d’hélicoptère. On ne voit pas ça tous les quatre matins.

Je vous parle de CNC et de machine à étamper, mais il y a aussi des métiers d’artisanat, et principalement un atelier de gravure où 3 graveuses travaillent à plein temps. Quand on arrive près d’elles, naturellement les voix s’étouffent et on ne peut qu’être admiratif du travail d’orfèvre sur des boucles, boitiers et autres parties constitutives de la montre. Le geste est lent, précis, efficace et la pièce en or, emprisonné dans la cire rouge, se plie aux moindre exigences de celles qui la sublime.

Au détour des différentes salles de production, et aussi un peu plus tard sur l’autre lieu qu’est le magnifique Château de Môtiers, nous pouvons remarquer des designs parfois très originaux qui semblent personnels : rien de plus normal quand on sait que 35% de la production représente des demandes particulières de clients.

Vous l’aurez compris à Tramelan, ça sent bon l’huile et les machines.

Nous avons ensuite eu le plaisir de nous rendre au Château de Môtiers, racheté par Monsieur Raffy il y a quelques années pour en faire la vitrine de Bovet, mais pas seulement. Un lieu de travail, de réception pour les clients, mais aussi d’assemblage. Ainsi on peut voir les maîtres horlogers assembler de belles complications à l’étage du château, où une belle lumière pénètre et où on se demande comment ces derniers restent concentrés avec pareille vue. Un cadre de travail assez fantastique.

Le Château de Môtiers est aussi un moyen de constituer, années après années, une collection de montres du prestigieux passé de la marque. Comme je vous le disais, nous avons eu le plaisir de voir de nombreuses montres de poche réalisées pour le marché chinois, avec leur décors émaillés, demi-perles et platines gravées et ciselées.

Évidemment, le musée serait incomplet sans quelques chronographes, ce dont les frères Bovet, un peu plus tard que les premiers frères (j’espère que vous avez suivi), ont réussi à lancer lors du rachat de Bovet au début des années 1930.

Mais enfin, et puisque le passé sert (nous l’espérons) à éclairer le présent et le futur, nous avons pu découvrir une ribambelle de pièces exceptionnelles Bovet. De montres plutôt simples, on arrive rapidement et pour ne citer qu’elle à la Récital 20 Astérium, dont on ne comprend pas tout de suite le message. De belles complications comprenants l’affichage de l’heure par mono-aiguille sur fond de quartz bleu représentant le ciel, mais aussi un calendrier annuel, l’âge de la Lune, et notre équation du temps si chère. Sans oublier un tourbillon et son balancier à inertie variable. Ça vous va ?

Bovet 1822 Récital 20 Astérium

On peut aussi voir une autre spécialité de Bovet, que sont les montres de poches, elles aussi compliquées, et souvent d’une taille assez importante. Elles sont en réalité aussi des montres bracelet grâce au système Amadéo, permettant en retirant le bracelet et grâce à un petit support de pouvoir faire tenir debout et fière la tête de montre seule, ou la glisser dans la poche.

Le lecteur attentif remarquera tout de même que les complications astronomiques, ou décors d’hémisphères, sont une chose que l’on observe souvent sur une Bovet. Pour ne pas nous déplaire évidemment. Heureusement, il y a aussi des pièces beaucoup plus simples, qui vont davantage tirer leur épingle du jeu par une belle finesse et un diamètre acceptable, rehaussé par une très belle finition de cadran. Le tour est joué !

J’espère que vous aurez un peu mieux compris ce qu’est Bovet. Une manufacture discrète, libre, et qui souhaite le rester, qui produit de superbes pièces dans des styles qui lui sont propres. Longue vie !

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