Le Briquet ST Dupont Dans le tiroir de… Gabriel

Le Briquet ST Dupont Dans le tiroir de… Gabriel

La magie d’un objet, au-delà de sa fonctionnalité et de son esthétisme, vient – tout comme une musique, une odeur ou un lieu – de cette capacité à vous ramener à une époque de votre vie. Un moment clé, maillon indispensable de cette chaîne invisible constituant votre personnalité.

Un cadeau reçu ou fait à soi-même. Une trouvaille sur une brocante ou un objet désiré, attendu et aimé de manière inconditionnelle pendant un temps avant d’être mis de côté pour être apprécié à nouveau.

L’avantage d’avoir plus de temps pour regarder autour de soi en ce moment nous donne l’opportunité de s’attarder sur ce qui se cache dans nos tiroirs… et nous avons décidé d’en partager quelques secrets avec vous.

Une série que je vais avoir la lourde tâche de commencer ici.

Si je devais citer 3 de mes anniversaires m’ayant laissé un souvenir impérissable pour ce qu’ils m’ont laissé de cadeaux essentiels, je dirais mes 16, 18 et 20 ans.

Pourquoi ?

C’est à ces moments importants de ma jeunesse que m’ont été offerts 3 objets à des fins initiatiques qui resteront à jamais à mes côtés. Une tradition familiale qui, avec un peu de recul, révèle l’essence même de la relation : objet – fonction – esthétisme.

A 16 ans donc, m’a été offerte ma première (vraie) montre mécanique. Objet merveilleusement choisi pour célébrer le temps d’un passage d’une adolescence boutonneuse vers celui d’une certaine décadence post-pubère.

A 18 ans et l’heure des grandes épreuves approchant dangereusement, mon premier stylo Montblanc a fait son apparition dans mon quotidien. Du haut de son capuchon au blanc manteau enneigé il s’est fait compagnon d’un Baccalauréat sans mention particulière et d’autres examens d’entrées aux écoles nécessaires à l’obtention d’un « BAC+5 » plus rassurant qu’essentiel à une vie d’adulte.

C’est à mes 20 ans que celui que je désirai secrètement s’est enfin trouvé une place dans ma poche : mon premier briquet ST Dupont.

Livré à l’époque dans son écrin rouge au inscriptions dorées, il est la perfection même.

Perfection dans sa fonction : la parfaite justification pour fumer des clopes entre potes, allumer celles des filles avec tellement plus de classe que son rival de soirée ou tout simplement « passer le temps » en faisant jouer avec son pouce cette note si caractéristique d’un capuchon Dupont se refermant sur son épais réservoir.

Perfection par son esthétique : qu’il soit en argent, en or ou fait d’autres matériaux plus ou moins nobles, il allie avec grâce robustesse de la forme et finesse des traits.

Détail qui a tout son charme : on y fait graver ses initiales sur l’extrémité du capuchon pour ne jamais oublier d’où l’on vient, même lorsque les oiseaux chantent le début d’une journée ensoleillée pour certain, le début d’une nuit méritée pour soi et celle à qui l’on a allumé une cigarette quelques heures auparavant…

Celui que j’ai retrouvé dans mon lieu de retraite Covidienne n’est pas l’exemplaire de mes 20 ans. Mon choix s’était porté sur un modèle aux 6 facettes triangulaires en argent.

Celui-ci fait partie de ma (petite) collection, témoin d’une tradition familiale. Il s’agit d’un BS ligne 1 pour Briquet Standard, grand modèle « BSG » (hauteur 58mm) en plaqué or 1 gm, référence fabriquée entre 1959 et 1973. Une référence qui se négocie en bon état entre 150€ et 200€ sur la toile.

Tout comme les objets qui restent depuis plus d’une dizaine d’années à mes côtés, le briquet ST Dupont fait partie des essentiels qui m’ont appris l’importance d’une consommation réfléchie et d’une recherche continuelle du beau.

Merci donc à Simon Tissot-Dupont et à ses fils Lucien et André d’avoir créé cet objet mythique, rapidement adopté par les plus grands (Andy Warhol, Coco Chanel, Marilyn Monroe, Louis Renault, Humphrey Bogart, Audrey Hepburn…) et toujours utilisé par ceux qui savent…

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