Bell & Ross BR 03-92 Nightlum Retour à la source
Aujourd’hui, je vais me pencher sur un cas de design que j’apprécie particulièrement. Je parle de Bell & Ross, l’une des très rares marques contemporaines qui ne soit pas née d’un rachat d’antériorité et qui a réussi à s’imposer dans le paysage horloger et aux poignets avec une présence et une identité aussi forte. Une recette qui ne ternit pas, exemple aujourd’hui de la BR 03-92 Nightlum.
Le rond dans le carré. Genèse d’un visage aujourd’hui iconique
Quiconque pense Bell & Ross pense instantanément à ce design puissant d’une apparente simplicité (compliment) presque déconcertante. Et quiconque pense instrument de bord pense aujourd’hui très vite à la marque horlogère fondée par Bruno Belamich et Carlos Rossillo.
Fortement implantée dans les consciences des amateurs de montres et plus larges publics, Bell & Ross ne fait pourtant pas partie de ces marques à l’héritage datant de plusieurs centaines d’années.
La maison fondée en 1992 a d’abord commencé par signer des montres Sinn Spezialuhren, les fameuses “Bell & Ross by Sinn” puis à produire dans les usines de fabrication allemandes leurs propres designs, toujours inspirés par un héritage militaire, fonctionnel et lisible. Déjà de véritables instruments.
Ce n’est qu’en 2005 qu’est né ce qui allait devenir le visage de Bell & Ross : l’instrument de bord carré, noir, ses quatre vis et ses contrastes puissants déportés au poignet. Naquit ainsi la BR 01, un carré de 46mm de côté, puissant, reconnaissable et s’insérant dans la tendance des grandes montres d’alors. En la dépassant même. La BR 03 ne tardera pas à arriver dans ses déclinaisons trois-aiguilles (BR 03-92) et chronographes (BR 03-94). Plus facile à porter au quotidien que la déclaration d’indépendance de la BR 01, cette dernière a aujourd’hui d’ailleurs remplacé la BR 01 dans le coeur de gamme Bell & Ross.
BR 03-92 Nightlum : au plus près de l’identité Bell & Ross
Aujourd’hui, le rond dans le carré est un design puissant qui continue à fonctionner et incarne toujours aussi bien le visage de Bell & Ross .
Une marque qui a bien grandi
Evidemment, depuis quinze ans, les gammes se sont étendues et Bruno Belamich a exploré d’autres territoires dont il fut l’un des précurseurs.
Lorsqu’on voit par exemple les proportions, les inspirations et le cadran beige d’un chronographe Vintage 126 XL, Bell & Ross était alors presque seul à s’inspirer autant du passé pour créer des pièces contemporaines. Un style que l’on appelle aujourd’hui presque vulgairement “néo-retro” et devenu une évidence pour nombre de manufactures.
Pourtant, c’est loin d’être évident et presque ce que je qualifierais de l’exercice le plus difficile qui soit : jouer avec les codes classiques, réinterpréter des règles écrites par les autres puis en faire une synthèse et s’en éloigner pour créer une montre qui a une vraie personnalité. Voilà bien un exercice périlleux auquel beaucoup, aujourd’hui encore, se brûlent les ailes.
Un jeu auquel Bruno Belamich, au contraire, à toujours été très bon.
Bell & Ross : des bases solides
Le carré perdure. C’est bien ainsi que l’on assoit sur la durée un design et une image de marque. L’acier et son revêtement PVD noir qui prenait des coups est depuis longtemps remplacé par de la céramique micro-billée et teintée dans la masse. Mis à part la disparition de l’échelle des minutes, le design reste inchangé. Constance.
Des bases extrêmement solides que d’autres ont bien du mal à trouver, tant les équipes de direction, les designers et les collections changent régulièrement…
Cette BR 03-92 Nightlum conserve donc tous les attributs d’origine du modèle iconique de 2005 : une lisibilité à toute épreuve de jour comme de nuit et un calibre à l’architecture simple qui a fait ses preuves depuis longtemps. Ajoutez à cela une personnalité humble que l’on reconnaît pourtant en un clin d’oeil et vous obtiendrez ce qui pour moi fait une grande montre : la cohérence et la constance.
