BREGUET TYPE 20/XX Une quatrième génération superlative

Elle est arrivée : la quatrième génération de Type 20 a fait son apparition ce 6 juin. Une montre très attendue par tous les amateurs de la marque, et le fruit d’un développement d’au moins 4 ans pour Breguet. Avant toute chose, nous vous parlions il y a peu de toute l’histoire de ce merveilleux chronographe. La vidéo aujourd’hui se concentrera sur les nouveautés découvertes début juin.

Type 20 : histoire

Pour ceux qui n’auraient pas l’envie de regarder la vidéo, laissez-moi vous en dire deux mots. Remettons-nous dans le contexte pré-1950. Breguet commence déjà à la fin des années 1940 à répondre à une demande croissante de chronographes-bracelets. En effet, si le pilote s’appuie sur ses instruments de bord, il faut qu’il puisse aussi compter sur sa montre. Ainsi, en ne prenant que cet exemple, le Centre d’Essai en Vol (C.E.V.) reçoit quelques chronographes Breguet à mouvement Lemania. Au même moment, et fait hautement intéressant, on commence dans les registres Breguet à voir l’apparition d’une “fonction spéciale” pour certains chronographes. Je ne vous fais pas de dessin, il s’agit de la complication retour en vol. Il faudra attendre 1953 pour voir le terme Type 20 apparaître dans les registres, ce qui signifie que l’appellation choisie par l’administration remonte à très peu de temps. Le seul document que nous ayons se nomme Type 21 et a fait son apparition en 1956. Mais pas de trace du Cahier des charge Type 20, qui a dû exister, et qui ressemble à s’y méprendre aux dispositions du Type 21.

Pour la suite des évènements, je vous laisse poursuivre au travers de la vidéo que nous avons réalisée à propos de la riche histoire du Type 20

Breguet Type 20 en 2023

Juin 2023 marque donc l’apparition d’une nouvelle génération du célèbre chronographe. Et de deux belles nouveautés : un Type 20 et un Type XX. Si vous avez bien fait vos leçons, vous saurez distinguer la version civile de la version militaire.

Commençons par le pilier du lancement de ce chronographe : son calibre. Qu’il s’agisse de la version militaire à un compteur de chronographe (calibre 7281) ou la version civile à deux compteurs de chronographe (Calibre 728), la base est la même. Nous trouvons ainsi un calibre mécanique à remontage automatique à roue à colonnes dotée d’un embrayage vertical. Derrière ce jargon se cache un système de chronographe, qui, contrairement à un embrayage horizontal, pose moins de problèmes d’interpénétration des rouages, permettant en même temps à un démarrage plus souple.

La grande caractéristique de ce mouvement de chronographe est de présenter un système de retour en vol. Cette fonction “spéciale” qui permet par l’action du poussoir du bas, et pendant le fonctionnement du chrono, de ramener immédiatement tous les compteurs à 0 et démarrer au même moment une nouvelle mesure. Nouveauté pour ces nouveaux calibres, une fréquence de 5Hz, comprendre haute fréquence de 36.000 alternances par heure, ainsi que des composants en silicium pour la roue d’échappement et le spiral. Des pièces qui permettent d’éviter l’influence fourbe des champs magnétiques. On apprécie une réserve de marche à 60 heures. Voilà pour la partie mécanique !

Commençons par le nouveau Type 20 militaire, la référence 2057. Eh oui, la numérotation chiffres arabes fait plutôt référence aux pièces livrées aux différents corps militaires. On remarque la filiation au premier coup d’oeil, avec une pièce qui nous renvoie aux Type 20 militaires des années 1950. Une couronne type “oignon” bien préhensile même avec des gants, une lunette polie et crantée avec pour seul repère son triangle luminescent, des chiffres arabes sur un cadran noir mat dévoilant une petite seconde à neuf heures et un sous-compteur des 30 minutes du chronographe à trois heures, qui nous fait ici indéniablement songer aux compteurs “big eye” comprendre surdimensionné.

En conclusion, le cadran est toujours aussi lisible, bien net comme on sait l’apprécier sur un Type 20. Je sais que les critiques sont nombreuses à propos de l’intégration d’une date entre 4 et 5 heures. On peut débattre longtemps de cette dernière, pas forcément inutile en 2023 sur un Type 20/XX mais à mon sens un peu à l’étroit entre les index 4 et 5. Le boitier est une belle surprise tant sa qualité de réalisation est visible. Son seul petit défaut à mon sens se rapporte à ses dimensions de 42 mm de diamètre pour 14,1 mm d’épaisseur. C’est honnêtement portable pour mon poignet de 16,5 cm, mais quand je pense à la référence Type 20 3800 des années 1990 et ses 39 mm, la taille était à mon sens parfaite. Les finitions sont en tous cas superbes, en particulier l’alternance de polis et brossés et ce chanfrein bien prononcé qui joue avec la lumière. Au dos, on découvre à travers la glace saphir le calibre 7281 et sa masse oscillante en or noirci, avec ses finitions en sobriété.

Le Type XX, référence 2067, dans sa version civile donc, présente un visage similaire mais différent. On y trouve une lunette plus élaborée, comprendre graduée sur 12 heures, et dont on apprécie beaucoup la typographie des chiffres, ainsi qu’un deuxième totalisateur des 12 heures du chronographe, qui vient se positionner dans le cadran à six heures. La couronne est plus petite en taille, contrairement à la présence militaire du Type 20 présenté juste avant. J’aime à voir de petites différences, de l’ordre du détail de sens, au niveau des aiguilles. Le Type XX ne présente pas d’aiguille de petite seconde luminescente contrairement au Type 20, permettant encore une fois de différencier l’utilisation des deux chronographes. Son boitier reste similaire en tous points à celui du Type 20.

Maintenant, parlons prix. Les deux chronographes Breguet Type 20 et Breguet Type XX (j’ai l’impression en écrivant cela de parler de Dupont et Dupont) sont affichés au prix de 19.100€. Un prix très important, je le conçois, qui même s’il nous met de la très belle qualité et un mouvement à la pointe en face, reste proche des 20.000€ et donc dans une sphère à laquelle nous n’avons pas l’habitude pour les chronographes de ce genre. Pour vous remettre dans le contexte en 2002, un Type XX en boutique équipé du calibre 582 (base Lémania) s’échangeait contre 5400€ sur bracelet cuir. Quoi qu’il en soit, la réalisation est belle à mon sens, l’esprit du Type 20/XX toujours bien vivant, et le travail de Breguet et en particulier d’Emmanuel Breguet à reconstituer l’histoire magnifique de cette épopée “chronographesque” est plus qu’agréable à découvrir.