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Fugue watches Rencontre avec Leopoldo Celi

Voici la suite de notre format interview qui a pour but de donner la parole aux entrepreneurs horlogers de l’hexagone. Toujours à la recherche de l’expression créative qui fait sens, propre aux marques françaises, c’est vers Fugue Watches que nous nous tournons aujourd’hui.

Nous avons eu le plaisir de poser nos questions au fondateur de la marque, Leopoldo Celi, et de comprendre mieux l’ADN de cette marque et de ses montres très graphiques, presque futuristes mais qui se revendiquent pourtant d’un héritage passé riche de sens.

Qui est Leopoldo Celi ?

Je suis le fondateur de Fugue que j’ai créé fin 2017 après une première partie de carrière chez LVMH, j’ai voulu me lancer dans une aventure entrepreneuriale dans l’horlogerie, un domaine que j’ai appréhendé au départ en tant que collectionneur de montres vintage.

Ne connaissant rien au business de l’horlogerie, ça a été une expérience très formatrice et un projet qui n’aurait pas pu aboutir sans l’aide de mes associés qui ont apporté leur savoir faire métier en tant que professionnels du secteur. Tout récemment j’ai aussi obtenu un CAP horloger au Lycée Diderot de Paris que je compte mettre à profit du développement de Fugue.

Pourquoi ce nom de FUGUE ?

Fugue c’est un nom de marque qui se veut contemporain d’une époque. C’est une évocation de l’évasion. L’évasion du temps d’un côté, qui est de plus en plus palpable aujourd’hui où nous courrons après chaque minute, et la volonté de s’évader de ces contraintes quotidiennes. Je pense que chacun de nous a de plus en plus de mal à supporter la pollution grandissante de nos environnements, qu’elle soit sonore, visuelle ou environnementale et la dictature du temps qui régit notre quotidien même si c’est aussi très spécifique à notre culture.

C’est encore plus vrai avec la crise que nous venons de traverser et la prise de conscience pour beaucoup de ce qui est essentiel dans nos vie, et l’envie pour certains de revenir à des choses plus simples.

Quel est le cheminement de pensée qui t’a amené à réaliser ce projet ?

L’idée derrière Fugue a germé en 2013, il est important de préciser que le marché comptait beaucoup moins d’acteurs qu’aujourd’hui. Ce qui a déclenché l’idée est ma propre expérience de consommateur. Sur le marché de l’occasion, j’arrivais facilement à trouver des super produits à des prix accessibles (comme ma Speedmaster Pro que j’ai payé 1000€ en 2008), mais dans le neuf tout était intouchable et franchement pas à mon goût.

Fugue Watches

J’avais surtout du mal à m’identifier à la communication des marques institutionnelles, tant dans le fond que dans la forme. Beaucoup de testostérone (le sport et les bagnoles) et des démonstrations de puissance financière insensées (pensez au Zenith de Thierry Nataf) mais rien de très inspirant… Evidemment cela a beaucoup changé, même si certains ont encore de vieux restes. C’est pour répondre à ce besoin d’un produit et d’une marque qui corresponde à mes aspirations profondes que j’ai décidé de créer Fugue.

Quelles sont les autres personnes qui rythme le quotidien de la marque ?

Il y a tout d’abord Marc, designer industriel passé chez Jaguar et par l’agence de design Suisse Etude de Style (qui a notamment travaillé pour HYT, Moser, Harry Winston) et qui a été la première rencontre dans cette aventure. C’est avec lui qu’est né l’ADN produit des montres Fugue. Marc est également prof de yoga et globe trotteur et challenge beaucoup notre raison d’être en tant que marque.

Il y a ensuite Manuel, un vétéran de l’industrie horlogère et plus précisément un expert de la distribution, passé chez Zenith, Dubail et plus récemment les Ambassadeurs au Luxembourg. Manuel a connu toutes les crises horlogères en commençant par celle du quartz (désolé ça ne le rajeunit pas) mais il a aussi une grande ouverture d’esprit et un carnet d’adresse remarquable qui nous a permis d’intégrer tout de suite le cercle très fermé de l’horlogerie. C’est aussi un grand sportif (ambassadeur du paddle) et quelqu’un sur qui ont peut toujours compter.

Enfin, il y a Alexis membre de notre board et entrepreneur chevronné qui apporte son expérience et participe à toutes les décisions que nous prenons. Un vrai amoureux de mécanique, il a l’œil bien aiguisé et la capacité à nous pousser dans nos retranchements pour toujours en faire ressortir le meilleur.

Si tu devais résumer ta marque à un parfait inconnu qu’est-ce que tu dirais ?

Je dirais que Fugue est une marque qui symbolise l’évasion et la liberté et qui est incarnée par des créations horlogères qui proposent un équilibre entre design et savoir faire. La mission de Fugue et d’interpréter à sa façon la tradition horlogère pour la rendre pertinente auprès du plus grand nombre et pourquoi pas faire naître des vocations.

Vos designs sont futuristes pourtant vous les définissez comme inspirés du vintage, comment se fait-ce ?

L’inspiration vintage constitue un des piliers important du design de Fugue, au même titre que d’autres points qui rentrent en compte et forment un vrai ADN produit. Si je devais citer d’autres mots qui nous tiennent à cœur et définissent le design de Fugue il y aurait : Créatif, Innovant, Accessible, Haut-de-gamme, Versatile, Unique et Signature.

Il reste vrai que notre processus créatif commence souvent par la recherche et l’inspiration dans les archives des créations horlogères passées. C’est un détail ou un concept qui va nous intéresser et que l’on va ensuite travailler jusqu’à remplir l’ensemble des critères énoncés du design Fugue. L’horlogerie telle que nous la concevons est un éternel recommencement et nous considérons que c’est notre devoir de rendre hommages à ceux qui sont passés avant nous.

Que peux-tu nous dire sur vos prochains projets ?

Nous lançons un tout nouveau modèle qui s’appelle « Fiction One » qui est le premier d’une collection qui se focalise sur le genre littéraire. La littérature est un territoire auquel nous nous intéressons depuis un certain temps, et qui rejoint nos valeurs de marque. La lecture procure une réelle évasion, une bulle qui le met le temps entre parenthèses. Par ailleurs, l’œuvre littéraire offre un vecteur de transmission de connaissances qui stimule l’imagination et la créativité. Autant d’éléments qui peuvent se transposer à l’horlogerie, et à la vision que nous en avons. Notre parti pris est d’interpréter un genre littéraire et de l’incarner à travers une création horlogère dans le style Fugue bien évidemment.

Le premier genre choisi est le roman policier avec la Fiction One. Cette montre propose un cadran mystérieux qui fait léviter l’aiguille des heures et des minutes, un clin d’œil à l’intrigue de ce genre de fiction. La montre sera assemblée en France par nos soins. Côté calibre, nous sommes restés fidèles au Sellita SW200 qui équipait notre premier modèle. La Fiction One sera proposée en pré-commande sur Kickstarter sous forme d’édition capsule, en production limitée donc.

FUGUE dans 5 ans, tu le vois comment ?

J’aimerai pouvoir continuer à intégrer le plus d’opérations possibles de la fabrication de nos collections. Nous avons déjà commencé à le faire avec le SAV et l’assemblage de notre nouvelle montre que nous avons intégré. Je pense que c’est un point crucial pour assurer la qualité de nos produits et pérenniser la relation client. Nous avons récemment ouvert un showroom à Paris qui nous sert ponctuellement d’atelier et là encore d’outil relationnel avec nos clients. Nous aimerions développer une offre autour de productions limitées de très haute qualité pour devenir un acteur référent de l’horlogerie indépendante Française.  

Une information essentielle ou non-essentielle à ajouter ?

Information super essentielle même ! Dans le prolongement de notre engagement sur le territoire de la littérature, nous avons décidé de former un partenariat avec l’ONG Bibliothèques Sans Frontières qui aide les populations dans le besoin à travers la culture et le savoir. Dès à présent, nous leur reverserons 4% des revenus de nos ventes. En plus d’acquérir une belle montre, on peut faire une action qui compte.

Comment avez-vous réagi en temps que jeune marque à la crise qui s’est déroulée ?

Cette crise est arrivée à un moment assez critique pour nous, puisque nous nous apprêtions à sortir un nouveau modèle. Notre planning a été complètement chamboulé notamment par nos fournisseurs qui pour certains ont complétement stoppé leur activité pendant de nombreux mois. Nous avons navigué à vue, nous nous sommes fixé des objectifs intermédiaires en essayant de les respecter malgré les imprévus. Malgré tout cette crise nous a invité à prendre du recul et sortir le nez du guidon pour comprendre ce qu’il se passe réellement dans le monde. C’est une bonne chose car ce sont nos habitudes, parfois mauvaises, qui ont été chamboulées et je pense que penser autrement mène toujours à des alternatives intéressantes. Être plus engagé, consommer moins et mieux, raccourcir les distances entre « le champ et l’assiette » (ou dans notre cas « l’établi et le poignet ») sont autant d’enseignements que nous souhaitons appliquer à tout ce que nous faisons.

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