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COLLECTION : LES CHRONOGRAPHES BREGUET (Ep. 1)

COLLECTION : LES CHRONOGRAPHES BREGUET (Ep. 1) Les tribulations du collectionneur

Christophe (@toiche) écrit ici son premier article depuis New-York pour Les Rhabilleurs et revient sur des caractéristiques du collectionneur, avant de vous présenter ce qui le passionne et sera le sujet de nombreux autres articles.


Si vous lisez ces lignes, c’est sûrement lié à un léger sentiment de voyeurisme de la part du passionné que vous êtes, c’est un sentiment plein de curiosité et ça rejoint tout de suite cette question fondamentale : “Mais comment les autres vivent-ils leur passion horlogère ? Suis-je vraiment le seul à être comme ça ?” Soyons honnête, certains d’entre vous ne collectionnent pas et sont tout simplement curieux de savoir ce qui se se cache derrière ce titre. 

Bref, avançons droit au but et rentrons directement dans le vif du sujet : le collectionneur et ses névroses, ses tics (et sûrement tacs et plus vraisemblablement des tocs).

La collection de montre comme addiction

Déjà, je dois me présenter : je suis amateur de montres ! Je suis peut-être un fou qui passe son temps à regarder ses montres et qui essaie d’en accumuler d’autres alors qu’il n’en a pas le besoin. Je sens déjà que certains lecteurs se reconnaissent et se disent : “tiens !  Cet article va enfin me prouver que je ne suis pas seul dans cette situation ….”.

Je ne vais pas vous cacher qu’il est compliqué de décrire les différents stades de la névrose horlogère. Chacun se comporte différemment et gère plus ou moins bien la situation au quotidien. Comme je ne vous connais pas tous, j’ai décidé de parler de moi car c’est tout de même le meilleur cobaye que j’ai pu trouver. Facile diront certains ! Je suis d’accord. “Touché!” disent les américains). 

Donc, pour en revenir à ma légère passion horlogère, j’ai découvert que je connaissais les montres de l’ensemble de mon entourage (cercle amical et professionnel) alors que je n’en parle jamais avec eux. Car oui, voici le premier réflexe qui s’auto déclenche lorsque je rencontre quelqu’un : je scrute le poignet afin de voir ce qui s’y trouve. L’œil est attiré par l’objet et le cerveau me fait un joli rapport détaillé dans la seconde. Ne me demandez pas pourquoi mais je suis capable d’analyser et d’enregistrer ces informations dans une mémoire morte (que je préfère qualifier de vive). Généralement je reconnais ceux qui tournent avec une seule montre (souvent un cadeau de mariage) et qui ne sont pas vraiment collectionneurs ou amateurs. Ensuite, il y a ceux qui tournent avec plusieurs montres , qui prennent plaisir à changer tous les jours ou bien à changer à fréquence régulière.

Breguet Chronographe - Vente aux enchères Phillips du 6/7 novembre 2020

Il y a ensuite différentes façons d’afficher sa montre et sa passion. La petite montre fine, délicatement cachée sous la chemise ou le pull et qui se découvre de temps en temps comme un petit moment extraordinaire et qui laisse à l’amateur en face une fraction de seconde pour analyser l’objet. C’est une façon très délicate de porter sa montre, c’est un objet qui ne s’offre pas à tout le monde et son propriétaire n’essaie pas de faire du “show off”.

Il y a ensuite la montre apparente et qui se voit bien, celle que l’on souhaite montrer (pour différentes raisons évidemment… mais n’entrons pas dans de ce sujet maintenant). Le poignet découvert qui permet de voir la marque, le modèle, la patine. Quand le porteur parle il peut animer ses mains et bien montrer cette jolie montre aux personnes en face

J’ai personnellement du mal à apprécier une montre tape à l’œil, celle qui bouge, qui fait bling bling , vulgaire, qui brille trop et qui veut tout donner en un seul instant ! C’est à mon sens assez gênant de voir ça , le charme de l’horlogerie perd toute sa magie et son élégance. Il faut laisser filer la beauté au compte gouttes, ne pas tout donner en même temps , il faut du charme, du chic et garder l’élégance. 

Vintage Breguet Type XX - Tajan - Pantalon Gurkha

Je surprends souvent mes interlocuteurs lorsqu’il me posent des question sur ma passion et que je leur parle de la raison qui m’a amené à aboutir à la collection de montre que j’ai aujourd’hui. Oui, le choc est souvent grand lorsque je prononce ces mots. Mon interlocuteur, pris au dépourvu , lâche un regard soutenu sur mes poignets en essayant de dénicher le graal. La déception est toujours immense car je ne porte presque jamais de montre. Voilà une autre particularité du collectionneur : il n’est pas nécessaire de porter ses montres pour être heureux. Je passe un temps fou à regarder mes montres et à en prendre soin mais je n’imagine pas les porter au quotidien. Ce n’est pas une question de valeur de l’objet ou bien la peur de l’abimer, c’est simplement le fait que je me sens très bien sans montre et je ne ressens pas le besoin d’en porter une. Vous me direz « Étrange » et je vous répondrai « Effectivement » !

Clarifions tout de suite : je suis loin des considérations d’investissement. Bon alors, soyons honnête , si ma collection prend de la valeur je serai content (voire très heureux !). On verra ce que nous réserve le futur, mais j’avoue que ce que je vois en ce moment est plutôt surprenant, des modèles retails qui sont revendus dans la foulée à des sommes astronomiques. Il y a un moment où le marché va réaliser que rien n’est logique la dedans. 

Il y a aussi un aspect important lorsque l’on collectionne : faire tourner sa collection. Alors oui certains ne se séparent jamais de leurs pièces et d’autres aiment changer, partager, prêter leur pièces. De mon côté, les montres que je possède comportent toutes une histoire et j’ai plaisir de temps en temps à me séparer d’une montre en sachant qu’elle vivra une autre vie chez un autre amateur. J’ai plaisir à garder contact avec l’acheteur, Je prends des nouvelles et demande des photos de temps en temps afin de voir comment « my precious » évolue. C’est un peu fou mais ça me fait plaisir. Je sais que j’ai été un simple propriétaire de passage pour ces montres et je suis heureux de pouvoir faire profiter un autre amateur (qui cédera sûrement cette pièce à son tour). J’ai quelques montres qui ont marqué des événements importants de ma vie (naissance, mariage) et qui resteront donc dans ma collection. 

Revenons à nos moutons, pardonnez-moi cette digression. L’horlogerie est un art, il y a mille façons d’apprécier ces objets : qualité du mouvement, finesse de l’émail utilisé , matériaux nobles , nouvelles techniques d’échappement, précision de la fréquence du  balancier, épaisseur du boîtier, réserve de marche. Il faut voir une montre comme un ultime chef d’œuvre au sens propre du terme. C’est l’aboutissement de choix divers, de développements techniques prodigieux et tout cela pour donner l’heure. 

Après quelques années passées à m’intéresser au sujet, je remarque qu’il m’arrive rarement de participer à des événements horlogers (GTG, cocktails , présentations organisées par les marques). J’adore parler en tête à tête de ma collection ou bien de la passion d’un autre collectionneur, c’est un vrai moment d’échange. En revanche, lors d’événements j’ai l’impression de participer à un déballage de savoir et de montres. Il faut sortir sa montre, il faut attirer l’œil et se faire remarquer. Il y a d’une part  ceux qui connaissent toutes les références par cœur et qui discutent en monologue des variations sur la forme du poussoir de Rolex entre l’année 1965 et 1966 et d’autre part ceux qui sont capables de détecter un vrai lume à l’œil nu sans avoir à utiliser un détecteur Geiger (car oui les amateurs de vieilles montres sont aussi devenus des spécialistes de la radioactivité !).

Breguet Type XX - Vente de montres de collection AGUTTES

En conclusion, si vous vivez cette passion, continuez selon votre méthode et balayez d’un geste de la main les commentaires saugrenus car vous connaissez ce qui vous motive et vous anime.  Vos montres sont des trésors, des perles rares qu’il faut chérir.

Je vais maintenant vous en dire plus sur ma collection en elle même, car finalement je remarque en écrivant ce texte qu’il y aura bien une suite, cette fois plus précise et technique.  Avant de commencer, je dois avouer que je fais partie de ce groupe  de collectionneurs (que j’ai délibérément omis de citer plus haut car j’attendais de vous faire la surprise) qui sont fascinés par une certaine marque ou bien par un modèle de montre en particulier. Quelle chance… de mon côté je coche les deux cases. Pour en dire plus, depuis que je suis en âge de comprendre le monde horloger, j’ai très rapidement été séduit par un illustre horloger: Abraham-Louis Breguet.

Pour les connaisseurs, vous vous doutez bien qu’il y a un lien entre cet horloger et la manufacture éponyme basée en Suisse. Ce nom a toujours représenté quelque chose en moi, ça a systématiquement été comme la référence historique que j’avais en tête. Après avoir collectionné les montres de poche signées Breguet (car oui, ne soyez pas surpris,  je vous confirme maintenant que je ne suis pas un vieillard bedonnant qui s’amuse a retrouver ses montres du passé),  j’ai continué à m’intéresser à l’histoire horlogère de la maison Breguet. J’ai envie de dire que tout a commencé la, c’est vrai d’une certaine façon, car j’ai développé à ce moment une fascination pour les montres militaires produites par Breguet à partir des années 50.  Après avoir connu le monde des magnifiques goussets en or massif , les signatures secrètes sur les cadrans en email et les merveilleux cadrans guillochés je suis resté sans voix en découvrant cette phase improbable dans l’histoire de la maison Breguet.

Voici donc ma lubie, ma passion, ce qui me donne envie de collectionner : les montres Militaires Breguet. J’ai passé ces dernières années à tout faire afin de trouver le maximum de chronographes Breguet Type 20 ou Type XX (chronographes fournis au pilotes de l’armée de l’air ainsi que ceux de la Marine Nationale). Je ne m’en lasse pas, c’est un sentiment très étrange car je peux faire des recherches pendant des heures sans problème, je suis heureux de regarder ces montres en essayant d’imaginer leurs histoires. Je pense que ces montres feront l’object d’un article dédié, il y a de belles choses à dire. Je suis donc en possession de plusieurs de ces montres, qui se ressemblent toutes plus ou moins, il existe de grandes différences pour l’œil averti mais je comprends que l’on puisse dire que je n’ai que des clones dans ma collection. Ça me va ! Je sais que je n’ai pas une collection diversifiée, ce ne sont pas des modèles les plus en vogue sur le marché international !

Mais voici le plus important: Je me fais plaisir , je n’ai rien à prouver. Je construis ma collection par plaisir et je suis ravi de communiquer avec d’autres collectionneurs au sujet de ces montres. Une montre militaire est un objet spécial, par son histoire, ses voyages, l’histoire de son ancien propriétaire, ses moments de stress. Lorsque je regarde ma collection je pense à tout ça sans vraiment regarder les détails esthétiques normaux. J’ai plutôt tendance à apprécier les rayures franches, les gros coups encaissés sur les boîtiers, c’est la vie normale d’une montre militaire. Elle peut être cabossée, on sent qu’elle a vécu, qu’elle en a vu des choses cette montre la !  J’aime le côté historique des pièces horlogères, c’est vraiment ce qui me fascine et je dois avouer que Breguet a gardé toutes ses archives ce qui permet d’obtenir beaucoup d’informations sur les montres anciennes. Voilà, après avoir partagé quelques informations sur ma passion horlogère , je referme le rideau, je range les montres avant de les ressortir bientôt pour vous donner plus de détails.

Une réponse à “COLLECTION : LES CHRONOGRAPHES BREGUET (Ep. 1)”

  1. Raph dit :

    Excellent article, on ressent bien la passion de l’auteur pour l’art horloger. Est ce vrai que les montres Breguet devaient etre detruites ou restituees lors de la retraite du soldat?

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