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LA MONTRE OUTIL D’HIER, AUJOURD’HUI

LA MONTRE OUTIL D’HIER, AUJOURD’HUI Cas pratique de la montre de plongée

Il y a quelques mois déjà, un ami proche m’a déposé sa Rolex Sea-Dweller Réf. 16600 de la fin des années 1990 pour une révision complète ainsi qu’une remise en état de l’étanchéité. La montre a été confiée à mon horloger qui me prévient alors qu’il ne peut pas garantir l’étanchéité, les paramètres à prendre en compte étant trop nombreux. Une réponse qui aurait été similaire chez Rolex, compte tenu de l’état du boitier.

S’en est donc suivie une réflexion sur le caractère temporel de la montre outil pour aboutir à une question : les outils d’hier peuvent-ils être les outils d’aujourd’hui ? En se concentrant sur les montres de plongées plus particulièrement.

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Notre poésie horlogère nous amène toujours à avoir un éclat particulier dans les yeux quand on voit qu’une vieille plongeuse a traversé les décennies en prenant des couleurs et en servant toujours son but premier, celui d’accompagner son porteur, sans failles. Je me souviens d’un plongeur de Marseille avec qui nous avions réalisé une vidéo il y a quelques années et qui plongeait encore avec la Submariner 5512 qu’il avait eu dans les années 1970. Une pièce qui montrait les signes du temps sans pour autant faire défaut au plongeur lors de ses nombreuses descentes.

Un outil dans son sens le plus strict est un objet nécessaire dont on va se servir pour accomplir une tâche. Ici dans mon exemple la montre de plongée rentre tout à fait dans le cadre, permettant aux nageurs, aux apnéistes ou encore aux plongeurs plus “professionnels” d’avoir la notion du temps une fois sous la surface de la mer. Vous allez me rétorquer avec raison qu’aujourd’hui cela aura seulement un objectif, celui de connaître l’heure, puisque les temps de plongée sont désormais régulés par des ordinateurs de plongée qui permettent même la lecture des paliers. Et vous aurez raison. Mais au regard des plongeurs que je connais aujourd’hui et qui mettent réellement les pieds sous quelques dizaines de mètres de fond, l’ordinateur s’accompagne très souvent de la montre. La crainte de panne étant toujours présente, mais la lecture sur ordinateur étant plus simple. Ce n’est pas le débat ici.

Le débat est plutôt de savoir s’il faut se battre pour toujours pouvoir porter sa plongeuse de 1970 ou 1990 au poignet lors d’un moment aquatique, ou se dire que finalement c’est un outil dépassé et le réserver à l’air libre seulement, pour se tourner vers un outil plus récent et fiable.

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Quand on choisit un outil aussi important qu’une montre sur laquelle on doit compter sous l’eau, j’entends aussi bien d’un point de vue de la simple étanchéité que de la prise d’information, il faut y réfléchir à deux fois. Tout d’abord, pour ce qui est du simple aspect technique “montre de plongée”, une plongeuse ancienne fera défaut. J’entends par là une luminescence absente car le tritium ou le radium ne sont plus actifs, une lunette souvent bidirectionnelle ou unidirectionnelle mais où la bille tritium fait défaut, et enfin et le plus important : l’étanchéité plus totalement vérifiée.

On a beau avoir dans les mains une pièce sensée être étanche à 200 mètres, les décennies qui nous séparent de sa production ont fait leur travail. Au-delà des simples joints secs à changer, et du verre à contrôler, tout le système tube de couronne et couronne est à revoir, et plus complexe encore, l’état du boitier. Un boitier dans un état moyen, qui n’a pris ne serait-ce qu’une micro déformation, demandera une restauration complète avant de pouvoir regagner l’eau en toute tranquillité. L’étanchéité est une affaire primordiale, et force est de constater que des montres qui ont une trentaine d’années ou plus ne sont parfois plus aptes à ce service. Un ami travaillant chez la marque à la couronne m’a d’ailleurs confirmé que les plongeuses anciennes font l’objet d’une étude cas par cas pour définir si les points évoqués précédemment sont viables ou non. Et que bien souvent les vieilles Submariner ne sont pas garanties sur l’aspect étanchéité.

Face à cette constatation, faut-il s’acharner sur celle qui autrefois était un outil de plongée redoutable en altérant complètement son état d’origine ? À mon avis non. À la fois pour respecter son aspect d’origine, mais aussi financièrement quand des solution plus à propos sont disponibles.

Par solution j’entend un changement d’outil. On garde évidemment sa montre vintage pour tous les jours et même une rapide brasse si l’étanchéité de la montre a été contrôlée. Mais pour les activités aquatiques et pour ne pas trop se poser de questions, il faudra choisir un outil contemporain. Une montre que l’on peut emmener dans l’eau, mais surtout à laquelle on peut infliger une pression importante et qui pourra toujours indiquer l’heure dans l’obscurité et permettre de connaître le temps passé en immersion.

C’est en fait un peu comme n’importe quel autre outil. On aura toujours par-ci par-là un outil de nos grands-parents qui tient encore la route, mais l’outil dont on se sert souvent sera plus vite essoufflé après 30 ans et cela est normal. Je ne vais pas chercher toutes les comparaisons possibles et imaginables mais vous voyez où je veux en venir.

Ma conclusion : laissez vos anciennes montres outils de plongée en dehors de l’eau, et trouvez une nouvelle recrue qui permette de ne pas vous poser de question, faite pour endurer, prendre des coups, et toujours répondre avec fiabilité. C’est la vie !

Une réponse à “LA MONTRE OUTIL D’HIER, AUJOURD’HUI”

  1. Dominique Bedouet dit :

    Dommage qu’1 Rolex ne soit + opérationnelle après 30 ans cf la cherté du produit

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