L’ipod d’apple Dans le tiroir de... Nicolas

L’ipod d’apple Dans le tiroir de... Nicolas

Je vous propose de commencer ce lundi par une minute de songe.

Je vous décris la mienne. Nous étions en 2004, au dernier étage des Galeries Lafayette qui présentait alors un rayon HiFi permettant de faire voyager le jeune garçon que j’étais. Alors que les baladeurs et autres lecteurs MP3 commençaient à s’imposer dans les cours de récréation, me vint une lubie. Celle de posséder l’iPod d’Apple.

J’avais dûment observé les autres modèles, mais celui qui retenait mon attention n’était autre que lui. Sa robe blanche presque translucide, son dos métallique et froid, ses quatre yeux oranges et son ronronnement perpétuel avaient eu raison de mon âme d’enfant. Vous frôliez son bouton central, la pomme entamée apparaissait sur fond transparent, le disque dur se mettait à tourner et la danse commençait.

Voilà pour la minute de songe.

Quand on réfléchit un court instant, on ne peut que remarquer qu’il s’est évaporé en une volute de fumée. Les iPods se sont succédés, on se souvient évidemment du Mini, du fin Nano, du Shuffle qui portait son nom à merveille et d’autres déclinaisons sans intérêt particulier. Puis l’Iphone fait son apparition en 2007 et pour la grande majorité d’entre nous l’iPod s’éloigne des poches. C’était aussi un peu du charme de ces Ipod qui nous avait mené vers l’Iphone. Compact, tactile, une coque en aluminium, un poids correct et une bonne prise en main.

Là était le piège, et je suis le premier à y avoir mis les deux pieds avec le sourire.

Cher iPod pour me faire (à moitié) pardonner, j’ai depuis quelques années entrepris de retrouver cette première émotion en écumant les sites de vente à la recherche d’une généalogie complète. Tu étais la troisième génération, j’ai trouvé les deux premières qui charrient elles aussi leur lot de charme. Et quelques éditions limitées. Mais le calme est revenu.

La troisième génération offrait, en plus d’un nouveau visage, un peu moins d’épaisseur et une totalité des surfaces tactiles. Et la grande nouveauté de pouvoir le connecter à un Dock. Je me sentais intouchable avec ce set-up sur mon bureau !

Souvenez-vous un instant. Cet Ipod sonne le retour à un moment de nos vies où l’on chargeait des CDs sur nos ordinateurs pendant des heures avant de les transférer vers la petite machine. Je me rappelle alors du plaisir incommensurable du moment de fin de chargement et la vérification méthodique des morceaux sur l’Ipod que je pouvais transporter partout. Une forme de magie qui ne s’est jamais épuisée.

Un moment aussi où l’on pouvait écouter de la musique sans se faire interrompre par un appel ou une notification quelconque.

Quand j’ai retrouvé mon iPod, le premier retour en arrière s’est opéré quand j’ai entendu le petit “clic” distinctif de la molette tactile. Impossible depuis de m’en séparer. L’utilisation est toujours possible, toutefois l’autonomie de ses petites machines ne s’est pas maintenue constante avec le temps. Mais reste tout à fait raisonnable, et tellement plus envoutante.

Quand un objet nous a apporté tant de choses, a traîné avec nous dans tous les endroits possibles, on comprend que la portée de celui-ci dépasse le simple matérialisme et devient celle chargée de souvenirs.

Aujourd’hui, il sera difficile pour tous les utilisateurs d’Apple Music, Deezer, Spotify ou encore Soundcloud de pouvoir retrouver leurs playlists sur leur iPod. Itunes est en quelque sorte mort. Une certaine idée de la tyrannie des mises à jour perpétuelles. La meilleure excuse du monde pour reprendre quelques bons CDs, les charger à l’ancienne méthode et les redécouvrir aléatoirement lors d’un voyage ou d’un confinement où il n’a jamais été aussi bon de projeter son esprit ailleurs.

Lui sort, mais restons forts :

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