Il y a peu de chances pour que la montre que vous cherchez depuis si longtemps vienne à votre rencontre un samedi après-midi dans une boutique aseptisée des Champs-Elysées. Comme toute belle rencontre qui se transforme un jour en solide amitié, il convient de faire des quelques efforts.
Cette implication se met en place dès que l’on commence à se renseigner, à partir en quête d’informations et à croiser toutes les sources à disposition. De l’instant bien tangible où l’on met ses mains sur la première pièce jusqu’au moment où l’on trouve la sienne et que l’on dégaine sa carte pour le dernier effort qui nous sépare peut-être de longues et belles années de vie. Je viens de basculer à pieds joints dans une allégorie emprunte de romantisme mais j’assume! C’est exactement ça.
Tout cela pour dire que la conquête de cette pièce qui pour nous coche toutes les cases du plaisir horloger est un processus qui prend du temps. Dans ce temps, la recherche physique de la pièce est évidemment importante et nous allons vous présenter aujourd’hui quelqu’un qui peut vous aider : bienvenue chez Guillaume Gaulis à L’atelier du temps.
L’atelier du temps : Marché Biron, à Saint-Ouen
Retour aux sources : qui dit rechercher dit “chiner”, qui dit chiner dit marché aux puces et qui dit marché aux puces dit forcément Saint-Ouen.
Un lieu, une source connue et célébrée dans le monde entier pour ce qu’elle a à offrir. C’est ici, plus précisément au marché Biron, que Guillaume Gaulis, jeune horloger, officie depuis déjà plusieurs années et vient d’ouvrir une nouvelle boutique.
Ne vous fiez pas à ses allures de pirate, à sa nuque longue et à une nonchalance qui peut déstabiliser celui qui côtoie généralement des horlogers plutôt introvertis dans une chaleur feutrée et une ambiance tamisée.
La boutique est très belle, et le lieu vit ! Amis et responsables des échoppes voisines rentrent à l’improviste, Patek, le chien de la maison, déambule entre vos jambes et il n’est pas rare de voir une bouteille s’ouvrir entre 2 révisions. Une ambiance des plus détendues et agréables.
Pour ceux qui ne comprennent pas comment un “jeune de 24 ans tout mouillé” peut être compétent, laissez-moi revenir en arrière un instant.
Guillaume est l’exemple d’un “hasard” qui fait bien les choses. L’histoire d’un jeune garçon de 14 ans en échec scolaire à qui l’enseignement général ne convient clairement pas. Passionné de mécanique, il se découvre alors une passion pour l’horlogerie lorsqu’au même moment, son père s’offre une Jaeger-LeCoultre Reverso Grande Date pour ses quarante ans.
Son CAP Horloger en poche, c’est poussé par ses professeurs et repéré par Rolex qu’il continue sa formation d’Horloger Rhabilleurs rue Ruysdael avant de s’installer aux puces. C’est exact, cela fait donc déjà presque dix ans que Guillaume répare des Calibres 1530 et redonne vie à des montres qui le méritent. Pour tout vous dire, c’est même lui qui a formé l’un des horlogers à qui je confie régulièrement mes montres. Just saying.
Parce qu’il y a la pièce, mais aussi les pièces détachées…
Effectivement, il y a les belles pièces, ces trésors “clé en main” qui se payent au prix fort mais il y a aussi aussi toutes celles qui portent les stigmates du passé et méritent qu’on leur redonne une vie.
Et c’est justement ici que l’atelier du temps à trouvé sa spécialité. Nous y trouverons donc évidemment de très belles pièces “curated” et prêtes à partir en voyage de noces, mais aussi les pièces détachées dont vous aurez besoin pour remettre sur pied une montre qui le mérite. La bonne lunette, le bon verre ou l’aiguille qui manque ? Il y a de grandes chances pour que vous les trouviez en stock ou que Guillaume puisse mettre la main dessus très rapidement.
Une offre qui devient rare “à portée de main” et qui paradoxalement, pour les collectionneurs, n’a jamais été aussi importante. Les vraies belles pièces, parfaites, sont de plus en plus rares, se payent le prix de l’or et ne reviennent de toute manière que de plus en plus rarement sur le marché.
Il est donc logique de voir la restauration gagner en importance et c’est d’ailleurs même une très bonne chose.
Une adresse qu’il est bon de ne pas oublier, que ce soit pour dénicher celle qui n’attend plus qu’un poignet aimant, ou les fournitures qui vous permettront de redonner vie et superbe à ce vieux chronographe sans nom que portait votre grand père.
Comme pour tout horloger, il faudra parfois être patient, c’est normal, ce type de travail ne se fait pas à la va-vite. Mais qui sait, maintenant que vous êtes à Saint-Ouen, vous pourrez même peut-être revenir à la maison avec une paire de “fatigue pants” ou cette référence précise de “jungle shirt” de l’armée américaine que vous cherchiez depuis si longtemps avant d’aller écouter du véritable Jazz Manouche à la Chope des Puces. Pas une mauvaise après-midi en perspective si vous voulez mon avis…
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L’Atelier du Temps
Marché Biron, Boutique 97
Saint-Ouen